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MedflixS - Vos congrès médicaux en ligne

Revue de presse MedflixS n°32

Jeudi 21 mai 2020


RUBRIQUE SPÉCIALE CORONAVIRUS

R&D

L’âge est le facteur de risque prédominant de la mortalité de la Covid-19

OpenSAFELY est, à l’heure actuelle, l’étude épidémiologique la plus large et complète sur les facteurs de risque influençant la mortalité de Covid-19. Dans cette étude britannique les données de 5683 patients décédés du Covid-19 et celles de près de 17,5 millions d’adultes issus de la population générale ont été incluses. Les résultats confirment que l’âge, le genre masculin et certaines comorbidités (diabète, asthme et obésité) sont des facteurs de risque de mortalité. Ce qui est surprenant est l’ordre de grandeur de ces facteurs, un âge avancé étant de très loin le facteur de risque le plus important et ce, sans commune mesure avec les autres variables. Le hazard ratio (HR), rapport de risque de décéder d’une infection à SARS-CoV-2, augmente d’ailleurs avec l’âge. Pour calculer les HR par tranche d’âges, les auteurs ont choisi comme référentiel (HR de 1) la tranche des 50-60 ans, les patients plus jeunes ont un HR inférieur à 1 (dont 0,07 [0,05 – 0,10] pour les 18-40 ans), tandis que le HR de la tranche 60-70 ans est de 2,09 [1,84 – 2,38], celui du group des 70-80 ans est de 4,77 [4,23 – 5,38] et enfin le HR des plus de 80 ans est de 12,64 [11,19 – 14,28]. Pour un homme, comparé aux femmes (HR = 1), le HR est de 1,99 (Intervalle de confiance à 95% [1,88 - 2,10]). Dans le cas d’un diabète non équilibré, le HR est de 2,36 [2,18 – 2,56] et pour l’asthme nécessitant un traitement de fond le HR est de 1,25 [1,20 – 1,35]. Cette étude confirme également que l’obésité est un facteur de risque important avec notamment un HR de 2,27 [1,99 – 2,58] pour les patients ayant un IMC (indice de masse corporelle) de plus de 40 kg/m2.

Article medRxiv - doi : 10.1101/2020.05.06.20092999

Retrouvez sur MedflixS toutes les informations concernant le congrès annuel de l’ERS (European Respiratory Society) qui se tiendra en virtuel du 7 au 9 septembre 2020, qui ne manquera pas d’évoquer l’épidémie de Covid-19, ainsi que les vidéos associées aux précédentes éditions :

ERS 2019 ◄

Prise en charge

Une plateforme de l’AP-HP pour les tests PCR

L’Agence régionale de santé Ile-de-France a mandaté l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) pour mettre en place une plateforme de dépistage de tests par PCR pour réaliser un très grand nombre de tests à partir du déconfinement. Ainsi, en un mois et demi, grâce à une collaboration entre l’AP-HP et de nombreux ingénieurs, cette plateforme a été créée. La semaine du 11 mai, environ 700 tests par jour étaient réalisés, en suivant le process SIDEP (Service Intégré de Dépistage Et de Prévention). Ce système d’information national, demandé par le gouvernement, contenant l’intégralité des résultats des tests PCR réalisés à partir du 11 mai, permet de suivre le risque épidémique en France.

La plateforme de l’AP-HP ne se limite pas à la réalisation technique du test, mais englobe toute la logistique, allant de l’envoi des écouvillons aux prescripteurs et aux préleveurs, jusqu’à la réception de ces mêmes écouvillons pour la réalisation technique. Ces échantillons proviennent de nombreux sites de toute l’Ile-de-France, comprenant des prélèvements réalisés en EHPAD ou sur des personnels soignants. La plateforme analyse et interprète les résultats, puis met à disposition ces résultats sur des plateformes dématérialisées.

Site de l'AP-HP

Innovation

Des anticorps de lama contre le SARS-CoV-2 ?

