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MedflixS - Vos congrès médicaux en ligne

Revue de presse MedflixS n°29

Jeudi 9 avril 2020


RUBRIQUE SPÉCIALE CORONAVIRUS

R&D

Traiter les patients Covid-19 avec le sérum de patients guéris

Le journal JAMA vient de publier une série de 5 cas de patients chinois atteints de la forme sévère de Covid-19 avec un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et traités avec succès par transfusion de plasma de patients Covid-19 convalescents. Ces 5 patients adultes (2 femmes et 3 hommes, âge : 36-65 ans) étaient sous ventilation mécanique et présentaient une pneumonie sévère en progression rapide, avec une charge virale croissante malgré un traitement antiviral (Lopinavir/ritonavir, interféron α-1β, arbidol, darunavir, favipiravir) associé à la méthylprednisolone et un ratio PAO2/FIO2 inférieur à 300. Ce ratio de la pression partielle artérielle en oxygène et de la fraction inspirée en oxygène détermine la gravité du trouble de transfert de l'oxygène depuis les poumons vers le sang. Les patients ont été transfusés avec 400 mL de sérum provenant de 5 donneurs adultes (18-60 ans) convalescents du Covid-19, tous asymptomatiques depuis au moins 10 jours avant leur don de plasma. Le sérum des donneurs était riche en anticorps anti-SARS-CoV-2. Chez ces patients transfusés il a été observé : un retour à une température corporelle normale, une augmentation du ratio PAO2/FIO2, une diminution du score SOFA (Sequential Organ Failure Assessment, un score élevé indiquant une pathologie grave) et une diminution de la charge virale qui est devenue indétectable en 12 jours. Trente-sept jours après la transfusion, 3 patients sont sortis de l’hôpital et les 2 autres étaient dans un état stable, 4 patients sur 5 ne présentaient plus de SDRA. Les résultats de cette étude préliminaire, très prometteurs, devront être confirmés dans un essai clinique de plus grande ampleur.

Retrouvez dans notre rubrique Innovation ci-après les autres essais cliniques en cours contre le Covid-19.

Article JAMA - doi: 10.1001/jama.2020.4783


Charge virale dans la salive et production d’anticorps anti-SARS-CoV-2

Dans le but de mieux comprendre le profil temporel d‘une infection à SARS-CoV-2, une équipe de médecins et chercheurs chinois a analysé le taux de charge virale et la réponse immunitaire induite chez 23 patients atteints de Covid-19 (âge médian de 62 ans). Dans cette étude observationnelle, les chercheurs ont évalué à intervalles réguliers et pendant une trentaine de jours, la charge virale par RT-PCR quantitative (reverse transcription polymerase chain reaction) dans la salive de l’oropharynx postérieur. Ils ont mesuré en parallèle dans le sérum, le taux d’expression d’anticorps dirigés contre deux antigènes du SARS-CoV-2 : une protéine interne, NP (nucleoprotein), et une protéine de surface de l’enveloppe virale (protéine S), au niveau de son domaine RBD (receptor binding domain) nécessaire à la liaison du virus à sa cellule cible. Les résultats montrent que la charge virale est la plus élevée au cours de la première semaine symptomatique, avant de diminuer avec le temps. Ceci pourrait expliquer la propagation particulièrement rapide de cette épidémie et souligne l’importance d’un contrôle rigoureux de l’infection et l’utilisation précoce d’antiviraux. Dans cette cohorte, les chercheurs ont montré que plus l’âge du patient est élevé, plus la charge virale est forte. Après 14 jours symptomatiques, les taux de séropositivité étaient de 94% d’IgG anti-NP, 88% d’IgM anti-NP, 100% d’IgG anti-RBD et 94% d’IgM anti-RBD. Par ailleurs, aucune mutation génomique du virus n’a été détectée chez les patients. Ces résultats montrent, d’une part, que l’analyse de la salive de l’oropharynx postérieur, technique moins invasive que l’écouvillonnage nasopharyngé, permet de détecter le virus et que le test sérologique peut venir compléter la RT-PCR quantitative pour le diagnostic.

