Schizophrénie : quand le sucre joue avec le cerveau
Psychiatrie
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La schizophrénie est un trouble psychiatrique sévère caractérisé par des symptômes psychotiques, des altérations cognitives et un dysfonctionnement global du fonctionnement social et professionnel. Parmi les nombreuses comorbidités associées, les troubles métaboliques — en particulier l’altération de la régulation du glucose — occupent une place centrale. Ces anomalies, souvent présentes dès les premiers stades de la maladie, sont liées à la fois aux effets des antipsychotiques et à des facteurs physiopathologiques propres à la schizophrénie.
Les traitements actuels disponibles visent principalement à réduire les symptômes psychotiques, mais l’impact sur les troubles métaboliques et les fonctions cognitives reste limité. Les déficits cognitifs sont parmi les principaux déterminants du handicap fonctionnel, et pourraient être aggravés par des anomalies de l’homéostasie glucidique. Un défi majeur consiste donc à mieux comprendre le lien entre régulation du glucose et performances cognitives dans la schizophrénie, afin d’identifier des cibles thérapeutiques potentielles et d’améliorer la prise en charge globale.
Dans ce contexte, cette étude a été initiée de sorte à évaluer l’association entre paramètres métaboliques (glycémie, insuline, HOMA-IR) et performances cognitives dans différents domaines chez des patients atteints de schizophrénie.
Et si la glycémie dictait nos pensées ?
175 patients diagnostiqués avec schizophrénie, évalués sur le plan métabolique et cognitif, ont été inclus dans l’étude. Les mesures métaboliques comprenaient la glycémie à jeun, l’insulinémie et l’indice HOMA-IR (Homeostasis Model Assessment of Insulin Resistance). Les fonctions cognitives ont été évaluées à l’aide d’une batterie standardisée couvrant la mémoire verbale et visuelle, l’attention, la vitesse de traitement, les fonctions exécutives et les capacités motrices.
Les analyses révèlent que des niveaux plus élevés de glycémie et d’insulinémie à jeun, ainsi qu’un HOMA-IR plus élevé, sont significativement associés à de moins bonnes performances dans plusieurs domaines cognitifs, en particulier la mémoire verbale, l’attention soutenue et la vitesse de traitement. Ces associations persistent après ajustement pour l’âge, le sexe, l’IMC, la durée de la maladie et le traitement antipsychotique. Les résultats suggèrent un effet potentiel de la résistance à l’insuline sur la dégradation cognitive, indépendamment des autres facteurs cliniques.
Prendre soin du métabolisme pour protéger l’esprit
La schizophrénie est un trouble psychiatrique sévère qui, au-delà de ses manifestations psychotiques, s’accompagne fréquemment de troubles métaboliques pouvant altérer les fonctions cognitives. Le principal défi réside dans la prise en compte conjointe des dimensions psychiatriques et métaboliques pour préserver le fonctionnement global des patients.
L’objectif de cette étude était d’explorer le lien entre homéostasie glucidique et performances cognitives, afin d’identifier de nouvelles pistes de prise en charge intégrée. Les résultats mettent en évidence une association significative entre altération de la régulation du glucose et déficits cognitifs, notamment en mémoire verbale et en attention, suggérant qu’une surveillance métabolique précoce pourrait contribuer à préserver les capacités cognitives et améliorer le pronostic fonctionnel. Des études longitudinales seront nécessaires pour confirmer ces résultats et favoriser l’intégration systématique du suivi métabolique dans la prise en charge psychiatrique. Elles ouvriront également la voie au développement de stratégies thérapeutiques intégrées, associant traitements antipsychotiques et interventions métaboliques ciblées, afin d’optimiser à la fois la santé mentale et le profil métabolique des patients.

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