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MedflixS - Vos congrès médicaux en ligne

Revue de presse MedflixS n°31

Jeudi 7 mai 2020


RUBRIQUE SPÉCIALE CORONAVIRUS

R&D

Remdesivir : des résultats contrastés selon le stade des patients Covid-19

L'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID pour National Institute of Allergy and Infectious Diseases) vient de dévoiler les résultats préliminaires très positifs du premier essai clinique randomisé en double aveugle de grande envergure sur le Covid-19. Dans cet essai de phase III, 1063 patients Covid-19 adultes ont été traités avec l’antiviral remdesivir ou un placebo pendant 10 jours, en plus de leur prise en charge habituelle. Remdesivir, indiqué initialement pour traiter Ebola, exerce son activité antivirale en bloquant la réplication de virus à ARN. Les résultats montrent que les patients du groupe remdesivir se sont rétablis en moyenne plus rapidement, en 11 jours, comparé aux 15 jours du groupe placebo, soit une accélération de 31% du temps de rétablissement (p<0.001). Les résultats suggèrent également une diminution de la mortalité dans le groupe remdesivir, avec un taux de mortalité de 8% contre 11,6% dans le groupe placebo, sans que cela ne soit statistiquement significatif. L’équipe de recherche a décidé de mettre fin à l’essai plus tôt que prévu afin de permettre à tous les patients de bénéficier du traitement antiviral. En Chine, un essai très similaire, mais incluant moins de patients (237), n’a pas montré cet effet bénéfique du remdesivir par rapport au placebo. Une potentielle explication de cette discordance, outre le plus faible nombre de patients, est le stade de la maladie des patients inclus. En effet, l’étude chinoise incluait uniquement des patients à un stade sévère. Remdesivir représente donc un réel espoir pour les patients.

NIAD : NIAID News Release et article The Lancet - doi: 10.1016/S0140-6736(20)31022-9


Un mystérieux Covid-19 chez les enfants

Les études montrent que les enfants sont moins susceptibles à une infection par SARS-CoV-2. Ils représenteraient entre 1 et 2% des personnes infectées et, parmi elles, les cas graves sont très rares. Les enfants ne sont pas pour autant épargnés par la pandémie. Plusieurs pays, dont la France, alertent sur une forme atypique, mais avec une évolution bégnine, de Covid-19 chez des nourrissons. On dénombre, fin avril, une centaine de cas dans 6 pays. Ces jeunes patients présentent des signes proches de ceux du syndrome du choc toxique et de la maladie de Kawasaki, une maladie inflammatoire touchant les vaisseaux sanguins. Ils présentent, en effet, de la fièvre, des troubles digestifs et un symptôme inflammatoire vasculaire sévère et prolongé, parfois accompagnés de signes neurologiques, dont l’hypotonie axiale (faiblesse musculaire) et la somnolence. Ces patients ne montrent en général pas de symptômes respiratoires. Ce tableau clinique évoque une réaction inflammatoire excessive du système immunitaire face à l’infection au SARS-CoV-2. Le problème soulevé par les professionnels de santé est que cette forme atypique de Covid-19 peut conduire à un sous-diagnostique de l’infection et donc participer à une augmentation des cas de contamination.

Article The Lancet - doi: 10.1016/S0140-6736(20)30980-6

Retrouvez sur MedflixS toutes les informations concernant le congrès annuel de l’ESCV (European Society for Clinical Virology) pour l’instant maintenu du 9 au 12 septembre 2020 à Manchester (UK), qui ne manquera pas d’évoquer la pandémie de Covid-19, et les vidéos associées aux précédentes éditions :

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Innovation

L’anticorps avdoralimab testé dans le COVID-19

L’étude EXPLORE-COVID-19 a montré que les patients progressant vers un COVID-19 sévère avaient des taux élevés de C5a (composant du complément). Le C5a favorise un environnement pro-inflammatoire dans les poumons, en attirant des neutrophiles et en stimulant la libération de cytokines par les cellules immunitaires.

