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Revue de presse MedflixS no27 - Jeudi 12 mars 2020

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Revue de presse MedflixS no27

Jeudi 12 mars 2020


R&D

Diagnostiquer Alzheimer avec une prise de sang

Deux articles, récemment publiés dans Nature Medicine, dévoilent le potentiel diagnostic dans la maladie d’Alzheimer, de l’augmentation du taux plasmatique de la protéine tau phosphorylée sur la thréonine 181 (pTau 181). Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer via des marqueurs biologiques est à l’heure actuelle effectué de manière très invasive et coûteuse. En effet, il comprend le dosage dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) du peptide amyloïde-beta (Aβ) et de la protéine Tau (formes totale et phosphorylée), qui s’accumulent de façon pathologique dans le cerveau des patients provoquant une dégénérescence neuronale. Le diagnostic inclut également l’imagerie cérébrale par résonance magnétique (IRM) pour mesurer l’atrophie corticale et hippocampique et la tomographie par émission de positons (TEP) pour évaluer le métabolisme cérébral et même, dans le cadre d’essais cliniques, l’expression d’Aβ et de Tau. Les deux études montrent qu’il est possible en dosant pTau 181 dans le plasma de distinguer les patients « Alzheimer » des patients atteints de maladies neurodégénératives « non-Alzheimer », dont la dégénérescence fronto-temporale, démontrant ainsi une spécificité dans le diagnostic de la démence Alzheimer. Les auteurs expliquent que le taux plasmatique de pTau 181 augmente en fonction de l’avancée de la pathologie Alzheimer. De plus, un taux élevé de pTau 181 dans le plasma d’un patient au stade pré-clinique était associé au développement ultérieur d’une démence Alzheimer, montrant le pouvoir pronostic de ce marqueur. Ces deux études montrent ainsi qu’une simple prise de sang permettrait de diagnostiquer et même pronostiquer une maladie d’Alzheimer.

Ces résultats ont été présentés lors du congrès de l’AAIC (Alzheimer's Association International Conference) en juillet 2019 à Los Angeles (Californie, USA). Retrouvez sur MedflixS les vidéos associées à cette édition, ainsi que les informations concernant la prochaine session qui aura lieu à Amsterdam (Pays-Bas) du 26 au 30 juillet 2020 :

AAIC 2019 ◄ AAIC 2020 ◄

Article Nature Medicine - doi: 10.1038/s41591-020-0755-1 et 10.1038/s41591-020-0762-2


Résultats positifs pour lebrikizumab dans la dermatite atopique

Les résultats de l’essai clinique randomisé en double aveugle de phase IIb du lebrikizumab dans la dermatite atopique (DA) modérée à sévère viennent d’être publiés et sont très prometteurs. Une équipe américaine a comparé l’efficacité et la tolérance de différentes posologies de lebrikizumab, un anticorps monoclonal dirigé contre l’interleukine 13 (IL-13), acteur majeur de la DA, administré par injections sous-cutanées à celle d’un placebo chez 280 patients adultes (59% de femmes, âge moyen de 39,3 ans). Une amélioration dose-dépendante en semaine 16 du score EASI (Eczema Area and Severity Index), une échelle évaluant la sévérité et la surface corporelle atteinte par la DA (critère primaire de l’essai) a été mise en évidence dans tous les groupes lebrikizumab en comparaison du groupe placebo. Des effets secondaires légers à modérés (réactions au site d’injection, infections par le virus de l’herpès et des cas de conjonctivite) ont été rapportés chez 46,2% des patients sous lebrikizumab, mais aucun n’a conduit à une exclusion de l’essai. Ces résultats positifs motivent les auteurs à mettre en place une étude de phase III.

Ces résultats ont été présentés lors du congrès Fall Clinical Dermatology Conference en octobre 2019 à Las Vegas (Nevada, USA). Retrouvez sur MedflixS les vidéos associées à cette édition, ainsi que les informations concernant la prochaine session qui aura prochainement lieu à Orlando (Floride, USA) du 3 au 5 avril 2020 :

FALL CLINICAL 2019 ◄ FALL CLINICAL 2020 ◄

Article JAMA Dermatology - doi: 10.1001/jamadermatol.2020.0079


Pas de risque de malformation du fœtus ni d’avortement spontané avec l’antifongique terbinafine