Une équipe de recherche de l’Université de Gand (Belgique) a élaboré un anticorps pouvant se fixer et neutraliser le SARS-CoV-2 in vitro. L’anticorps est dirigé contre un épitope conservé de la protéine de pointe S (spike), qui s’accroche au récepteur ACE2 pour rentrer dans les cellules. La particularité de cet anticorps ? Ils l’ont obtenu à partir d'un lama immunisé avec des pointes de coronavirus stabilisées. Ces anticorps de lama ont une constitution particulière, puisqu’ils n’ont pas de chaine légère. Il s’agit d’anticorps monocaténaires, appelés VHH. Ils ont trois grands avantages : ils n’ont pas besoin d’être humanisés pour être utilisés chez l’Homme ; leur production est facile et rapide ; et ils sont plus stables chimiquement et thermiquement par rapport aux IgG. Cela permettrait de produire des stocks importants et durables. Les premiers tests in vivo sur le hamster vont bientôt commencer, et des résultats sont attendus d’ici deux mois.

Article Cell


La triple action attendue d’ABX464 dans le traitement de la COVID-19

L’entreprise de biotechnologie française Abivax a obtenu l’autorisation de l’ANSM et du Comité d’Ethique français de commencer son essai clinique de phase IIb/III avec l’ABX464. Cet essai « miR-AGE » étudiera l’efficacité d’ABX464 à prévenir l’inflammation sévère menant au syndrome de détresse respiratoire aiguë chez 1034 patients, âgés ou à risque de développer une forme grave, atteints de la COVID-19. Cet essai sera conduit de manière randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo.

ABX464 a montré son efficacité dans un essai de phase IIa dans le traitement de la rectocolite hémorragique, une maladie inflammatoire sévère, grâce à une action anti-inflammatoire et de réparation tissulaire. Son mécanisme d’action repose sur l’augmentation de production du micro-ARN miR-124, agissant contre l’orage cytokinique, en régulant la production de cytokines pro-inflammatoires. De plus, il a été montré qu’ABX464 inhibe la réplication du SARS-CoV-2 dans un modèle d’épithélium des voies respiratoires humaines, miR-124 inhibant la dynamine 2, nécessaire à la réplication virale. Ainsi, ABX464 est prometteur par ses 3 effets : anti-inflammatoire, anti-viral et réparation tissulaire. Son administration quotidienne par voie orale est également un avantage, permettant un traitement précoce des patients, hospitalisés ou non.

Communiqué de presse Abivax

R&D

Efficacité et tolérance en phase III de clascotérone crème contre l’acné

L’acné est une dermatose très répandue, concernant près de 85% de la population âgée de 12 à 25 ans. L’une des principales causes de survenue de l’acné est l’hypersécrétion de sébum, qui est régulée par les hormones androgènes telles que la testostérone et son métabolite androstanolone (ou DHT pour dihydrotestostérone). Un récent article présente les résultats de deux essais de phase III démontrant l’efficacité et la tolérance de la clascotérone sous forme de crème, dans le traitement de l’acné modérée ou sévère du visage. Clascotérone est un antagoniste du récepteur aux androgènes. Ces deux essais randomisés en double-aveugle incluaient au total 1440 patients âgés de 10 à 58 ans, traités pendant 12 semaines avec clascotérone 1% ou un placebo. Les critères primaires d’évaluation étaient : le taux de succès du traitement caractérisé par une réduction d’au moins 2 points sur l’échelle de gravité des lésions (de 0, sans lésion, à 5, tout le visage est touché) associé à un score de gravité de 0 ou 1 et la diminution du nombre total de lésions inflammatoires (pustules, papules, kystes) et non-inflammatoire (comédons), évalués au bout de 12 semaines. ­Le traitement avec clascotérone était plus efficace, avec un taux de succès de 18,4% et 20,3% dans chacun des deux essais contre, respectivement, 9% et 6,5% pour le placebo. Le nombre de lésions était également réduit avec clascotérone : −19,4 lésions non-inflammatoires dans les deux essais versus −13 et −10,8 avec le placebo et −19,3 et −20 lésions inflammatoires dans chaque essai contre −15,5 et −12,6 avec le placebo. Les effets indésirables du traitement étaient rares et non graves, essentiellement de légers érythèmes. Une bonne nouvelle pour les potentiels nombreux patients.

