Triple coup dur, triple défi clinique
Oncologie
Par Ana Espino | Publié le 20 octobre 2025 | 3 min de lecture
Le développement synchrone de plusieurs cancers primaires est un phénomène rare mais de plus en plus observé, notamment chez les patientes porteuses de mutations génétiques comme BRCA1. Dans ce cas particulier, la coexistence d’un cancer du sein triple-négatif et d’un adénocarcinome rectal est d’autant plus complexe qu’elle peut survenir chez des patients présentant une infection chronique par l’hépatite B (VHB). Cette situation soulève des limites thérapeutiques majeures. Les chimiothérapies et immunothérapies, essentielles dans les formes agressives comme le triple-négatif, peuvent provoquer une réactivation virale sévère, avec un risque vital non négligeable. Dès lors, un challenge majeur consiste à : - Distinguer des cancers primitifs d’une dissémination métastatique. - Adapter les traitements de manière ciblée, en tenant compte des comorbidités existantes pour éviter toute aggravation. - Assurer une coordination multidisciplinaire rigoureuse. Cette étude a été menée afin de documenter un cas clinique associant cancer du sein triple-négatif, cancer rectal et réactivation du VHB sous chimiothérapie, et d’en extraire des enseignements concrets pour améliorer la prise en charge multidisciplinaire en oncologie. Peut-on tout traiter… sans tout aggraver ? Ce cas clinique décrit la prise en charge d’une patiente de 55 ans, porteuse d’une mutation BRCA1, diagnostiquée pour un cancer du sein triple-négatif. Un traitement néoadjuvant par chimiothérapie et pembrolizumab a été initié, mais rapidement interrompu en raison d’une transaminite sévère et d’une réactivation importante du virus de l’hépatite B. Une antivirothérapie a alors été mise en place avec succès. Peu après, un adénocarcinome rectal a été diagnostiqué. La patiente a bénéficié d’une double chirurgie curative (mastectomie et résection rectale), suivie d’une radiothérapie adjuvante. Trois ans après, elle est en rémission complète. Ce cas souligne l’importance du dépistage du VHB avant toute chimiothérapie, surtout en présence d’immunothérapies, et la nécessité de distinguer un second cancer primitif d’une métastase. Il démontre aussi l’intérêt d’une prise en charge multidisciplinaire coordonnée dans ce type de situation complexe. Coordonner pour mieux survivre Les cancers synchrones, bien que rares, posent des défis majeurs en oncologie, surtout lorsqu’ils sont associés à une infection chronique comme le virus de l’hépatite B. Leur prise en charge devient encore plus complexe lorsqu’une mutation génétique prédisposante, comme BRCA1, est présente. L’objectif de cette étude était de décrire un cas rare associant un cancer du sein triple-négatif, un adénocarcinome rectal et une réactivation du VHB sous chimiothérapie, afin d’en tirer des enseignements pratiques pour la gestion multidisciplinaire. Ce cas montre qu’avec une prise en charge bien coordonnée, une stratégie thérapeutique personnalisée, et une vigilance virologique, une issue favorable est possible, même dans les situations les plus complexes. Des travaux supplémentaires incluront le développement d’algorithmes cliniques intégrés, une meilleure formation au dépistage des infections virales en oncologie, et l’individualisation des parcours de soins dans une logique de médecine de précision appliquée aux polypathologies.
À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie
Rédactrice scientifique, Ana est animée par la volonté de relier la recherche à l’impact concret. Spécialiste en immunologie, virologie, oncologie et études cliniques, elle s’attache à rendre la science complexe claire et accessible. Sa mission : accélérer le partage des savoirs et favoriser des décisions éclairées grâce à une communication percutante.
Le développement synchrone de plusieurs cancers primaires est un phénomène rare mais de plus en plus observé, notamment chez les patientes porteuses de mutations génétiques comme BRCA1. Dans ce cas particulier, la coexistence d’un cancer du sein triple-négatif et d’un adénocarcinome rectal est d’autant plus complexe qu’elle peut survenir chez des patients présentant une infection chronique par l’hépatite B (VHB). Cette situation soulève des limites thérapeutiques majeures. Les chimiothérapies et immunothérapies, essentielles dans les formes agressives comme le triple-négatif, peuvent provoquer une réactivation virale sévère, avec un risque vital non négligeable. Dès lors, un challenge majeur consiste à : - Distinguer des cancers primitifs d’une dissémination métastatique. - Adapter les traitements de manière ciblée, en tenant compte des comorbidités existantes pour éviter toute aggravation. - Assurer une coordination multidisciplinaire rigoureuse. Cette étude a été menée afin de documenter un cas clinique associant cancer du sein triple-négatif, cancer rectal et réactivation du VHB sous chimiothérapie, et d’en extraire des enseignements concrets pour améliorer la prise en charge multidisciplinaire en oncologie. Peut-on tout traiter… sans tout aggraver ? Ce cas clinique décrit la prise en charge d’une patiente de 55 ans, porteuse d’une mutation BRCA1, diagnostiquée pour un cancer du sein triple-négatif. Un traitement néoadjuvant par chimiothérapie et pembrolizumab a été initié, mais rapidement interrompu en raison d’une transaminite sévère et d’une réactivation importante du virus de l’hépatite B. Une antivirothérapie a alors été mise en place avec succès. Peu après, un adénocarcinome rectal a été diagnostiqué. La patiente a bénéficié d’une double chirurgie curative (mastectomie et résection rectale), suivie d’une radiothérapie adjuvante. Trois ans après, elle est en rémission complète. Ce cas souligne l’importance du dépistage du VHB avant toute chimiothérapie, surtout en présence d’immunothérapies, et la nécessité de distinguer un second cancer primitif d’une métastase. Il démontre aussi l’intérêt d’une prise en charge multidisciplinaire coordonnée dans ce type de situation complexe. Coordonner pour mieux survivre Les cancers synchrones, bien que rares, posent des défis majeurs en oncologie, surtout lorsqu’ils sont associés à une infection chronique comme le virus de l’hépatite B. Leur prise en charge devient encore plus complexe lorsqu’une mutation génétique prédisposante, comme BRCA1, est présente. L’objectif de cette étude était de décrire un cas rare associant un cancer du sein triple-négatif, un adénocarcinome rectal et une réactivation du VHB sous chimiothérapie, afin d’en tirer des enseignements pratiques pour la gestion multidisciplinaire. Ce cas montre qu’avec une prise en charge bien coordonnée, une stratégie thérapeutique personnalisée, et une vigilance virologique, une issue favorable est possible, même dans les situations les plus complexes. Des travaux supplémentaires incluront le développement d’algorithmes cliniques intégrés, une meilleure formation au dépistage des infections virales en oncologie, et l’individualisation des parcours de soins dans une logique de médecine de précision appliquée aux polypathologies.
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