Article The Lancet - doi: 10.1016/S1473-3099(20)30196-1

Retrouvez sur MedflixS toutes les informations et vidéos concernant le congrès international de l'ESICM (European Society of Intensive Care Medicine) dédié à l’épidémie de Covid-19, qui s’est tenu exceptionnellement en virtuel et en multiplex live, à cause de la pandémie, le 28 mars dernier :

ESICM ◄

Prise en charge

La téléconsultation explose en cette période de confinement

Afin de permettre aux professionnels de santé de s’occuper au mieux, d’une part des patients présentant le Covid-19, et d’autre part de ceux nécessitant un suivi médical (maladies chroniques, troubles psychiatriques, femmes enceintes…), la HAS a mis en place une série de « Réponses rapides ». Son but est d’assurer une continuité de soins tout en limitant les risques de propagation du virus. La Haute Autorité de Santé y promeut la téléconsultation.

L’Assurance Maladie a par ailleurs dressé son premier bilan depuis le début de l’épidémie. Il y a une croissance exponentielle du nombre de téléconsultation : début mars, on comptait moins de 10 000 téléconsultations remboursées, pour passer à 80 000 la semaine du 16 mars, et à presque 500 000 celle du 23 mars. Durant cette dernière semaine, 11% des consultations étaient réalisées à distance. Le bilan dénombre alors 29 000 médecins libéraux pratiquant la téléconsultation. La grande majorité était des médecins généraux, l’autre moitié des pédiatres, gynécologues et dermatologues, principalement. L’Assurance Maladie a par ailleurs assouplit ses règles de facturation : elle prend en charge 100% du prix de la consultation, à titre transitoire et exceptionnel jusqu’au 30 avril 2020.

Sources : Hospimedia ; HAS


Des bases de données et de formation sur le Covid-19 en libre accès

L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) met en place un partage de données dédiées au coronavirus à l’attention des personnes engagées dans la lutte contre le Covid-19 (médecins, soignants, équipes support des établissement sanitaires et médicaux sociaux, professionnels de ville…), dont les liens sont dans les sources de cet article. La base de documents réalisés par l’AP-HP et l’Agence Régionale de Santé Ile-de-France, ainsi que d’autres organismes officiels et sociétés savantes, couvre 5 thématiques : la prise en charge des patients ; l’information aux patients et aux proches ; les professionnels de santé ; les fonctions supports et la recherche thérapeutique, ainsi qu’une 6e rubrique sur des liens utiles. De plus, pour aider à former rapidement et efficacement les équipes prenant en charge les patients porteurs symptomatiques du Sars-CoV-2, l’AP-HP met également à disposition des formations en ligne. Cet e-learning propose 6 parcours : la ventilation, la réanimation, les recommandations en hygiène, la formation des étudiants, la grossesse et la gériatrie. La base de données ainsi que les formations sont amenées à évoluer en même temps que l’avancement des connaissances.

Sources : Base documentaire de l'AP-HP ; plateforme de e-learning

Innovation

Une course aux outils de diagnostic

Objets d’une course effrénée entre les entreprises de biotechnologiques, les tests de dépistage se développent rapidement. En effet, certains pourraient permettre d’aider à la levée du confinement d’une partie de la population.

D’une part, les tests d’analyse génétique, basés sur la RT-PCR (réaction en chaîne par polymérase à partir d’ARN), permettent de confirmer la présence du virus au moment du test, et certains ont déjà obtenus leur autorisation par la Food and Drug Administration (FDA). Citons parmi les entreprises françaises BioMérieux, qui produit en France deux tests automatisés, FimArray Biofire Covid-19 et SARS-CoV-2 R-GENE, et pourra réaliser 50.000 tests par jour d’ici fin avril ; et Eurofins Scientific, avec le test GeneScan VIRSeek SARS-CoV-2 RT-PCR, qui permet la détection du virus sur des surfaces environnementales. Aux Etats-Unis, notons également le test ID NOW COVID-19 d’Abbott, qui délivre un résultat positif en seulement 5 min et un résultat négatif en 13 min, via une plateforme portable, installable à l’hôpital ou en cabinet.