Innate Pharma a commencé le 28 avril l’essai clinique FORCE (For Covid-19 Elimination), un essai randomisé en double aveugle de phase II, pour tester son anticorps anti-C5aR (récepteur du C5a) avdoralimab. L’essai est conduit à Marseille et recrutera 108 patients répartis en deux cohortes. Tous les patients sont atteints de COVID-19. Dans une des cohortes les patients présenteront une pneumonie sévère sans syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et dans l’autre une pneumonie sévère compliquée par un SDRA, et seront admis en soins intensifs. Dans chaque cohorte les patients recevront soit de l’avdoralimab soit un placebo. L’objectif est d’augmenter la proportion de patients atteints d’une pneumonie sévère n’ayant plus besoin d’hospitalisation et de diminuer le besoin et la durée de ventilation mécanique chez les patients développant un SDRA.

Site de Innate pharma


La « task force » de l’AP-HP pour analyser les données de santé COVID-19

L’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a mis en place une « task force Covid-19 » dans son entrepôt de données de santé (EDS) pour analyser toutes les données des patients testés positifs au SRAS-CoV-2. Cette cellule de médecins, data scientists, ingénieurs de données et développeurs informatiques venant de l’AP-HP a été complétée par des membres extérieurs volontaires, pour former un groupe de 120 personnes, travaillant 7 jours sur 7. Ils ont ainsi créé une base de données concernant 65 000 patients regroupant des données, cliniques (tabagisme, obésité, comorbidités…), d’imagerie, de biologie médicale, de prescription médicamenteuse et administratives. Leur but est multiple : caractériser les patients au moment de leur prise en charge pour détecter des clusters, par une analyse spatio-temporelle des survenues de cas ; pour permettre un suivi en temps réel de l’épidémie et d’alimenter quotidiennement la base Santé publique France ; mais aussi pour accompagner la recherche, grâce à des données en grande quantité, standardisées et de qualité. Ainsi, les chercheurs espèrent détecter des signaux parmi les patients pour mieux caractériser la maladie et les patients à risque. Trente projets de recherche ont été soumis au comité éthique de l’AP-HP.

Site de TicSanté

R&D

Un test d’orientation dans l’espace pour prédire Alzheimer

Les patients atteints de la maladie d’Alzheimer présentent très tôt des troubles de l’orientation et de la mémoire spatiale. Une équipe de recherche a montré qu’il était possible de distinguer, via un test de navigation dans l’espace, les patients MCI (pour Mild Cognitive Impairment, ou déficit cognitif léger) présentant une pathologie beta-amyloïde (Aβ) indiquant une probable évolution en maladie d’Alzheimer, des patients MCI sans Aβ, moins à risque de développer la démence. Ils ont testé cette hypothèse chez 21 patients MCI, dont 11 présentaient une amyloïdopathie et 10 n’en présentaient pas, versus 15 sujets contrôles sans déclin cognitif. L’amyloïdopathie était détectée par imagerie cérébrale (PET-scan) et analyse des taux d’Aβ dans le liquide céphalo-rachidien. Les chercheurs ont évalué les capacités de navigation égocentrique (ou procédurale, qui enregistre un itinéraire précis et ses directions) en demandant aux patients de refaire un parcours de promenade dans un ordre établi par des indices visuels. Ils ont aussi testé les capacités de navigation allocentrique (qui permet une orientation selon des points précis dans l’espace) en demandant aux patients de se déplacer d’un point à un autre dans un ordre différent du parcours. Les patients MCI avec Aβ ont fait plus d’erreurs dans les deux tests de navigation que les deux autres groupes de patients (MCI sans Aβ et contrôles, p<0.001). Les patients MCI sans Aβ ont fait plus d’erreurs que les sujets contrôles sur le test allocentrique uniquement. Si ces résultats sont confirmés dans un autre essai, cette étude montre qu’un simple test d’orientation dans l’espace permettrait de diagnostiquer les patients au stade très précoce de la maladie d’Alzheimer, un stade très difficile à détecter.