Les prescriptions d’antifongiques chez la femme enceinte représentent souvent un défi pour les professionnels de santé en raison du manque de données quant à la possible toxicité de ces médicaments pour le fœtus. Aucun risque de malformations majeures ni d’avortements spontanés n’a été mis en évidence dans une étude de cohorte danoise portant sur 4 065 grossesses exposées à la terbinafine (voie orale ou topique) en comparaison de 40 650 grossesses contrôles. En effet, les résultats de cette étude récemment publiée dans JAMA Dermatology expliquent que l’odds ratio de la prévalence de malformations majeures est de 1,01 (Intervalle de confiance [CI]95% : 0,63-1,62) en cas d’exposition à terbinafine orale et de 1,08 (CI 95% : 0,81-1,44) pour terbinafine topique, en comparaison des grossesses non-exposées. Concernant la prévalence d’avortements spontanés, les odds ratio sont respectivement de 1,06 (CI 95% : 0,86-1,32) et 1,04 (CI 95% : 0,88-1,21) en cas d’exposition avec terbinafine orale et topique lors de la grossesse. Les auteurs concluent que la terbinafine peut être utilisée sans problème chez la femme enceinte.

Pour aller plus loin sur les dernières avancées en dermatologie, retrouvez sur MedflixS les informations concernant la 13ème édition de l’International Congress of Dermatology qui aura lieu du 10 au 13 novembre 2021 à Melbourne (Australie) :

ICD 2021 ◄

Article JAMA Dermatology - doi: 10.1001/jamadermatol.2020.0142

Prise en charge

Vaccin contre le virus Ebola

La maladie à virus Ebola, anciennement connue sous le nom de fièvre hémorragique Ebola, est une maladie grave, souvent mortelle, responsable de nombreuses épidémies, surtout en Afrique, depuis 1976, et sévissant actuellement au Congo. Un premier vaccin vivant atténué contre le virus, Ervebo®, est disponible en France depuis août 2018, et principalement distribué, à titre exceptionnel, aux professionnels partant en missions dans les zones à risque épidémiques. Depuis quelques jours, ce vaccin possède désormais une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) en Europe pour les adultes. La commission de la Transparence a reconnu l’efficacité de ce vaccin et lui a attribué une amélioration majeure du service médical rendu (ASMR I). Les études montrent une efficacité de 65 à 100% en prévention. Les effets indésirables sont similaires à ceux des autres vaccins injectables. Un doute subsiste cependant sur la durée de protection. La commission technique des vaccinations a élaboré des recommandations sur la stratégie vaccinale : en France, elles s’adressent aux professionnels de santé se rendant en zone épidémique, travaillant dans des établissements de santé prenant en charge des cas en France, ou ayant été en contact avec des fluides corporels contaminés. Le vaccin pourrait également être utilisé en cas de déclaration de cas sur le territoire français.

Article HAS


Prévenir la plagiocéphalie du nourrisson

La plagiocéphalie, communément appelée « bébé à tête plate », est une déformation du crâne du nourrisson. L’augmentation des cas et l’inquiétude associée des parents ont mené la Haute Autorité de Santé (HAS) à publier en collaboration avec le conseil national professionnel de pédiatrie (CNPP) une fiche mémo pour prévenir la plagiocéphalie. La HAS et le CNPP rappellent que cette pathologie bénigne disparait le plus souvent naturellement vers l’âge de 2 ans, et n’est associée ni à un retard neuro-développemental, ni à aucun trouble ophtalmologique, oculomoteur ou vestibulaire. Ces déformations crâniennes ont seulement un impact esthétique. Il est donc recommandé de ne pas remettre en cause le coucher sur le dos du bébé dans l’idée de diminuer la pression au même endroit de la tête. En effet, cette position dorsale permet d’éviter la mort inattendue du nourrisson, dont le risque de survenue depuis les années 1990, a diminué de 76%. Il est donc conseillé aux parents, sous leur surveillance, de stimuler les mouvements de tête du nourrisson pendant ses phases d’éveil, en particulier pendant les 6 premiers mois, quand le crâne est encore très souple. Pour cela, il faut stimuler le bébé au niveau sensoriel (bruit, son, toucher), encourager ses rotations du corps et de la tête, disposer des jouets autour de lui plutôt qu’au-dessus de sa tête, et ne pas bloquer ses mouvements avec des cale-tête ou autres coussins anti-tête plate. Dans le cas où une plagiocéphalie se développe, la consultation d’un médecin peut s’avérer utile. Celui-ci sera à même de conseiller des séances de kinésithérapie si l’enfant a des difficultés pour bouger son cou, ou de se tourner vers un centre de compétences ou de référence des malformations cranio-faciales si besoin.

