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L’ADN libre circulant fait l’objet d’une attention croissante, en particulier dans les premiers stades de développement des cancers. Les changements de cet ADN libre circulant chez des sujets ne présentant pas de signes cliniques évocateurs pourraient notamment expliquer des faux positifs observés dans le diagnostic de certains cancers. Mais cet ADN libre circulant pourrait également constituer un nouveau biomarqueur pour des pathologies chroniques, comme l’endométriose. L’endométriose se traduit par le développement de tissu semblable à de l’endomètre sur des tissus et des organes hors de la cavité utérine.  

Des taux plus élevés d’ADN libre circulant ont été rapportés chez des patientes atteintes d’endométriose, par rapport à des femmes en bonne santé. Cependant, aucune différence significative n’a été mise en évidence entre les taux d’ADN libre circulant total et issu des cellules de l’endomètre entre :  

- Des patientes atteintes d’endométriose 
Des patientes souffrant d’autres pathologies gynécologiques.  

De même, les règles pourraient être un vecteur de modification des niveaux d’ADN circulant, mais l’ADN circulant total et endothélial n’augmentent pas au cours des règles, selon les études antérieures.  

Dans une nouvelle étude, des chercheurs se sont demandés si l’ADN libre circulant issu des cellules de l’endomètre augmentait au cours des règles et en cas d’endométriose. Au total, 59 femmes, avec une endométriose confirmée par coelioscopie, 27 femmes, sans lésions d’endométriose à la laparoscopie, et 25 femmes en bonne santé ont été incluses dans l’étude. L’ADN libre circulant total et issu des cellules de l’endomètre a été déterminé dans les trois groupes de femmes. Parallèlement, 36 femmes non réglées et 36 femmes réglées ont été appariées à partir d’une cohorte universitaire, et leur ADN libre circulant déterminé.  

L’analyse des données n’a pas mis en évidence de différence dans les niveaux d’ADN libre circulant au sein des différents groupes de femmes de l’étude. L’ADN libre circulant total et celui issue des cellules de l’endomètre restaient inchangés entre les femmes en bonne santé, les femmes sans endométriose et les patientes atteintes d’endométriose. De plus, l’ADN libre circulant n’était pas modifié pendant les règles, en comparant les valeurs entre les femmes réglées et non réglées. Enfin, le sang des patientes ayant subi une laparoscopie n’ayant pas révélé de lésions d’endométriose présentait des fragments d’ADN libre circulant de taille supérieure à ceux des femmes en bonne santé.  

De telles données suggèrent que l’ADN libre circulant n’augmente pas pendant les règles ou avec l’endométriose. Ainsi, ce paramètre ne se révèle pas un biomarqueur intéressant pour le diagnostic de l’endométriose. Si ce résultat n’ouvre pas de porte pour améliorer le diagnostic de l’endométriose, il indique néanmoins que l’endométriose ou les menstruations ne peuvent pas interférer avec les tests d’oncologie, récemment développés, basés sur les dosages de l’ADN libre circulant.  




Source(s) :
Yuwono et al. Circulating cell-free endometrial DNA level is unaltered during menstruation and in endometriosis Get access Arrow. Human Reproduction, deac198, 27 September 2022. ;

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