Capivasertib + Fulvestrant : la bonne pioche après échec des CDK4/6 ?
Oncologie
Le cancer du sein métastatique
HR+/HER2-, le plus fréquent chez la femme ménopausée, reste une pathologie incurable
malgré les progrès de l’hormonothérapie et des inhibiteurs de CDK4/6. La
plupart des patientes développent une résistance secondaire, limitant
les options thérapeutiques. Des altérations dans la voie PI3K/AKT/PTEN,
fréquentes dans ce sous-type, favorisent cette résistance et représentent une cible
thérapeutique prometteuse.
Un enjeu majeur dans la
prise en charge de cette pathologie réside dans la recherche d’alternatives
efficaces après l’échec des traitements standards. L’intégration de
biomarqueurs tumoraux pour orienter les décisions thérapeutiques représente
une stratégie prometteuse dans le développement de nouvelles approches
ciblées. Dans ce contexte, le développement d’inhibiteurs d’AKT tels
que le Capivasertib s’inscrit pleinement dans une logique de médecine
de précision, avec pour objectif de restaurer la sensibilité à
l’hormonothérapie et de retarder la progression tumorale.
Cette étude a été initiée de
sorte à évaluer l’efficacité et la tolérance de l’association Capivasertib +
Fulvestrant chez les patientes HR+/HER2- avancé ou métastatique, en
particulier en cas d’altérations de la voie PI3K/AKT/PTEN.
Une combinaison prometteuse
après CDK4/6 ?
Les essais FAKTION (phase
II) et CapItello-291 (phase III) ont évalué l’efficacité de
l’association Capivasertib + Fulvestrant chez des patientes ayant
progressé sous inhibiteurs de CDK4/6. Dans CapItello-291, la survie
sans progression (PFS) a significativement augmenté, passant de 3,6 à
7,2 mois dans la population globale, et atteignant 7,3 mois chez les
patientes présentant des altérations de la voie PI3K/AKT/PTEN (HR =
0,50 ; p < 0,001).
Dans l’étude FAKTION,
cette combinaison prolonge la PFS à 12,8 mois (contre 4,6 mois) et
améliore la survie globale (OS) à 38,9 mois (contre 20,0 mois)
dans le sous-groupe muté. Le profil de tolérance est jugé acceptable,
les effets indésirables les plus fréquents étant de nature digestive
(diarrhée, nausées) ou métabolique (hyperglycémie), généralement modérés
et gérables.
Vers une nouvelle ligne
standard ?
Le cancer du sein HR+/HER2-
métastatique, fréquent et incurable à ce stade, devient particulièrement
complexe à traiter après l’échec des inhibiteurs de CDK4/6. Face à cette
impasse thérapeutique, les défis majeurs résident dans l’identification
de nouvelles options ciblées, la stratification des patientes en
fonction de leur profil moléculaire, et la gestion des toxicités en
conditions réelles.
L’objectif de cette étude était
d’évaluer l’association Capivasertib + Fulvestrant chez des patientes
prétraitées, en ciblant spécifiquement les altérations de la voie
PI3K/AKT/PTEN. Les résultats obtenus dans les essais CapItello-291
et FAKTION confirment l’efficacité clinique de cette approche,
avec un bénéfice significatif en survie sans progression, notamment dans
les sous-groupes génétiquement altérés.
Cependant, certaines limites
doivent être prises en compte et justifient la poursuite de nouvelles
recherches. Les études en cours (comme CapItello-292) devront clarifier
la place exacte de Capivasertib dans les séquences thérapeutiques, son intérêt
en association avec d’autres agents ciblés, et sa valeur ajoutée en
première ligne. Cette approche ciblée pourrait ainsi s’inscrire durablement
dans les standards de traitement du cancer du sein métastatique
HR+/HER2-, à condition d’être intégrée précocement et soutenue par un accès
élargi à la médecine de précision.

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