D’autre part, des tests basés sur la sérologie font leur apparition, permettant de dire si un patient est a priori immunisé. Ces tests seront utiles pour étudier le niveau d’immunité collective de la population, la majorité des personnes ayant pu être porteuses et contagieuses sans avoir développé de symptômes. En France, de nombreux projets de développement de ces tests sont en cours, dont 4 à l’Institut Pasteur. L’entreprise bretonne NG Biotech a déjà validé le NG-Test® IgG-IgM COVID-19, qui permet de détecter, en 15 min, la présence des IgG et des IgM anti-SARS-CoV-2 à partir d’une goutte de sang. La société strasbourgeoise Biosynex a elle aussi développé un test en attente de validation des autorités françaises dont la production en masse a cependant déjà débuté ce 6 avril.

Sources : Abbott ; Jim ; Les Echos


De nombreux essais cliniques sur le coronavirus

La liste des essais cliniques entrepris pour valider une approche thérapeutique permettant de lutter contre le coronavirus s’allonge. Au 9 avril, 137 études interventionnelles impliquant de nombreuses classes thérapeutiques, sont lancées. La liste des essais cliniques est à retrouver ici.

Les molécules impliquées dans ces études sont entre autres les suivantes : lopinavir/ritonavir, remdésivir, darunavir, danoprévir, oseltamivir (anti-viraux) ; tocilizumab et sarilumab – inhibiteurs IL-6, thalidomide, Interféron α1β (immunomodulateurs) ; pirfénidone, fingolimod (immunosuppresseurs) ; bevacizumab – anti-VEGF, méplazumab – anti-CD147 (anticorps monoclonaux) et hydroxychloroquine, losartan – anti-hypertenseur, aviptadil – dysfonction érectile, vitamine C et de nombreux composés de la Pharmacopée chinoise.

L’immunothérapie est également testée dans le traitement et la prophylaxie du Covid-19, avec 3 protocoles soumis à la FDA. Ces essais sont basés sur l’utilisation de sérums issus de patients ayant été infectés et guéris. Les sérums seront testés 1/ chez des patients en début d’infection, 2/ chez des patients à un stade sévères et 3/ en prophylaxie chez des sujets exposés à des malades. Un essai clinique a également commencé en France le 7 avril, dénommé Coviplasm. Cet essai prévoit le prélèvement de plasma sur 200 personnes guéries depuis au moins 14 jours, et porte sur 60 patients en phase aiguë de la maladie, hospitalisés dans des hôpitaux parisiens. Les résultats sont prévus d’ici à 2-3 semaines. De plus, la production directe d’anticorps purifiés anti-SARS-CoV-2 est en cours, mais une production à grande échelle prendra encore beaucoup de temps.

Sources : Vidal ; Vidal ; L'Express

R&D

Efficacité de liraglutide chez les adolescents souffrant d’obésité

Le liraglutide est un antidiabétique de par sa fonction d’agoniste des récepteurs aux incrétines, hormones stimulant la sécrétion d’insuline. Il permet également de réguler la faim et la sensation de satiété. Une équipe américaine a montré que le liraglutide est efficace dans la gestion du poids des adolescents souffrant d’obésité. Dans un essai clinique de phase III randomisé en double-aveugle, cette équipe a inclus 251 patients obèses (12 à 18 ans à l’inclusion) traités avec soit 3 mg/jour de liraglutide, soit un placebo, et dans les deux bras une modification du mode de vie. Le critère d’évaluation principal était la diminution de l'indice de masse corporelle (IMC) après 56 semaines de traitement (S56). Le liraglutide s’est révélé plus efficace que le placebo pour diminuer l’IMC en semaine 56 avec une différence de -0,22 (intervalle de confiance 95% [IC] -0,37 à -0.08, p = 0.002) par rapport au groupe placebo. De même, à S56 une réduction de 5% ou plus de l’IMC a été observée chez 43,3% des patients du groupe liraglutide contre 18,7% pour le groupe placebo, et une diminution de 10% ou plus de l’IMC a été mesurée chez 26,1% et 8,1% des patients du groupe liraglutide et placebo, respectivement. Les effets indésirables, de types gastro-intestinaux, étaient plus nombreux dans le groupe liraglutide (64,8%) que dans le groupe placebo (36,5%). Des patients liraglutide (10,4%) ont même dû être exclus de l’étude, contre 0 patient du groupe placebo. Ces résultats restent cependant encourageants pour les adolescents concernés ayant des difficultés à perdre du poids par un seul changement de mode de vie.

