04/09/2025
La grippe à l’école : et si tout commençait par l’éducation ?
Pédiatrie Santé Publique et Médecine Sociale
Par Ana Espino | Publié le 4 septembre 2025| 2 min de lecture
#Grippe #Vaccination #ÉducationSanitaire #SantéScolaire #Prévention
La grippe est une infection respiratoire aiguë qui touche chaque année des millions d’enfants, contribuant à une morbidité et une transmission élevées en milieu scolaire. Malgré la disponibilité d’un vaccin sûr et efficace, la couverture vaccinale pédiatrique reste faible en Chine, entravée par une méconnaissance des bénéfices, des doutes parentaux et un accès inégal.
Les approches actuelles de prévention se limitent souvent à des campagnes ponctuelles, peu adaptées aux dynamiques scolaires. Le principal défi est de développer des stratégies d’éducation et de sensibilisation capables d’améliorer la littératie vaccinale et, par ricochet, l’adhésion. L’objectif de cette étude était d’évaluer, à travers un essai contrôlé randomisé en grappes, l’efficacité d’un programme éducatif multifacette pour accroître la couverture vaccinale et les connaissances associées.
3 463 élèves ont été sélectionnés et répartis aléatoirement en deux groupes :
Le programme combinait cours interactifs adaptés à l’âge des enfants, supports écrits illustrés remis aux élèves et à leurs parents, rappels réguliers sur l’importance de la vaccination et petites incitations symboliques destinées à renforcer la motivation. Les chercheurs ont évalué la couverture vaccinale en vérifiant les carnets ou les déclarations parentales, ainsi que la littératie vaccinale à l’aide de questionnaires sur les connaissances, attitudes et intentions vis-à-vis du vaccin. Un suivi a été effectué pendant toute la saison grippale pour analyser l’incidence des syndromes grippaux, avec des analyses statistiques ajustées aux caractéristiques sociodémographiques.
Les résultats montrent une augmentation significative, bien que modeste, de la couverture vaccinale contre la grippe, atteignant 10,9 % dans le groupe intervention contre 7,4 % dans le groupe contrôle. Cette différence met en évidence l’efficacité d’un programme éducatif structuré pour stimuler l’adhésion vaccinale dans un contexte scolaire. Parallèlement, la littératie vaccinale des enfants s’est améliorée de façon notable, avec une meilleure compréhension des bénéfices préventifs du vaccin, une attitude plus favorable et une intention renforcée de se faire vacciner.
Ces progrès suggèrent que l’éducation sanitaire, lorsqu’elle est adaptée à l’âge et répétée dans le temps, peut constituer un levier puissant pour transformer les représentations et favoriser l’engagement. En revanche, aucune différence significative n’a été observée concernant l’incidence des syndromes grippaux entre les groupes. Cette absence d’effet clinique pourrait refléter la brièveté du suivi, l’influence de facteurs environnementaux ou encore le taux globalement faible de couverture vaccinale dans les deux groupes, ne permettant pas de générer une protection collective.
La grippe demeure une pathologie hautement transmissible en milieu scolaire, où la faible couverture vaccinale reste un frein majeur à la prévention. Un défi majeur dans la prise en charge de cette pathologie réside dans la mise en place des stratégies simples, acceptables et réellement efficaces pour renforcer la vaccination pédiatrique. Cette étude montre qu’une intervention éducative multifacette améliore significativement la littératie vaccinale et augmente la couverture. En revanche, son impact sur les indicateurs cliniques reste limité.
Les principales limites tiennent à la brièveté du suivi, à la dépendance aux déclarations parentales et à l’absence de mesures directes de réponse immunitaire. De fait, des travaux futurs devront explorer des programmes plus intensifs et intégrés, combinant éducation sanitaire, campagnes vaccinales organisées directement dans les écoles, implication active des parents et recours à des outils numériques pour optimiser le suivi et l’adhésion. De telles approches pourraient jeter les bases d’une prévention plus efficace, durable et équitable des infections grippales infantiles.
À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie
Rédactrice scientifique, Ana est animée par la volonté de relier la recherche à l’impact concret. Spécialiste en immunologie, virologie, oncologie et études cliniques, elle s’attache à rendre la science complexe claire et accessible. Sa mission : accélérer le partage des savoirs et favoriser des décisions éclairées grâce à une communication percutante.
