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Jeûner pour mieux vivre ?

Endocrinologie et métabolisme

#Obésité #JeuneIntermittent #Nutrition


L’obésité est une maladie chronique multifactorielle en constante progression à l’échelle mondiale, touchant désormais plus de 650 millions d’adultes. Elle est fortement associée à un risque accru de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, de certains cancers et d’une large gamme de complications métaboliques et fonctionnelles. Au-delà de l’impact sur la santé physique, elle entraîne également une diminution de la qualité de vie, une stigmatisation sociale et un fardeau économique important pour les systèmes de santé.


Les approches traditionnelles de perte de poids reposent principalement sur une restriction calorique continue, souvent combinée à une augmentation de l’activité physique. Si elles peuvent être efficaces à court terme, leur adhésion sur le long terme est fréquemment compromise par la fatigue, la monotonie alimentaire, la sensation de faim et la difficulté à maintenir un déficit énergétique constant. Par ailleurs, les résultats obtenus varient considérablement d’un individu à l’autre, et de nombreux patients reprennent du poids après l’arrêt du régime.


Dans ce contexte, le jeûne intermittent (Intermittent Fasting, IF) est apparu comme une stratégie nutritionnelle alternative, visant à moduler les périodes d’alimentation et de jeûne plutôt qu’à réduire strictement l’apport calorique quotidien. Ce mode d’alimentation pourrait favoriser non seulement la perte de poids mais aussi l’amélioration des marqueurs cardiométaboliques, tout en étant potentiellement mieux accepté par certains patients.


Cette étude a été initiée de sorte à évaluer l’efficacité de différents protocoles de jeûne intermittent sur la composition corporelle et les paramètres cardiométaboliques chez des adultes en surpoids ou obèses. L’analyse visait également à comparer les effets selon la durée des interventions et le type de protocole utilisé, afin d’identifier les approches les plus bénéfiques et durables.



Et si sauter des repas faisait fondre plus que du poids ?


Quinze essais cliniques randomisés, incluant un total de 758 participants adultes en surpoids ou obèses, ont été analysés, avec des interventions d’une durée comprise entre 6 et 16 semaines. Les protocoles de jeûne intermittent évalués étaient variés et incluaient le time-restricted eating (TRE), l’alternate day fasting (ADF), le régime 5:2, le régime 4:3 et la restriction énergétique intermittente (IER).


Les résultats montrent que le jeûne intermittent induit une réduction significative du poids corporel et de l’indice de masse corporelle, ainsi qu’une diminution du cholestérol total et du LDL. Il entraîne également une baisse modeste mais significative de la pression artérielle diastolique. En revanche, aucun effet notable n’a été observé sur la glycémie à jeun, l’HbA1c, la pression artérielle systolique, le tour de taille ou le rapport taille-hanches.


Un effet transitoire d’augmentation des triglycérides a été observé lors des interventions de courte durée (≤12 semaines), tandis que les bénéfices métaboliques les plus marqués apparaissaient dans les programmes dépassant 12 semaines. Parmi les approches comparées, l’ADF s’est globalement montré plus efficace que le TRE pour la perte de poids et l’amélioration du LDL, suggérant que la fréquence et l’intensité des périodes de jeûne pourraient influencer l’ampleur des effets cardiométaboliques.



Le jeûne intermittent, allié minceur et cœur ?


L’obésité, facteur de risque cardiométabolique majeur, demeure un défi thérapeutique complexe à gérer sur le long terme. Le jeûne intermittent se positionne comme une option nutritionnelle prometteuse. Ces travaux démontrent en effet que cette stratégie nutritionnelle est capable de réduire significativement le poids corporel et d’améliorer certains paramètres lipidiques et tensionnels. Toutefois, les données récentes démontrent également que son efficacité dépend du protocole choisi et de la durée de l’intervention. De futurs travaux, plus longs et mieux standardisés, devraient permettre de confirmer les résultats et d’explorer l’intérêt de combiner le jeûne intermittent avec d’autres approches, comme l’activité physique et une alimentation optimisée, afin d’en renforcer les bénéfices et d’assurer une meilleure adhésion dans le temps.




Source(s) :
Wang, B., et al. (2025). The impact of intermittent fasting on body composition and cardiometabolic outcomes in overweight and obese adults: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Nutrition journal, 24(1), 120 ;

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