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MedflixS - Vos congrès médicaux en ligne

Revue de presse MedflixS n°30

Jeudi 23 avril 2020


RUBRIQUE SPÉCIALE CORONAVIRUS

R&D

L’obésité comme facteur de risque des formes sévères de COVID-19

Deux études très similaires, l’une américaine et l’autre française, démontrant le lien entre obésité et sévérité du Covid-19, viennent d’être publiées. Une équipe de recherche de la faculté de médecine de New York a mené une étude rétrospective incluant 3615 patients testés positifs à l’infection par SARS-CoV-2. Parmi ces patients, 21% avaient une obésité modérée (indice de masse corporelle (IMC) compris entre 30 et 34 kg/m2) et 16% souffraient d’obésité sévère (IMC ≥ 35). Les analyses montrent que l’obésité des patients est associée à une plus grande sévérité de Covid-19 (admission en soins intensifs) mais uniquement chez les patients de moins de 60 ans. En effet, le risque relatif, odds ratio, d’une prise en charge en soins intensifs était de 1,8 (intervalle de confiance [IC] 95% : 1,2-2,7 ; p=0,006) pour les patients obèses modérés et de 3,6 (IC 95% : 2,5-5,3 ; p<0,0001) pour les patients obèses sévères, dans le groupe des moins de 60 ans. Chez les patients plus âgés, l’IMC n’était pas corrélé à la gravité de la maladie. L’étude rétrospective menée en parallèle au CHU de Lille a inclus 124 patients admis en soins intensifs suite à une infection par SARS-CoV-2. Dans cette cohorte, 47% des patients étaient obèses (IMC > 30) et 28,2% souffraient d’obésité sévère (IMC > 35). La proportion de patients nécessitant une ventilation artificielle était plus élevée dans les groupes avec un plus haut IMC. Cette proportion atteignait 85,7% des patients obèses sévères, avec un odds ratio de 7,36 (IC 95% : 1,63-33,14 ; p=0,02) en comparaison des patients avec un IMC inférieur à 25. Le besoin en ventilation artificielle était associé à l’IMC (p<0,05) mais également au sexe masculin (p<0,05) et restait indépendant de l’âge, et des comorbidités comme le diabète et l’hypertension.

Retrouvez sur MedflixS toutes les informations concernant les 21èmes Journées Nationales d’Infectiologie (JNI) du 9 au 11 septembre 2020 à Poitiers, dont une partie sera dédiée à l’épidémie de Covid-19 :

JINI 2020 ◄

Articles Clinical Infectious Diseases - doi: 10.1093/cid/ciaa415 et Obesity - doi: 10.1002/oby.22831

Prise en charge

Recommandation de la HAS pour la prise en charge des pathologies chroniques

La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié ses recommandations sur le suivi des pathologies chroniques dans le contexte du COVID-19. Son but est de garantir la continuité des soins et d’éviter l’aggravation de l’état de santé de ces patients. A travers des fiches adaptées en fonction de l’avancement des connaissances sur la maladie, elle préconise en général le suivi par téléconsultation, l’application stricte des gestes barrières et la surveillance des signes de complications pour ces catégories à risque de développement d’une forme sévère de COVID-19.

  • Malades respiratoires chroniques : Recherche des signes d’exacerbation, prise de température 2 fois par jour, observance des traitements de fond, vérification de la disponibilité des traitements nécessaires à domicile et kinésithérapie à domicile.
  • Insuffisants cardiaques: Poursuite du traitement, surveillance des signes de complications : dyspnée, tachycardie, malaises, œdème, essoufflement…
  • Syndrome coronarien chronique : Limiter le risque d’infarctus du myocarde et d’AVC par un confinement maximal, appeler le SAMU si douleur thoracique au-delà de 15 minutes.
  • Malades rénaux chroniques : Ne pas reporter les dialyses ou transplantations rénales si nécessaire.
  • Hépatite virale chronique : Suivi en dehors des hôpitaux, limiter la consommation de paracétamol à 2g/j, en cas de COVID-19, évaluer systématiquement le risque d’interaction médicamenteuse.
  • VIH: Poursuite du traitement, sauf en cas de contraction du SARS-CoV-2. Dans ce cas, suspension le temps de guérir du coronavirus.
  • Epilepsie : Même si ces patients ne sont pas à risque de développer des formes graves, attention aux interactions médicamenteuses avec le paracétamol, les AINS et l’hydroxychloroquine.

