Revue de presse
Revue de presse MedflixS no28 - Jeudi 26 mars 2020

Cliquez ici si le message ne s'affiche pas correctement

MedflixS - Vos congrès médicaux en ligne

Revue de presse MedflixS no28

Jeudi 26 mars 2020


RUBRIQUE SPÉCIALE CORONAVIRUS

R&D

SARS-CoV-2 : infection chez les enfants et données de stabilité

La recherche s’accélère à tous les niveaux concernant le SARS-CoV-2, virus identifié en janvier dernier et responsable de la maladie Covid-19. Alors que la pandémie s’accélère, avec près de 500 000 personnes infectées et plus de 22 000 morts dans le monde au 26 mars, une équipe de l’hôpital des enfants de Wuhan vient de publier dans The New England Journal of Medicine de précieuses données quant à l’infection des enfants de moins de 16 ans par le SARS-CoV-2. Cette équipe médicale a inclus sur une période d’un mois 1 391 enfants. Parmi ces enfants, 12,3% d’entre eux étaient infectés par le virus, avec un âge médian de 6,7 ans, et ils présentaient une forme plus modérée de la maladie en comparaison des adultes. Les symptômes les plus fréquents, mais exprimés par moins de la moitié des enfants infectés, étaient de la toux (48,5%), un érythème pharyngé (46,2%) et de la fièvre (41,5%) pendant une durée médiane de 3 jours. Près de 16% des enfants infectés étaient asymptomatiques. Les 3 enfants ayant présentés de graves symptômes nécessitant une ventilation assistée avaient tous une comorbidité préexistante (hydronéphrose, leucémie et invagination intestinale).

Toujours dans NEJM, une équipe de chercheurs américains a quant à elle analysé la stabilité du virus SARS-CoV-2 dans les aérosols et sur différentes surfaces en comparaison au précédent SARS-CoV-1, responsable de l’épidémie de SRAS en 2002. Les données de stabilité sont très similaires pour les deux coronavirus. Ils restent viables dans les aérosols pendant 3 heures et jusqu’à 72 heures sur des surfaces en plastique et en acier inoxydable. La demi-vie de SARS-CoV-2 était de 5,6 heures sur l’acier et de 6,8 heures sur le plastique ; des données importantes pour mieux comprendre la propagation du virus.

Retrouvez sur MedflixS toutes les informations sur le congrès international dédié aux virus à ARN, dont les coronavirus, le International Nidovirus Symposium, dont la prochaine session a été repoussée à 2021 :

NIDO 2021 ◄

Articles NEJM - doi: 10.1056/NEJMc2005073 et 10.1056/NEJMc2004973

Prise en charge

Prise en charge des patients Covid-19 en ville

Le Ministère des solidarités et de la santé a publié un document donnant aux professionnels de santé les recommandations de prise en charge des patients Covid-19 en ville. Il est rappelé que les patients, en cas de symptômes évocateurs du coronavirus doivent d’abord contacter leur médecin traitant, sauf en cas de signe de gravité, dans quel cas ils doivent appeler le SAMU-centre 15. Les recommandations portent sur 1/ l’identification, le diagnostic et l’orientation des patients atteints, avec l’accueil dans les cabinets de ville ou via des solutions de télémédecine, l’examen clinique; 2/ le suivi en ville des patients suspects de Covid-19, avec 4 modalités de surveillance (auto-surveillance, suivi médical, suivi renforcé par des infirmiers, ou hospitalisation à domicile); 3/ les critères de guérison de levée de confinement strict (pour la population générale, la levée du confinement en chambre isolée peut avoir lieu à partir du 8e jour du début des symptômes et au moins 2 jours après la disparition de la fièvre et de la dyspnée); et 4/ la prise en charge des personnes contacts. De plus, ce document contient de nombreuses annexes sur la téléconsultation, la prise en charge en HAD, l’orientation des patients sans médecin traitant, le suivi des patients par un infirmier, les consignes à donner aux patients, les informations concernant les arrêts de travail et les indemnités journalières, des informations sur le SARS-CoV-2, des consignes pour les affichages en salle d’attente et d’hygiène en cabinet. Ce document est à retrouver ici.

