Cancer du testicule : l’avenir reste fertile ?
Oncologie
Le cancer du testicule est
la tumeur solide la plus fréquente chez l’homme jeune, avec un excellent
pronostic grâce aux traitements actuels tels que la chirurgie, la
chimiothérapie et la radiothérapie. Toutefois, la préservation de la
fertilité demeure une préoccupation majeure, car ces traitements peuvent
altérer la spermatogenèse, de façon transitoire ou définitive.
Cette étude a été initiée de
sorte à évaluer l’impact des traitements anticancéreux sur la fertilité des
patients atteints de cancer testiculaire, en analysant la probabilité de
conception naturelle et la naissance d’un enfant vivant après traitement, selon
les différents schémas thérapeutiques reçus.
Traitements lourds,
paternité impossible ?
Dans cette étude, 4 863 hommes
âgés de 15 à 55 ans, diagnostiqués entre 1995 et 2017 avec un cancer du
testicule ont été sélectionnés et répartis aléatoirement en six groupes selon
leur traitement : surveillance active, chirurgie seule, radiothérapie,
chimiothérapie (1, 2 ou ≥3 cycles). Le suivi médian était de 9,6 ans.
Les travaux démontrent que la
probabilité de devenir père d’un enfant vivant après traitement était élevée
dans tous les groupes. 24 % dans le groupe "surveillance", et entre
17 et 22 % dans les groupes ayant reçu un traitement actif. La différence la
plus marquée concernait les patients ayant reçu ≥3 cycles de chimiothérapie,
qui avaient une probabilité légèrement réduite, mais toujours significative, de
paternité. L’analyse multivariée ajustée a montré que les traitements (y
compris la chimiothérapie et la radiothérapie) n'affectaient que modestement
la fertilité à long terme, avec un impact modéré principalement pour les
traitements intensifs.
La durée du suivi a permis de
constater que la majorité des conceptions survenaient dans les cinq premières
années suivant le diagnostic. Fait notable, environ 70 % des hommes ayant eu
un enfant après le cancer ne l’avaient pas encore eu au moment du diagnostic,
ce qui souligne une préservation importante de la capacité reproductive malgré
le traitement.
Fertilité préservée,
message rassurant
Le cancer du testicule,
bien que hautement curable, soulève d’importantes préoccupations quant à la
préservation de la fertilité chez des hommes jeunes en âge de procréer. Un
défi majeur réside dans l’équilibre entre l’efficacité oncologique des
traitements et la limitation des séquelles reproductives.
L’objectif de cette étude était
d’évaluer l’effet réel des traitements sur la fertilité masculine, en
s’appuyant sur des données de vie réelle et des naissances effectivement
survenues. Les résultats sont rassurants. La majorité des hommes conservent
une fertilité suffisante pour devenir pères, même après chimiothérapie ou
radiothérapie. Seuls les traitements intensifs (≥3 cycles de chimiothérapie)
semblent avoir un effet légèrement défavorable. Ces données plaident en faveur
de stratégies de traitement personnalisées et de discussions éclairées sur la
cryopréservation du sperme.
Ces résultats pourraient guider
les cliniciens vers une meilleure information des patients, une adaptation des
traitements en fonction du désir de paternité, et une valorisation de la
cryoconservation préthérapeutique en fonction du risque individuel.
Dernières revues
Cancer du testicule : l’avenir reste fertile ?
Le cancer du testicule est la tumeur solide la plus fréquente...
Nutrition : alliée cachée des traitements anticancer ?
Par Ana Espino | Publié le 25 novembre 2025 | 3 min de lecture<br>
