CD146 : ami ou ennemi du poumon ?
Allergologie et Immunologie
Par Ana Espino | Publié le 18 Août 2025| 2 min de lecture
#CD146 #Immunologie #MaladieRespiratoire #Immunothérapie
Les maladies respiratoires constituent l’une des principales causes de morbidité et de mortalité à l’échelle mondiale, affectant des millions de personnes chaque année et engendrant un fardeau socio-économique considérable. Elles englobent un large éventail de pathologies d’origine inflammatoire, tumorale ou infectieuse, dont l’évolution peut être rapide et sévère. Les approches thérapeutiques actuelles demeurent souvent limitées, notamment parce qu’elles ne prennent pas suffisamment en compte les mécanismes vasculaires et l’angiogenèse, pourtant essentiels dans la physiopathologie pulmonaire.
Un défi majeur de ces pathologies réside dans l’identification de biomarqueurs et de cibles thérapeutiques fiables capables de guider le diagnostic, d’affiner le pronostic et d’optimiser les stratégies de traitement. Parmi les pistes prometteuses, CD146, une molécule d’adhésion cellulaire exprimée principalement à la surface des cellules endothéliales, attire une attention croissante. Sa forme soluble, le sCD146, circule dans divers fluides biologiques et participe à la régulation de processus clés tels que l’angiogenèse et l’inflammation.
Cette étude a été initiée de sorte à analyser le rôle de CD146 et sCD146 dans un large éventail de maladies respiratoires. Elle avait également pour objectif d’évaluer leur potentiel comme biomarqueurs diagnostiques et pronostiques et comme cibles thérapeutiques pour de futures interventions personnalisées.
CD146 : biomarqueur miracle ou double tranchant ?
Cette revue examine les données expérimentales et cliniques disponibles sur CD146 et sCD146 dans un vaste éventail de maladies respiratoires : cancers thoraciques à l’asthme, BPCO, dysplasie bronchopulmonaire, apnée obstructive du sommeil, maladies pulmonaires interstitielles, hypertension pulmonaire et infections respiratoires.
Les analyses montrent que le CD146 est fréquemment surexprimé dans les cancers thoraciques, tels que le NSCLC et le SCLC, où il est associé à un pronostic défavorable. Il joue en effet un rôle central dans l’angiogenèse tumorale et la transition épithélio-mésenchymateuse. Dans l’asthme T2-high et la BPCO, le CD46 contribue aux processus inflammatoires, au remodelage bronchique et aux exacerbations infectieuses.
Dans certains contextes, CD146 semble toutefois exercer un effet protecteur, comme observé dans la sclérodermie systémique avec atteinte pulmonaire et dans certaines infections fongiques.
Concernant le sCD146, il est détectable dans divers fluides biologiques et ses variations reflètent l’activité ou la gravité de la maladie, ce qui en fait un biomarqueur prometteur. L’ensemble des données met en évidence un effet “Janus”, où CD146 peut soit aggraver, soit atténuer l’évolution de la maladie, selon le contexte pathologique et le type cellulaire impliqué. CD146, la clé des thérapies respiratoires de demain ? Les maladies respiratoires restent l’une des principales causes de mortalité dans le monde, et les traitements actuels peinent encore à cibler efficacement les mécanismes qui en sous-tendent la progression. Cette étude met en lumière le rôle central de CD146 et sCD146, véritables acteurs de l’angiogenèse et de l’inflammation pulmonaires, dans ces pathologies respiratoires. Leur exploration ouvre la voie au développement de biomarqueurs capables d’affiner le diagnostic et le pronostic des maladies respiratoires. Elle pourrait également conduire à la création de thérapies ciblées, incluant des anticorps spécifiques, des traitements de remplacement ou des inhibiteurs dédiés. De futures recherches devraient s’appuyer sur des études cliniques multicentriques de grande ampleur afin de valider ces observations. Elles devront aussi préciser le rôle de chaque isoforme et explorer des thérapies personnalisées ciblant CD146/sCD146.