Article HAS


Nouvelles contre-indications pour la mécasermine (Increlex®)

La mécasermine est un facteur de croissance synthétique similaire à l’IGF-1 (insulin-like growth factor-1) produit par l’organisme. Elle est utilisée pour traiter les enfants et adolescents de 2 à 18 ans ayant un retard de croissance et ne produisant pas assez d’IGF-1, affection appelée « déficit primaire en IGF-1 ». Après sa mise sur le marché, des cas de tumeurs bénignes et malignes ont été signalés notamment lors de l’utilisation de doses supérieures aux doses recommandées ou pour d’autres maladies que le déficit primaire en IGF-1. Les contre-indications ont donc été renforcées. La mécasermine est toujours contre-indiquée chez les enfants et adolescents ayant une néoplasie active ou suspectée, mais aussi chez les patients ayant toute autre affection ou antécédent augmentant le risque de néoplasie bénigne ou maligne. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle que la mécasermine doit être uniquement prescrite dans le traitement du déficit primaire en IGF-1 et à la dose maximale de 0.12 mg/kg deux fois par jour. En cas d’apparition d’une tumeur, de lésions cutanées, d’excroissance ou de symptômes inhabituels, le traitement doit être arrêté et un médecin spécialiste doit être consulté.

Article ANSM

Innovation

Découverte du mécanisme de paralysie immunitaire du VIH

Lors de l’infection par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), celui-ci colonise les lymphocytes T CD4, responsables de la coordination de la réponse immunitaire en cas d’infection, entrainant une immunosuppression. Diaccurate, une société de biotechnologies hébergée à l’Institut Pasteur, vient enfin d’expliquer le mécanisme de l’immunosuppression du SIDA, resté sans réponse depuis 37 ans. Dans une étude préclinique dont les résultats sont publiés dans le Journal of Clinical Investigations, la société montre que lors de la réponse immunitaire contre le virus, des fragments viraux se fixent à la surface des lymphocytes T CD4, les rendant alors vulnérables à une enzyme de digestion (PLA2G1B), expliquant leur mort et leur disparition. Diaccurate a déjà développé un anticorps qui pourrait neutraliser cette enzyme. Cependant, la complexité et le coût des études cliniques freinent le développement rapide d’une nouvelle thérapie anti-virale.

Articles Les Echos - Journal of Clinical Investigation


Développement d’un miroir connecté

La start-up parisienne CareOS, en partenariat avec le groupe finlandais Revieve et le groupe pharmaceutique Pierre Fabre, a créé un miroir connecté permettant de réaliser rapidement des diagnostics de peau personnalisés. Cette innovation a été présentée au Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas en janvier 2020. En quelques secondes, et après un questionnaire rapide sur l’âge, les habitudes et les attentes du patient, le miroir connecté photographie le visage et étudie 7 critères : acné, brillance, éclat, grains, rougeurs, rides et taches, et utilise un système d’intelligence artificielle pour établir un diagnostic complet. Ce miroir est accessible au grand public à Toulouse, dans le concept-store de Pierre Fabre, où une équipe de pharmaciens, de socio-esthéticiennes et de conseillères beauté guide les visiteurs.

Retrouvez sur MedflixS les vidéos associées au congrès CES qui a eu lieu à Las Vegas (Nevada, USA) du 7 au 10 janvier 2020 :

CES 2020 ◄

Article L’Usine Digitale


Intelligence artificielle et imagerie pour améliorer la santé

Les données récupérées lors d’un examen de tomodensitométrie (scanner) sont nombreuses mais peu utilisées. Pickhardt P. et al ont comparé la capacité pronostique de ces nombreuses données par rapport aux paramètres cliniques -score de Framingham et indice de masse corporelle- en utilisant des algorithmes d’intelligence artificielle, sur la prédiction d’événements cardiovasculaires et la survie globale. Les données ont porté sur une cohorte rétrospective de 9223 personnes ayant passé un scanner pour un dépistage du cancer colorectal entre avril 2004 et décembre 2016. Suite au scanner, 1831 patients ont présenté des événements cardiovasculaires ou sont morts. L’équipe a étudié plusieurs paramètres récupérés des données des scanners entre les populations « sans incident » et « avec incident ». Il s’est avéré que 5 paramètres mesurés : calcification aortique, densité musculaire, rapport de la graisse viscérale à la graisse sous-cutanée, densité hépatique et densité minérale osseuse, ont surpassé les paramètres cliniques préétablis (score de Framingham et IMC) pour prévoir des événements graves futurs. Cette étude démontre la valeur potentielle de l’exploitation des données biométriques récupérées lors des scanners.

Cette équipe a présenté ses résultats lors de la conférence du MICCAI (Medical Image Computing and Computer-Assisted Intervention) du 13 au 17 octobre 2019 à Shenzhen (Chine). Retrouvez sur MedflixS les vidéos associées à cette édition, ainsi que les informations concernant la prochaine session qui aura lieu à Lima (Pérou) du 4 au 8 octobre 2020 :

MICCAI 2019 ◄ MICCAI 2020 ◄

Article The Lancet Digital Health


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