Ces résultats seront présentés lors du prochain congrès de l’Endocrine Society à San Diego (USA), repoussé à 2021 en raison de la pandémie Covid-19. Retrouvez sur MedflixS toutes les informations concernant cette rencontre :

ENDO 2021 ◄

Article NEJM - doi: 10.1056/NEJMoa1916038

Prise en charge

Nouvelle recommandation pour la prise en charge d’une intoxication à l’arsenic

La HAS revient sur les points clés du dépistage et de la prise en charge des patients intoxiqués à l’arsenic, à la suite de la pollution de l’Orbiel (Aude), début mars. Quand une pollution à l’arsenic inorganique est détectée dans une région (concentration dans le sol > 25 mg/kg), des tests de dépistage sont mis en place par les pouvoirs publics. Les médecins doivent dépister en priorité les enfants de 6 mois à 4 ans, les femmes enceintes ou désirant une grossesse et les adultes atteints de troubles alimentaires (géophagie, onychophagie et pica (besoin de manger des substances non comestibles)).

Les principales sources de contamination sont l’inhalation des poussières, la consommation d’aliments produits sur site et l’utilisation d’eau locale pour la boisson ou la préparation des aliments.

Le dépistage se fait via la mesure de la somme des concentrations urinaires des espèces inorganiques de l’arsenic, de l’acide monométhylarsonique et de l’acide diméthylarsinique. Le dosage est réalisé dans un laboratoire spécialisé.

Les effets toxiques sont d’abord cutanés (troubles de la pigmentation et lésions d’hyperkératose palmo-plantaires et/ou diffuses). D’autres troubles chroniques sont à rechercher : respiratoires (BPCO), hépatospléniques, neurologiques, cardiovasculaires (phénomène de Reynaud, HTA…), métaboliques (diabète), cancérogènes, sur la reproduction (avortement). La prise en charge de ces patients réside dans la réduction de l’exposition, un suivi biologique et clinique et un traitement symptomatique de la toxicité.

Source : HAS

Innovation

Succès de l’étude de phase II du THN102 contre la maladie de Parkinson

La biotech lyonnaise Theranexus annonce que l’efficacité de son candidat-médicament, le THN102, dans le traitement de la somnolence diurne excessive (SDE) chez les patients atteints de la maladie de Parkinson a été montrée dans une étude de phase II. Cette somnolence correspond à une incapacité à rester dans un état de veille et d’alerte normal, facteur de risque accidentogène important, et touche environ 40% des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. 75 patients ayant une SDE invalidante ont été recrutés en Europe et aux Etats-Unis dans une étude en double aveugle contre placebo. Le THN102 a réduit significativement la SDE, avec une proportion augmentée de patients ne présentant plus de somnolence diurne pendant la durée du traitement (27,5% vs. 16.2% - p=0.05), et a montré un excellent profil de tolérance. L’objectif de Theranexus est de s’associer à un partenaire industriel pour passer à la phase III.

Source : Theranexus


Traitement contre la dermatite atopique de l’enfant

Sanofi annonce que les données d’une étude de phase III menée avec son médicament Dupixent (dupilumab) ont montré une amélioration significative dans le traitement de la dermatite atopique sévère chez les enfants âgés de 6 à 11 ans. L’association du Dupixent à des corticoïdes topiques a amélioré la cicatrisation de la peau et les symptômes généraux de la maladie. Il n’existe à ce jour aucun médicament pour traiter la dermatite atopique ou eczéma atopique. Les résultats détaillés de cette étude ont été présentés le 5 avril lors de la conférence virtuelle « Revolutionizing Atopic Dermatitis ».

Retrouvez sur MedflixS toutes les vidéos concernant le congrès international « Revolutionizing Atopic Dermatitis » :

RAD 2020 ◄

Source : Les Echos


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