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Les dernières générations de capteurs de glucose permettent de mesurer le taux de glucose dans le liquide interstitiel (mesure du glucose en continu (MGC)). Il est proposé aux enfants de plus de 4 ans et aux adultes (y compris les femmes enceintes) atteints d’un diabète sucré (diabète de type 1, 2 ou diabète gestationnel). L’objectif de la MGC est de réduire autant que possible le recours au dosage de la glycémie et de l’insuline, pour améliorer l’autonomie et la qualité de vie du sujet diabétique.  

Le dispositif médical se compose :  

D’un capteur porté sur le bras pendant 14 jours ;  
- D’un lecteur.  

Ce dispositif a pour vocation de remplacer l’autosurveillance glycémique quotidienne, nécessitant une piqûre au bout des doigts entre quatre et dix fois par jour et ce tous les jours. Jusque-là, l’intérêt de ces nouveaux outils de mesure du glucose restait incertain dans le cadre du diabète de type 1, non parfaitement contrôlé.  

 Dans un nouvel essai clinique, des chercheurs ont évalué l’effet de l’utilisation du système de surveillance flash du glucose sur l’évolution de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) sur une période de 24 semaines, chez des sujets adolescents et adultes atteints d’un diabète de type 1, dont l’HbA1c initiale variait de 7.5 à 11 % (contrôle suboptimal de la glycémie). Ils ont mené une étude ouverte multicentrique, randomisée, comprenant deux bras :  

- Un bras expérimental : les participants avaient un contrôle sanguin en début d’étude pour déterminer leur HbA1c. Puis, ils étaient entraînés et formés à l’utilisation d’un système de surveillance flash du glucose fourni par l’équipe de recherche. Ils devaient ensuite utiliser ce système en continu sur une période totale de 24 semaines 

- Un bras sans intervention : les participants avaient un contrôle sanguin en début d’étude pour déterminer leur HbA1c. Puis, les participants faisaient une autosurveillance classique de leur glycémie. Un dispositif de mesure du glucose interstitiel était appliqué de manière masquée les deux dernières semaines de la période de suivi de 24 semaines. L’éducation thérapeutique était centrée sur les piqûres au bout des doigts.  

Au total, 156 participants (78 dans chaque bras de l’étude, 44% de femmes) sur les 180 initialement recrutés ont été inclus dans l’étude, tous atteints d’un diabète de type 1, traité soit par une pompe à insuline, soit par des injections pluriquotidiennes d’insuline. La moyenne d’âge était de 44 ans +/- 15 ans, avec une durée de diabète de 21 ans +/- 13 ans.  

Le principal critère de suivi était la différence d’HbA1c entre les deux groupes à l’issue de la période de suivi de 24 semaines. Les autres critères étaient :  

- Le temps passé avec des niveaux de glucose supérieurs ou inférieurs aux valeurs cibles fixées par le diabétologue (TIR, Time In Range) ;  
- L’impact sur la qualité de vie ; 
- Le stress lié au diabète ; 
- L’humeur ; 
- Le poids des piqûres ; 
Les troubles alimentaires ;
- La satisfaction par rapport au traitement.  

Parallèlement, le rapport coût / efficacité était également établi par les chercheurs.  

Au début de l’étude, l’HbA1c du bras expérimental était en moyenne de 8.7 +/- 0.9 %, contre 8.5 +/- 0.8 % dans le groupe sans intervention. L’HbA1c passait à 24 semaines, respectivement à 7.9 +/- 0.8 % dans le bras expérimental et à 8.3 +/- 0.9 % dans le bras sans intervention. Le temps quotidien avec un glucose dans les valeurs fixées par le diabétologue était supérieur de 9 % (soit 130 minutes) dans le groupe expérimental, par rapport au groupe sans intervention. Le temps passé dans un état hypoglycémique était 3 % plus faible (soit 43 minutes) dans le groupe expérimental, par rapport au bras sans intervention. Deux participants du bras contrôle ont présenté un épisode sévère d’hypoglycémie au cours du suivi, tandis qu’un participant du bras expérimental a développé une réaction cutanée au capteur de glucose.  

D’après ces nouvelles données, l’utilisation des nouveaux capteurs de glucose interstitiel chez les patients atteints de diabète de type 1, et avec des taux d’HbA1c élevés, permettrait une réduction significative de l’HbA1c et donc un meilleur contrôle de la glycémie, tout en facilitant la vie quotidienne avec le diabète de type 1.  




Source(s) :
Source(s) : Lalantha Leelarathna et al. Intermittently Scanned Continuous Glucose Monitoring for Type 1 Diabetes. N Engl J Med. October 2022. ;

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