Article Neurology - doi: 10.1212/WNL.0000000000008758

Retrouvez sur MedflixS toutes les informations et vidéos associées au congrès annuel de l’AAN (American Academy of Neurology) dont la prochaine édition a été décalée pour cause de pandémie Covid-19 :

AAN ◄

Prise en charge

Le Cosentyx® obtient une nouvelle indication en Europe

Novartis obtient une nouvelle indication pour Cosentyx® (sekukinumab) dans le traitement de la spondylarthrite axiale non-radiographique. Cosentyx® est un anticorps humain inhibant l’IL-17A, une cytokine impliquée dans l’inflammation et le développement de certaines maladies inflammatoires chroniques. Cette 4e indication s’ajoute aux autres, à savoir : le psoriasis en plaques modéré à sévère, l’arthrite psoriasique et la spondylarthrite ankylosante. L’approbation est basée sur les résultats de l’essai clinique de phase III PREVENT, randomisé et en double aveugle, ayant inclus 555 patients, suivis pendant 4 ans. Dans cette étude, une réduction significative (p < 0.05) de l’activité de la maladie (critère principal) a été observée pour 41.5% des patients traités par Cosentyx® 150 mg par rapport à 29.2% des patients traités par placebo. Les critères secondaires ont également été améliorés, comme la douleur et la qualité de vie.

Communiqué de Novartis

Innovation

Un brevet déposé pour une nouvelle classe d’antibiotique

La société lyonnaise de biotechnologie Nosopharm a obtenu un brevet aux Etats-Unis pour le NOSO-502. Il s’agit d’un candidat d’une nouvelle classe d’antibiotiques, les Odilhorhabdines, ciblant les bactéries multirésistantes. Les Odilhorhabdines inhibent le ribosome bactérien par un nouveau mécanisme d’action, pour l’instant protégé. Cette classe d’antibiotique est destinée à traiter les infections nosocomiales causées par les Entérobactéries, y compris résistantes aux polymyxines et aux carbapénèmes. Le NOSO-502 est efficace in vivo dans des modèles d’infection à Enterobacteriaceae et in vitro contre des isolats cliniques multirésistants. Ce brevet garantit à Nosopharm l’exclusivité du marché aux Etats-Unis et protège de nombreux analogues chimiques.

Site de Nosopharm


Cemiplimab dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules

Regeneron et Sanofi ont annoncé la fin prématurée de l’essai clinique de phase III de Libtayo® (cemiplimab) dans le traitement en première ligne du cancer du poumon non à petites cellules (PD-L1 ≥ 50%) localement avancé ou métastatique. En effet, le critère principal de la survie globale a été atteint. Cemiplimab diminue le risque de décès de 32.4% (HR = 0.676, IC : 0.525-0.870, p = 0.002) comparé à la chimiothérapie aux sels de platine. Aucun effet indésirable supplémentaire à ceux décrits en phase II n’a été signalé. L’essai incluaient 712 patients. Un autre essai évaluant la combinaison de Libtayo® et de la chimiothérapie quel que soit le niveau d’expression de PD-L1 est également en cours.

Libtayo® est un anticorps monoclonal humain, inhibiteur de PD-1 sur les lymphocytes T. Le cancer du poumon est le cancer entrainant le plus de décès dans le Monde. En 2020, on estime à 2.2 millions le nombre de nouveaux cas diagnostiqués. Parmi les cancers des poumons, 85% sont non à petites cellules, et environ 30% des cas sont positifs pour PD-L1 dans plus de 50% des cellules tumorales. Actuellement, il existe peu d’options thérapeutiques pour les patients avec une expression élevée de PD-L1.

Site de Regeneron


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