Site de la HAS


Le scanner : un outil de suivi et non de diagnostic du COVID-19

Le scanner thoracique est important dans la prise en charge des patients ayant des symptômes respiratoires avérés, et permet d’évaluer la sévérité du trouble pulmonaire, d’effectuer le suivi de la maladie et d’aider au choix de traitement. Cependant, la HAS rappelle que pour établir le diagnostic du COVID-19, le test RT-PCR (réaction de polymérisation en chaîne) est à privilégier, contrairement au scanner thoracique. Ainsi, la HAS indique qu’une radiographie, une échographie du thorax ou un scanner thoracique ne doivent pas être réalisés à des fins diagnostiques chez des patients sans signe de gravité. Le scanner peut toutefois être réalisé en cas d’urgence ne permettant pas d’attendre les résultats de la PCR. Il doit surtout être réalisé dans le cadre du suivi de l’infection, ou pour établir un pronostic en cas d’aggravation des symptômes. De plus, la HAS note que la présence d’images « en verre dépoli » sur le scanner ne sont pas spécifiques de l’infection au SARS-CoV-2, mais peuvent être observées dans d’autres pneumonies virales.

Site de la HAS

Innovation

Un système de purification du sang dans le traitement du COVID-19

La Food and Drug Administration (FDA) américaine a délivré une autorisation d’utilisation d’urgence pour un dispositif de purification du sang. Cet appareil sera utilisé dans le traitement des cas confirmés de COVID-19 avec une insuffisance respiratoire confirmée ou imminente, admis en unité de soins intensifs, aux Etats-Unis. Ce système composé de l’appareil d’aphérèse Spectra Optio® (Terumo BCT®) combiné à la cartouche d’adsorption D2000® (Marker Therapeutics®) permet de filtrer le sang des malades et ainsi de réduire la quantité de cytokines et d’autres médiateurs inflammatoires. En effet, il a été montré que dans certains cas graves de COVID-19, une réponse immunitaire trop importante, élevant le taux de ces protéines, et appelée « orage cytokinique », pouvait entraîner une inflammation élevée, responsable de l’insuffisance respiratoire et de défaillance organique, pouvant mener à la mort du patient. Cette technologie ajoute une option de traitement pour les patients en soins intensifs en aidant à diminuer la gravité de la maladie.

Site de la FDA


Etude sur un test de dépistage au niveau salivaire

Des scientifiques du CNRS en collaboration avec la société de biotechnologie SkillCell et l’hôpital de Montpellier travaillent sur le nouveau test de dépistage EasyCov®, basé sur une détection du virus à partir de salive. Le test a déjà été validé sur de l’ARN viral isolé au laboratoire Sys2Diag (CNRS/Alcen) et avec des virus isolés de patients au laboratoire de l’Institut de recherche en infectiologie de Montpellier (CNRS/Université de Montpellier). L’étude clinique permettant de valider la spécificité et la sensibilité du test est en cours depuis le 11 avril. Cette étude est effectuée sur 180 personnes recrutées par les équipes COVID-19 du CHU de Montpellier, comprenant des patients testés positifs au COVID-19 et du personnel soignant hospitalier supposé négatif.

Le test est réalisable très simplement : la salive est récupérée sur un batônnet, placée avec les réactifs à 65°C pendant 30 min, et la lecture se fait à l’œil nu, via un changement colorimétrique. La production rapide de ce test, s’il s’avère concluant, sera réalisée en France, et sera facilitée par les besoins très faibles en réactifs d’EasyCov®. L’objectif est un déploiement dans un premier temps auprès du personnel soignant, dès le mois de mai, puis le développement d’une version grand public, nécessitant la mise au point d’un système de chauffage portable, déjà à l’étude.

