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Pneumothorax : chirurgie ou patience ?

Pneumologie

Le pneumothorax est une affection thoracique fréquente, causée par la présence d’air dans la cavité pleurale. Il peut être primaire – chez des personnes sans pathologie pulmonaire sous-jacente – ou secondaire – lié à des maladies comme la BPCO. Le traitement repose principalement sur deux approches : la prise en charge conservatrice (oxygénothérapie, aspiration) et la chirurgie mini-invasive (VATS). Si le traitement conservateur est moins invasif, il présente un taux de récidive élevé. À l’inverse, la VATS semble plus efficace pour prévenir les rechutes, mais son efficacité à long terme reste controversée. La stratégie thérapeutique optimale en cas de pneumothorax reste aujourd’hui controversée, notamment en l’absence de consensus clair selon le type de pneumothorax (primaire ou secondaire). Cette incertitude constitue une limite majeure dans la standardisation des prises en charge. À cela s’ajoute une grande variabilité des recommandations internationales et un manque de données robustes à long terme, qui complexifient les décisions cliniques au quotidien. Dans ce contexte, cette étude a été conçue pour comparer l’efficacité à long terme de la prise en charge conservatrice par rapport à la chirurgie mini-invasive (VATS), en évaluant les taux de récidive, les complications, et l’influence du type de pneumothorax sur les résultats. La chirurgie mini-invasive change-t-elle vraiment la donne ? L’étude a inclus neuf essais. Les patients présentaient un pneumothorax. Deux stratégies étaient comparées : la chirurgie mini-invasive (VATS) et la prise en charge conservatrice. Chaque étude devait proposer un suivi d’au moins six mois. Les résultats montrent que le taux de récidive pendant l’hospitalisation est significativement plus faible après VATS, avec un odds ratio de 0,23 (p < 0,00001). La récidive globale, incluant le suivi post-hospitalisation, est également réduite dans le groupe VATS (OR = 0,16 ; p < 0,00001). En revanche, il n’existe pas de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne les complications post-traitement (p = 0,79). L’analyse par sous-groupes indique par ailleurs que l’efficacité de la VATS est particulièrement marquée chez les patients présentant un pneumothorax primaire. Un pas vers la personnalisation du traitement du pneumothorax Le pneumothorax est une pathologie fréquente en pneumologie, causée par la présence d’air dans la cavité pleurale. Il peut être primaire (sans cause apparente) ou secondaire (lié à une maladie pulmonaire). Sa prise en charge reste complexe, notamment en raison d’un risque élevé de récidive, surtout après un traitement conservateur. Aujourd’hui, il n’existe pas de consensus clair sur la meilleure stratégie thérapeutique, et les recommandations varient selon les pays. Le manque de données solides à long terme et la difficulté à adapter les traitements selon le type de pneumothorax ou le profil du patient compliquent les décisions cliniques. Dans ce contexte, cette étude visait à comparer l’efficacité à long terme de la chirurgie mini-invasive à celle de la prise en charge conservatrice, en évaluant les taux de récidive, les complications et l’impact du type de pneumothorax sur les résultats. Les résultats montrent que la VATS permet de réduire significativement le taux de récidive, sans augmenter le risque de complications postopératoires, ce qui en fait une option thérapeutique prometteuse, notamment dans le pneumothorax primaire. Ces résultats soulignent la nécessité de conduire des études prospectives, multicentriques et à long terme, incluant une analyse plus fine des caractéristiques cliniques des patients — comme l’âge, la présence de BPCO ou d’autres comorbidités — afin d’affiner les recommandations et d’optimiser les stratégies de traitement personnalisées.  

Source(s) :
Bo Zhang, et al. Long-Term Efficacy of Conservative Management Versus Minimally Invasive Surgery for Pneumothorax: A Systematic Review and Meta-Analysis. Ann. Ital. Chir. 2025, 96(11), 1441–1451 ;

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