Source : Solidarités-santé.gouv.fr


Les pharmaciens s’adaptent aux mesures de confinement

Suite à un arrêté du Journal officiel, les pharmaciens sont autorisés à renouveler les ordonnances des traitements des patients chroniques après expiration de l’ordonnance, et ce jusqu’au 31 mai, afin de désengorger les cabinets médicaux et d'éviter toute interruption de traitement préjudiciable à la santé du patient. Cela prend également en compte les anxiolytiques et les pilules contraceptives, mais n’inclut pas les médicaments stupéfiants ou assimilés et les hypnotiques. De plus, les règles de délivrance du paracétamol sont également modifiées afin de garantir sa disponibilité : sans ordonnance et en cas de symptômes de type fièvre ou douleur, deux boîtes peuvent être dispensées, et en absence de symptôme, seulement une boîte. Le pharmacien devra par ailleurs l’inscrire sur le dossier pharmaceutique malgré l’absence d’ordonnance. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle par ailleurs de privilégier l’utilisation du paracétamol dans un contexte d’infection par rapport aux anti-inflammatoires (AINS, type ibuprofène). Ceux-ci peuvent masquer l’infection et potentiellement avoir un effet aggravant dans certaines situations. L’Agence européenne du Médicament (EMA) rappelle qu’il n’y a cependant toujours pas de preuve scientifique établissant un lien entre la prise d’AINS et une aggravation des cas de Covid-19.

Sources : Service-Public.fr; ANSM; EMA

Innovation

Une rubrique innovation spécialement consacrée à quelques pistes de traitements.

Diagnostic

  • Roche diagnostic : Les autorités de santé aux Etats-Unis et en Europe ont validé un nouveau test du coronavirus développé par Roche Diagnostics. Il s’agit d’un test entièrement automatisé, pouvant être réalisé dans les laboratoires de ville, permettant de tester une centaine d’échantillons (nasopharyngés, salive) en 3 heures, ce qui est 10 fois plus rapide que les tests actuels.

    Source : Les Echos

  • BioMérieux : Les autorités de santé aux Etats-Unis ont validé le 24 mars l’utilisation du test Biofire Covid-19 de BioMérieux. Ce test est encore plus rapide, puisqu’il permet de détecter le coronavirus en 45 à 75 min à partir d’un prélèvement nasopharyngé, et très simple d’utilisation. BioMérieux produit actuellement un autre test de dépistage en France, le SARS-COV-2 R-GENE, qui permet de détecter le virus en 4 à 5h, mais sur des échantillons de patients différents simultanément.

    Source : Industrie Pharma


Vaccins

  • Moderna : Lancement, le 16 mars, d’une étude clinique de phase I chez 45 adultes volontaires âgés de 18 à 55 ans, allant recevoir 2 doses en intramusculaire à 28 jours d’intervalle, d’un vaccin à ARN, appelé mRNA-1273, mis au point par des chercheurs de l’institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) et de Moderna, entreprise américaine de biotechnologie. L’injection d’un ARN synthétique va entrainer la production d’une des protéines du coronavirus, et déclencher une réponse immunitaire spécifique robuste permettre à l’organisme de produire directement une des protéines du coronavirus. Ce vaccin s’est déjà montré prometteur sur les animaux.

    Source : L’usine Digitale

  • Institut Pasteur : Lancement probable en août d’une étude clinique de phase I sur un vaccin basé sur le virus atténué de la rougeole, ayant déjà fait ses preuves sur d’autres coronavirus, les virus Zika, ainsi que le Chikungunya (avec une sortie prévue en 2021).

    Source : Europe 1

  • Novavax : Lancement à la fin du printemps d’une étude clinique de phase I sur un vaccin basé sur la protéine S du virus et de l’adjuvant Matrix-M.

    Source : Novavax

À savoir qu’il faudra entre 12 à 18 mois pour avoir un vaccin autorisé sur le marché, et qu’il faudra ensuite le produire en quantité suffisante pour garantir l’approvisionnement sur tout le Monde.