Article JAMA Dermatology - doi: 10.1001/jamadermatol.2020.0465

Une partie de ces résultats avaient été présentés lors du congrès de l’American Academy of Dermatology (AAD) qui a eu lieu du 1er au 5 mars 2019 à Washington DC (USA). Retrouvez sur MedflixS toutes les vidéos associées à cette édition :

AAD 2019 ◄

Succès de ruxolitinib en cas de réaction aiguë du greffon contre l'hôte

Lorsqu’un patient reçoit une greffe de moelle osseuse, un rejet de greffe (maladie du greffon contre l’hôte, ou GVH (pour graft-versus-host)) survient dans 30 à 70% des cas. Le traitement de première intention de la GVH chronique est les glucocorticoïdes, dont la prednisone, en raison de leur effet immunosuppresseur sur les lymphocytes T. Lorsque les patients ne répondent pas au traitement par glucocorticoïdes (environ 50% des cas) les alternatives sont limitées. Une équipe de recherche vient de mettre en évidence, dans un essai de phase III, randomisé, ouvert, ayant inclus 309 patients GVH réfractaires aux corticoïdes, l’efficacité de ruxolitinib par rapport à une autre thérapie, laissée au choix du médecin (dont mycophénolate mofétil et méthotrexate). Ruxolitinib est un inhibiteur des protéines kinases JAK, indiqué dans les myélofibroses et la maladie de Vaquez (polyglobulie essentielle). Les patients GVH du bras ruxolitinib ont montré une meilleure réponse au traitement au bout de 28 jours, le critère primaire d’évaluation. En effet, 62% des patients ruxolitinib ont présenté une réponse partielle ou complète contre 39% du groupe contrôle, soit un odds ratio de 2,64 (intervalle de confiance à 95% [1,65 – 4,22, p<0.001]). La survie était également meilleure dans le bras ruxolitinib, 11,1 mois versus 6,5 mois. Bien que les effets indésirables (thrombocytopénie, anémie et infection au cytomégalovirus) étaient plus fréquents dans le groupe ruxolitinib, ces résultats permettent de d’envisager un espoir pour diminuer la GVH.

Article NEJM - doi: 10.1056/NEJMoa1917635

Une partie de ces résultats avaient été présentés lors des congrès de l’American Society of Hematology (ASH). Retrouvez sur MedflixS toutes les vidéos associées à la dernière édition, qui a eu lieu du 7 au 10 décembre dernier à Orlando, FL (USA) :

ASH 2019 ◄

Prise en charge

Lynparza® approuvé par la FDA dans le traitement du cancer de l’ovaire

Astra Zeneca a obtenu l’approbation par la FDA (Food & Drug Administration) du Lynparza® dans le traitement de première ligne en association avec bevacizumab pour le cancer de l’ovaire avancé associé à défaut de recombinaison homologue (DRH). Cette autorisation fait suite aux résultats de l’essai clinique PAOLA-1 de phase III qui montrent que l’association Lynparza-Avastin réduit le risque de progression de la maladie ou de décès de 67% (Hazard Ratio=0.33). En effet, les patientes traitées par Lynparza et bevacizumab avaient une durée médiane de survie sans progression de la maladie de 37.2 mois contre 17.7 mois pour celles traitées par bevacizumab seul. Près de la moitié des cancers ovariens sont DRH-positifs.

Communiqué de presse Astra Zeneca

Innovation

BT-001 : Un virus oncolytique contre les cancers solides ?

Les sociétés de biotechnologie Transgene et BioInvent International AB, développant des immunothérapies et des anticorps immunomodulateurs contre les cancers, ont créé une plateforme de virus oncolytiques, basée sur des virus de la vaccine, pouvant produire directement dans la tumeur des molécules thérapeutiques complexes, comme des anticorps. Ces deux sociétés ont présenté les données pré-cliniques du BT-001. BT-001 est un virus oncolytique encodant un anticorps anti-CTLA-4, éliminant les cellules immunosuppressives T-reg dans la tumeur, et une cytokine GM-CSF. La vectorisation de ce virus permet d’augmenter la concentration des anticorps dans la tumeur, ce qui permet une activité optimale et une diminution des effets secondaires indésirables. BT-001 est efficace sur différents modèles murins de tumeurs solides. Il améliore également l’activité anti-tumorale des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire, comme les anti-PD-1 et PD-L1. Le démarrage des essais cliniques est prévu avant la fin 2020.

Communiqué de presse Transgene

Les résultats de cette étude pré-clinique seront présentés au meeting annuel virtuel de l’American Association for Cancer Research (AACR), du 22 au 24 juin 2020.

AACR 2020 ◄

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