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14/06/2025

Dysfonction érectile : les cellules s’en mêlent

Gynécologie et Obstétrique

#DysfonctionErectile #CellulesSouches #SCEVs #Andrologie  


La dysfonction érectile (DE) est un trouble sexuel masculin fréquent, défini comme l’incapacité persistante à obtenir ou maintenir une érection suffisante pour un rapport sexuel. Elle touche jusqu’à 70 % des hommes après 70 ans, avec une prévalence croissante liée à l’âge, au diabète, aux maladies cardiovasculaires et aux lésions nerveuses. Cette condition affecte non seulement la qualité de vie sexuelle, mais aussi la santé mentale et les relations sociales.


Les traitements actuels reposent essentiellement sur les inhibiteurs de la PDE5, comme le sildénafil, qui améliorent temporairement la fonction érectile en augmentant le flux sanguin. Cependant, leur efficacité est limitée chez les patients souffrant de formes organiques de DE, car ces médicaments n’agissent pas sur les lésions tissulaires sous-jacentes. De plus, une tolérance ou des effets secondaires peuvent apparaître avec un usage prolongé. Dans ce contexte, les vésicules extracellulaires dérivées de cellules souches (SC-EVs) apparaissent comme une alternative innovante. Ces nanoparticules naturelles (30–200 nm), capables de transporter des miARN, protéines et facteurs de croissance, ciblent les tissus endommagés sans réponse immunitaire, favorisant la régénération vasculaire, nerveuse et musculaire.


L’objectif de étude est d’évaluer l’efficacité thérapeutique des SC-EVs dans des modèles animaux de DE, en particulier diabétiques, afin d’explorer leur potentiel translationnel vers la clinique.  


Et si la régénération passait par les nanovésicules ?


20 essais, incluant 324 rats atteints de DE (liée au diabète, à une lésion nerveuse ou au vieillissement), ont été sélectionnés. Les vésicules analysées étaient issues de différentes sources : cellules souches mésenchymateuses (MSC), cellules souches adipeuses (ADSC), cellules urinaires (USC), péricytes (PC), entre autres.

Les résultats montrent une amélioration significative de la fonction érectile après traitement par SC-EVs, avec un effet global marqué sur le ratio pression intracaverneuse / pression artérielle moyenne (ICP/MAP). Les SC-EVs ont également stimulé l’expression des isoformes de la NO synthase (nNOS et eNOS), augmenté le contenu en muscle lisse (α-SMA), et amélioré le ratio muscle lisse/collagène dans les corps caverneux, indiquant une restauration structurelle profonde. Les analyses par sous-groupes n’ont révélé aucune différence significative entre les types de cellules utilisées (MSC vs ADSC) ou les modèles pathologiques (diabète vs lésion du nerf caverneux), suggérant une efficacité large et robuste. L’analyse de biais de publication a identifié une asymétrie, corrigée par la méthode "trim-and-fill", sans modification majeure des résultats.
 


Une révolution à l’échelle nanométrique ?


La dysfonction érectile repose souvent sur des lésions vasculaires, nerveuses et musculaires, mal ciblées par les traitements classiques. Cette étude visait à évaluer si les SC-EVs, par leur potentiel régénératif, pouvaient apporter une solution plus durable.
Les résultats confirment que les SC-EVs agissent via plusieurs mécanismes biologiques : activation de la voie NO/cGMP, réduction du stress oxydatif (via miR-337-3p), modulation anti-fibrotique, régénération nerveuse (facteurs NGF, NT-3), et amélioration de la fonction endothéliale. Leur biodisponibilité naturelle, leur faible immunogénicité et leur ciblage précis en font des candidats idéaux pour une médecine de précision en andrologie.

Néanmoins, cette étude présente diverses limites qui justifient la poursuite de nouvelles recherches. Les études incluses sont en effet de petite taille, avec un suivi court (2 à 8 semaines), et une hétérogénéité des protocoles (types de cellules, doses, modèles animaux). De plus, les voies exactes d’action des SC-EVs ne sont pas encore totalement élucidées. Des essais cliniques à grande échelle sont donc indispensables pour valider ces résultats, standardiser la production des EVs (selon les normes GMP), et définir des protocoles d’administration reproductibles.

À lire également : La thérapie de remplacement de la testostérone dans la dysfonction sexuelle


Source(s) :
Lou, K., et al. (2025). Nanoscale therapeutics for erectile dysfunction: a meta-analysis of stem cell-derived extracellular vesicles as natural nanoparticles in diabetic rat models. Stem Cell Research & Therapy, 16(1), 1-13 ;

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