Molécules

Une centaine d’essais cliniques sont en cours, parmi lesquels :

  • Sanofi et Regeneron : Lancement d’essais cliniques de phase II et III pour évaluer l’efficacité de Kevzara® (sarilumab) chez des patients hospitalisés gravement atteints par le Covid-19, aux Etats-Unis et en dehors. Kevzara® est un anticorps monoclonal dirigé contre l’interleukine 6, IL-6 qui pourrait avoir un rôle dans la réaction inflammatoire pulmonaire excessive.

    Source : Les Echos

  • Roche : Lancement d’une étude clinique avec l’Actemra® (tociluzumab) chez 330 patients gravement atteints par le Covid-19. Actemra® est un anticorps se liant aux récepteurs de l’interleukine-6, utilisé dans le traitement des polyarthrites rhumatoïdes et des arthrites juvéniles.

    Source : Zonebourse

  • Fujifilm : Des essais cliniques incluant 80 patients à Shenzhen et 120 patients à Wuhan ont permis de mettre en évidence l’efficacité de d’Avigan® sur le coronavirus. L’Avigan® (favipiravir) est un anti-grippal. Cependant, ce médicament est soupçonné d’avoir des effets toxiques sur les fœtus.

    Source : Capital

  • Inserm : Lancement d’un essai clinique appelé Discovery dans lequel 3200 patients gravement atteints par le Covid-19, dont 800 Français, seront inclus. L’efficacité des soins standards combiné 1/ au remdesivir (anti-Ebola), 2/ au lopinavir associé au ritonavir (anti-VIH), 3/ au lopinavir associé au ritonavir et à l’interféron béta (anti-inflammatoire pulmonaire) et 4/ à l’hydroxy-chloroquine sera comparée à celle des traitements non spécifiques appliqués en réanimation (oxygène et ventilation).

    Source : Inserm

R&D

Incidence et mortalité du cancer colorectal après élimination des polypes

Une étude prospective Suédoise a permis de déterminer les taux d’incidence et de mortalité du cancer colorectal une fois la présence de polypes détectés et retirés. 178 377 patients adultes présentant des polypes colorectaux de type polypes hyperplastiques ou adénomes festonnés, tubuleux, tubulo-villeux ou villeux ont été inclus dans cette étude. Ces patients ont été comparés à 864 831 patients contrôles. L’incidence cumulative à 10 ans du cancer colorectal était de 1,6% (Intervalle de confiance (CI) à 95% [1,5–1,7]) en cas de polypes hyperplastiques, 2,5% (1,9–3,3) avec les adénomes festonnés, 2,7% (2,5–2,9) pour les adénomes tubuleux, 5,1% (4,8–5,4) avec les adénomes tubulo-villeux, et 8,6% (7,4–10,1) en cas d’adénomes villeux, comparé à l’incidence de 2,1% (2,0–2,1) de cancer colorectal dans la population contrôle. Concernant la mortalité du cancer colorectal, une association positive a été mise en évidence en cas d’adénomes festonnés, avec un hazard ratio (HR) de 1,74 (CI 95% 1,08–2,79), d’adénomes tubulo-villeux avec un HR de 1,95 (1,69–2,24) et d’adénomes villeux avec un HR de 3,45 (2,40–4,95). Cette association n’a pas été retrouvée en cas de polypes hyperplastiques (HR de 0,90, CI 95% de 0,76–1,06) ni d’adénomes tubuleux (HR de 0,97, CI 95% de 0,84–1,12). Cette importante étude montre que les patients présentant des polypes ont un risque global plus grand de développer un cancer colorectal. Les adénomes festonnés, tubulo-villeux ou villeux sont associés à un plus grand risque de mortalité. Les patients à risque pourraient donc bénéficier d’une surveillance accrue par la coloscopie.