Site du CNRS

R&D

Un neuroleptique prometteur qui ne cible pas les récepteurs de la dopamine

Les antipsychotiques, autrement appelés neuroleptiques, agissent principalement en bloquant les récepteurs dopaminergiques D2. Cette activité anti-D2 conduit à de nombreux et fréquents effets secondaires tels que des troubles cognitifs, métaboliques et neurologiques dont l’akathisie, le besoin irrépressible de bouger associé à un mal-être mental. Une équipe américaine vient de tester, chez des patients souffrants de schizophrénie, l’efficacité et la tolérance de la molécule SEP-363856 qui n’agit pas sur les récepteurs D2. SEP-363856 est un agoniste des récepteurs TAAR1 (Trace amine-associated receptor) et des récepteurs de la sérotonine 5-HT1A (serotonin 1A receptor). Dans cet essai de phase II, en double aveugle, 245 patients schizophrènes ont été randomisés entre un traitement avec SEP-363856 ou un placebo. Le critère primaire d'évaluation était l’évolution du score sur l'échelle des symptômes positifs et négatifs (ou PANSS pour Positive And Negative Syndrome Scale, un score plus élevé sur cette échelle de 30 à 210 indiquant des symptômes psychotiques plus graves) après 4 semaines de traitement. A l’inclusion, le score médian PANSS était de 101,4 pour le groupe SEP-363856 et 99,7 pour le groupe placebo. Au bout de 4 semaines, ces scores ont diminué de 17,2 et 9,7 points dans les groupes SEP-363856 et placebo, respectivement. La différence de diminution entre les deux traitements était statistiquement significative (p=0,001). Les effets indésirables du groupe SEP-363856 étaient la somnolence et des symptômes gastrointestinaux. Les résultats de cet essai très prometteur devront être confirmés dans une étude clinique de plus grande ampleur et faite en comparaison des neuroleptiques habituels.

Ces résultats avaient été présentés lors du congrès Psych Congress 2019 qui a eu lieu du 3 au 6 octobre à San Diego (USA). Retrouvez sur MedflixS toutes les vidéos associées à cette édition, ainsi que les informations concernant la prochaine rencontre du 10-13 septembre 2020 à Nashville (USA) :

PSYCH CONGRESS 2019 ◄ PSYCH CONGRESS 2020 ◄

Article NEJM - doi: 10.1056/NEJMoa1911772


Association entre les troubles de la vue et le risque de démence

Alors que de précédentes études avaient montré une potentielle association entre les troubles de la vision et les troubles cognitifs, les données relatives à la démence manquaient. C’est la question à laquelle souhaitaient répondre les auteurs de cette étude prospective longitudinale récemment publiée : existe-t-il un lien entre la présence de problèmes de vue et le risque de démence ? Dans cette étude réalisée pendant ces 20 dernières années, les chercheurs ont évalué chez 1061 femmes souffrant ou non de déficience visuelle (âge médian de 73,8 ans) l’incidence de démence et de troubles cognitifs légers (ou MCI pour mild cognitive impairment). Parmi ces 1061 femmes, 17,2% souffraient de troubles de la vision, 4% présentaient une démence et 2,6 % souffraient de MCI sans progression vers une démence. Les femmes présentant les troubles de la vue les plus importants étaient plus à risque de développer une démence ou un MCI, avec notamment un odds ratio (OR) de souffrir de démence de 5,66 (Intervalle de confiance IC 95% : 1,75-18,37) et de 6,43 (IC 95% : 1,66-24,85) de présenter un MCI pour les femmes ayant une acuité visuelle de 20/100. Des études complémentaires évaluant l'effet d'interventions ophtalmologiques spécifiques sur la démence seraient très pertinentes.

Ces résultats avaient été présentés lors du congrès de l’AAO (American Academy of Ophtalmology) qui a eu lieu du 12 au 15 octobre à San Francisco (USA). Retrouvez sur MedflixS toutes les vidéos associées à cette édition, ainsi que les informations concernant la prochaine rencontre du 14 au 17 novembre 2020 à Las Vegas (USA) :

AAO 2019 ◄ AAO 2020 ◄

Article NEJM - doi: 10.1001/jamaophthalmol.2020.0959

Prise en charge

Méthotrexate : encore trop d’erreurs de prises potentiellement fatales

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de Santé (ANSM) donne ses recommandations sur l’utilisation du méthotrexate. De nombreuses erreurs d’administration avec de graves conséquences, parfois fatales, ont été reportées, à l’échelle européenne, avec des prises quotidiennes au lieu d’hebdomadaires, dans le traitement de maladies inflammatoires. Il est rappelé aux professionnels de santé, qu’ils soient impliqués dans la prescription, la délivrance ou l’administration du méthotrexate de :

  • Donner des informations claires au patient,
  • Vérifier la bonne compréhension du traitement du patient,
  • Décider avec le patient du jour de la semaine où le traitement doit être pris, pour améliorer l’observance,
  • Décrire au patient les signes de surdosage et l’informer de prévenir immédiatement un médecin en cas de suspicion de surdosage.

Pour rappel, dans certains traitements en oncologie/hématologie, le méthotrexate peut être administrer de façon quotidienne.

Site de l'ANSM


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