#Grippe #Vaccination #ÉducationSanitaire #SantéScolaire #Prévention
La grippe est une infection respiratoire aiguë qui touche chaque année des millions d’enfants, contribuant à une morbidité et une transmission élevées en milieu scolaire. Malgré la disponibilité d’un vaccin sûr et efficace, la couverture vaccinale pédiatrique reste faible en Chine, entravée par une méconnaissance des bénéfices, des doutes parentaux et un accès inégal.
Les approches actuelles de prévention se limitent souvent à des campagnes ponctuelles, peu adaptées aux dynamiques scolaires. Le principal défi est de développer des stratégies d’éducation et de sensibilisation capables d’améliorer la littératie vaccinale et, par ricochet, l’adhésion. L’objectif de cette étude était d’évaluer, à travers un essai contrôlé randomisé en grappes, l’efficacité d’un programme éducatif multifacette pour accroître la couverture vaccinale et les connaissances associées.
Apprendre pour mieux vacciner ?
3 463 élèves ont été sélectionnés et répartis aléatoirement en deux groupes :
- Un groupe intervention bénéficiant du programme éducatif ;
- Un groupe contrôle suivant le cursus habituel sans action spécifique sur la vaccination.
Le programme combinait cours interactifs adaptés à l’âge des enfants, supports écrits illustrés remis aux élèves et à leurs parents, rappels réguliers sur l’importance de la vaccination et petites incitations symboliques destinées à renforcer la motivation. Les chercheurs ont évalué la couverture vaccinale en vérifiant les carnets ou les déclarations parentales, ainsi que la littératie vaccinale à l’aide de questionnaires sur les connaissances, attitudes et intentions vis-à-vis du vaccin. Un suivi a été effectué pendant toute la saison grippale pour analyser l’incidence des syndromes grippaux, avec des analyses statistiques ajustées aux caractéristiques sociodémographiques.
Les résultats montrent une augmentation significative, bien que modeste, de la couverture vaccinale contre la grippe, atteignant 10,9 % dans le groupe intervention contre 7,4 % dans le groupe contrôle. Cette différence met en évidence l’efficacité d’un programme éducatif structuré pour stimuler l’adhésion vaccinale dans un contexte scolaire. Parallèlement, la littératie vaccinale des enfants s’est améliorée de façon notable, avec une meilleure compréhension des bénéfices préventifs du vaccin, une attitude plus favorable et une intention renforcée de se faire vacciner.
Ces progrès suggèrent que l’éducation sanitaire, lorsqu’elle est adaptée à l’âge et répétée dans le temps, peut constituer un levier puissant pour transformer les représentations et favoriser l’engagement. En revanche, aucune différence significative n’a été observée concernant l’incidence des syndromes grippaux entre les groupes. Cette absence d’effet clinique pourrait refléter la brièveté du suivi, l’influence de facteurs environnementaux ou encore le taux globalement faible de couverture vaccinale dans les deux groupes, ne permettant pas de générer une protection collective.
Éduquer, c’est prévenir !
La grippe demeure une pathologie hautement transmissible en milieu scolaire, où la faible couverture vaccinale reste un frein majeur à la prévention. Un défi majeur dans la prise en charge de cette pathologie réside dans la mise en place des stratégies simples, acceptables et réellement efficaces pour renforcer la vaccination pédiatrique. Cette étude montre qu’une intervention éducative multifacette améliore significativement la littératie vaccinale et augmente la couverture. En revanche, son impact sur les indicateurs cliniques reste limité.
Les principales limites tiennent à la brièveté du suivi, à la dépendance aux déclarations parentales et à l’absence de mesures directes de réponse immunitaire. De fait, des travaux futurs devront explorer des programmes plus intensifs et intégrés, combinant éducation sanitaire, campagnes vaccinales organisées directement dans les écoles, implication active des parents et recours à des outils numériques pour optimiser le suivi et l’adhésion. De telles approches pourraient jeter les bases d’une prévention plus efficace, durable et équitable des infections grippales infantiles.
À lire également :
À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie

Dernières revues
Quand l’anxiété du père laisse des traces

Par Ana Espino | Publié le 25 août 2025| 3 min de...