Retrouvez sur MedflixS toutes les informations concernant le prochain congrès international de l’Union for International Cancer Control (UICC), le World Cancer Congress, qui aura lieu du 20 au 22 octobre 2020 à Muscat (Oman) :

WCC 2020 ◄

Article The Lancet - doi: 10.1016/S2468-1253(20)30009-1


Canagliflozin diminue le risque d’insuffisance rénale chez le patient diabétique

Le diabète de type 2, ou diabète non-insulinodépendant, est une cause majeure d’affections rénales. De précédentes études ont suggéré le potentiel thérapeutique de l’inhibition de SGLT2 (sodium/glucose cotransporteur 2), un transporteur de sodium et de glucose qui participe à la réabsorption du glucose par le tubule rénal proximal et dont l’expression est augmentée dans le diabète de type 2. Un essai clinique randomisé (phase III), en double aveugle, contre placebo, a été mis en place afin d’évaluer l’efficacité et la tolérance du canagliflozin, un inhibiteur de SGLT2, chez 4 401 patients présentant un diabète de type 2 et une insuffisance rénale chronique. Le critère primaire d’évaluation incluait à la fois le développement de la maladie rénale au stade terminal (dialyse, transplantation ou un débit de filtration glomérulaire (DFG) inférieur à 15 mL/min/1,73 m²), un doublement du taux de créatinine, et le décès lié à une pathologie rénale ou cardiovasculaire. Le risque relatif de ce critère primaire était inférieur de 30% dans le groupe de patients traités avec canagliflozin comparé au groupe placebo. En effet, le hazard ratio (HR) était de 0,70 (intervalle de confiance à 95% de 0,59-0,82, p = 0,00001). Les risques de mortalité par maladie cardiovasculaire, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque et accident cérébro-vasculaire étaient également diminués dans le groupe canagliflozin. En conclusion, un traitement avec du canagliflozin semble protéger les patients ayant un diabète de type 2 et une maladie rénale, de la survenue d’une insuffisance rénale et d’une pathologie cardiovasculaire.

Une partie de ces résultats avait été présentée lors du congrès 2019 de l’EASD (European Association for the Study of Diabetes). Retrouvez sur MedflixS les vidéos associées, ainsi que toutes les informations concernant la prochaine session du 21-25 septembre à Vienne (Autriche) :

EASD 2019 ◄ EASD 2020 ◄

Article NEJM - doi: 10.1056/NEJMoa1811744

Prise en charge

Arrêt de prescription pour l’ulipristal (Esmya®)

Le médicament Esmya®, contenant de l’ulipristal, est indiqué dans le traitement des fibromes utérins. A la suite d’un nouveau cas d’hépatite fulminante et d’autres cas d’hépatotoxicité en Europe, la commission européenne a demandé à l’Agence européenne du médicament (EMA) une nouvelle réévaluation du médicament. En effet, dès novembre 2017, des cas d’insuffisance hépatique (ayant conduit pour certains à une transplantation) avaient déjà mené à une suspension temporaire d’AMM et à une restriction des indications d’Esmya®. En attendant les résultats de la réévaluation, Esmya® ne doit plus être prescrit ni renouvelé, et les patientes sous traitement sont invitées à se rapprocher de leur médecin traitant afin d’envisager une alternative thérapeutique, pour arrêter leur traitement ainsi que de réaliser un bilan hépatique. Par ailleurs, il est à noter qu’avec EllaOne®, un médicament prescrit dans la contraception d’urgence utilisé en prise unique contenant également de l’ulipristal, aucun cas de lésion hépatique n’a été signalé.

Source : ANSM

MedflixS est la 1ère plateforme de vidéos de congrès médicaux en ligne couvrant l’ensemble des spécialités médicales.

MedflixS vous donne accès, à ce jour, à plus de 21 000 vidéos couvrant près de 900 évènements nationaux et internationaux.

Outre une navigation rapide sur des thèmes précis, vous avez la possibilité de suivre les conférences des orateurs de votre choix et d’avoir une vision complète des événements à venir dans votre spécialité.

L’inscription et la navigation sur MedflixS restent gratuites à ce jour.

Alexandre de MedflixS

alexandre@medflixs.com

Suivez MedflixS sur LinkedIn

Vous recevez cet e-mail car vous êtes abonné(e) à la revue de presse MedflixS.
Conformément à la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978, relative à l'Informatique, aux Fichiers et aux Libertés, vous disposez d'un droit d'accès et de rectification des données à caractère personnel vous concernant. Si vous souhaitez exercer ce droit et obtenir communication des informations vous concernant, veuillez vous adresser à :
Cherry for Life Science, 106 bureaux de la colline, 92213 St Cloud.

Pour vous désabonner, cliquez ici.
© Cherry for Life Science 2019