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Alzheimer : une question de timing génétique ?

#Alzheimer #Tau #Neurologie


La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative progressive, responsable d’un déclin cognitif irréversible, associé à l’accumulation anormale de protéines amyloïdes et tau dans le cerveau. Si les formes familiales précoces sont liées à des mutations génétiques rares, la majorité des cas sont sporadiques, influencés par une interaction complexe entre gènes et environnement. Parmi les facteurs clés, l’âge d’apparition des premiers symptômes joue un rôle central, en lien direct avec la progression clinique et le pronostic fonctionnel.


Malgré les avancées en génomique, les déterminants génétiques modulant l’âge de début restent encore mal compris, notamment en raison d’un biais de représentation ethnique dans les cohortes génétiques, limitant la portée des découvertes à certaines populations.


Dans ce contexte, cette étude a été initiée afin d’identifier les variants génétiques associés à l’âge de début de la maladie d’Alzheimer, en ciblant à la fois des loci connus et de nouvelles régions du génome.



Quels gènes accélèrent l’horloge ?


51 043 patients
atteints d’Alzheimer ont été sélectionnés et comparés à 660 168 témoins. Ces patients étaient issus de 13 populations différentes, incluant des origines européennes, africaines, asiatiques, hispaniques et autres. Les données ont été extraites de plusieurs cohortes internationales et harmonisées selon un protocole standardisé.


Parmi les 82 loci associés à l’âge de début, 33 étaient déjà connus pour leur lien avec la maladie, tandis que 49 sont nouveaux ou modifient spécifiquement l’âge d’apparition. Des gènes comme APOE, BIN1, MS4A6A ou PICALM ont été confirmés, mais l’étude identifie aussi des loci inédits, notamment near PRPF19 et CTSB, impliqués dans des voies de réparation de l’ADN, l’autophagie ou l’inflammation. Les analyses fonctionnelles suggèrent que certains variants influencent la durée de la phase préclinique, en modulant la résilience neuronale ou la réponse immunitaire.


Des différences significatives ont été observées selon les origines ancestrales, soulignant l’importance d’une diversité génétique accrue pour affiner les signatures de risque.



La génétique ouvre la voie à une prévention ciblée


La maladie d’Alzheimer reste une pathologie multifactorielle dont l’âge d’apparition est un facteur critique, influencé par des modificateurs génétiques complexes. L’un des défis majeurs consiste à identifier ces variants avec précision, tout en intégrant les différences ancestrales, souvent négligées dans les études antérieures.


Cette étude confirme l’implication de loci génétiques connus, tout en révélant de nouvelles régions associées à l’âge de début, ouvrant des pistes pour le dépistage précoce et la prévention personnalisée. Toutefois, des limites subsistent et appellent de nouvelles recherches. Celles-ci devront inclure des analyses longitudinales, une validation fonctionnelle des loci identifiés, et l’intégration de données multi-omiques (épigénomique, transcriptomique, protéomique).

L’élargissement à des populations sous-représentées reste également essentiel pour garantir l’équité génomique. À terme, ces avancées pourraient permettre de prédire l’âge d’apparition chez les personnes à risque et d’adapter les stratégies de prévention neurocognitive à chaque profil génétique.
 

Source(s) :
Blue, E. E., et al. (2025). Multi-ancestry meta-analysis identifies genetic modifiers of age-at-onset of Alzheimer's disease at known and novel loci. Alzheimer's & dementia : the journal of the Alzheimer's Association, 21(9), e70489 ;

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