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À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie
Rédactrice scientifique, Ana est animée par la volonté de relier la recherche à l’impact concret. Spécialiste en immunologie, virologie, oncologie et études cliniques, elle s’attache à rendre la science complexe claire et accessible. Sa mission : accélérer le partage des savoirs et favoriser des décisions éclairées grâce à une communication percutante.
#CD146 #Immunologie #MaladieRespiratoire #Immunothérapie
Les maladies respiratoires constituent l’une des principales causes de morbidité et de mortalité à l’échelle mondiale, affectant des millions de personnes chaque année et engendrant un fardeau socio-économique considérable. Elles englobent un large éventail de pathologies d’origine inflammatoire, tumorale ou infectieuse, dont l’évolution peut être rapide et sévère. Les approches thérapeutiques actuelles demeurent souvent limitées, notamment parce qu’elles ne prennent pas suffisamment en compte les mécanismes vasculaires et l’angiogenèse, pourtant essentiels dans la physiopathologie pulmonaire.
Un défi majeur de ces pathologies réside dans l’identification de biomarqueurs et de cibles thérapeutiques fiables capables de guider le diagnostic, d’affiner le pronostic et d’optimiser les stratégies de traitement. Parmi les pistes prometteuses, CD146, une molécule d’adhésion cellulaire exprimée principalement à la surface des cellules endothéliales, attire une attention croissante. Sa forme soluble, le sCD146, circule dans divers fluides biologiques et participe à la régulation de processus clés tels que l’angiogenèse et l’inflammation.
Cette étude a été initiée de sorte à analyser le rôle de CD146 et sCD146 dans un large éventail de maladies respiratoires. Elle avait également pour objectif d’évaluer leur potentiel comme biomarqueurs diagnostiques et pronostiques et comme cibles thérapeutiques pour de futures interventions personnalisées.
CD146 : biomarqueur miracle ou double tranchant ?
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Les analyses montrent que le CD146 est fréquemment surexprimé dans les cancers thoraciques, tels que le NSCLC et le SCLC, où il est associé à un pronostic défavorable. Il joue en effet un rôle central dans l’angiogenèse tumorale et la transition épithélio-mésenchymateuse. Dans l’asthme T2-high et la BPCO, le CD46 contribue aux processus inflammatoires, au remodelage bronchique et aux exacerbations infectieuses.
Dans certains contextes, CD146 semble toutefois exercer un effet protecteur, comme observé dans la sclérodermie systémique avec atteinte pulmonaire et dans certaines infections fongiques.
Concernant le sCD146, il est détectable dans divers fluides biologiques et ses variations reflètent l’activité ou la gravité de la maladie, ce qui en fait un biomarqueur prometteur. L’ensemble des données met en évidence un effet “Janus”, où CD146 peut soit aggraver, soit atténuer l’évolution de la maladie, selon le contexte pathologique et le type cellulaire impliqué. CD146, la clé des thérapies respiratoires de demain ? Les maladies respiratoires restent l’une des principales causes de mortalité dans le monde, et les traitements actuels peinent encore à cibler efficacement les mécanismes qui en sous-tendent la progression. Cette étude met en lumière le rôle central de CD146 et sCD146, véritables acteurs de l’angiogenèse et de l’inflammation pulmonaires, dans ces pathologies respiratoires. Leur exploration ouvre la voie au développement de biomarqueurs capables d’affiner le diagnostic et le pronostic des maladies respiratoires. Elle pourrait également conduire à la création de thérapies ciblées, incluant des anticorps spécifiques, des traitements de remplacement ou des inhibiteurs dédiés. De futures recherches devraient s’appuyer sur des études cliniques multicentriques de grande ampleur afin de valider ces observations. Elles devront aussi préciser le rôle de chaque isoforme et explorer des thérapies personnalisées ciblant CD146/sCD146.
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