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10/10/2025

Cibler pour mieux traiter ?

Oncologie

#OctobreRose #TherapieCiblée #Oncologie Le cancer du sein est la première cause de cancer chez la femme dans le monde, caractérisé par une hétérogénéité biologique marquée et une évolution souvent imprévisible. Si les progrès des traitements conventionnels ont permis d'améliorer la survie globale, les formes avancées et métastatiques restent associées à un pronostic défavorable. Les approches classiques, notamment la chimiothérapie, sont limitées par leur toxicité systémique, leur efficacité variable selon les sous-types tumoraux, et l’apparition fréquente de résistances. Dans ce contexte, les thérapies ciblées représentent une avancée majeure, en visant des altérations moléculaires spécifiques impliquées dans la progression tumorale. Toutefois, leur développement et leur intégration clinique posent encore de nombreux défis : variabilité interindividuelle de la réponse, coût élevé, effets secondaires spécifiques et absence de biomarqueurs prédictifs robustes. L’objectif de cette revue est de faire le point sur les progrès récents dans le domaine des thérapies ciblées du cancer du sein, en identifiant les voies thérapeutiques prometteuses, leurs mécanismes d’action, leurs résultats cliniques, ainsi que les obstacles à surmonter pour une application plus large et personnalisée. Quelles armes pour quels sous-types ? Cette revue s’appuie sur plusieurs essais cliniques de phase II et III, ainsi que sur des données issues de la pratique réelle, portant sur différentes sous-populations de patientes atteintes de cancer du sein. Elle évalue l’efficacité de thérapies ciblées selon les altérations moléculaires identifiées, notamment HER2, les récepteurs hormonaux, les mutations BRCA, ou encore des marqueurs émergents comme Trop-2 ou KRAS. Les traitements incluent des anticorps monoclonaux, des ADC, des inhibiteurs enzymatiques (CDK4/6, PI3K, PARP) et des immunothérapies. Les résultats ont été comparés selon les sous-types tumoraux, la réponse clinique, et les effets indésirables, offrant un aperçu global des progrès récents et des limites actuelles de ces approches ciblées. Chez les patientes atteintes de cancer HER2+, les anticorps monoclonaux, les conjugués anticorps-médicament et les inhibiteurs de la voie PI3K ont transformé la prise en charge, avec des gains de survie notables et un meilleur contrôle de la maladie. Dans les formes RH+ résistantes à l’hormonothérapie, les inhibiteurs de CDK4/6 ont permis de prolonger significativement la survie sans progression. Les inhibiteurs de PARP, indiqués chez les patientes porteuses de mutations BRCA1/2, exploitent le principe de létalité synthétique pour induire une mort cellulaire sélective. En parallèle, l’immunothérapie anti-PD-1/PD-L1, bien qu'encore limitée à certains sous-groupes de cancers triple négatif, constitue une avancée notable, avec des réponses durables dans certains cas. Enfin, de nouvelles générations d’ADC et des inhibiteurs de cibles émergentes sont actuellement en développement, avec des résultats encourageants dans les premiers essais. Ces approches pourraient élargir les options thérapeutiques dans les formes avancées et réfractaires. A contrario, cette étude souligne la persistance de résistances secondaires, la survenue d’effets indésirables spécifiques et les coûts élevés de ces traitements, qui freinent leur accessibilité et leur intégration dans les pratiques cliniques de routine. Vers une oncologie de précision, pas à pas Le cancer du sein est la tumeur la plus fréquente chez la femme, et ses formes avancées restent difficiles à traiter malgré les progrès thérapeutiques. Les thérapies ciblées ont amélioré la survie dans plusieurs sous-types, mais leur efficacité reste limitée par les résistances, le coût, les effets secondaires et l’absence de biomarqueurs fiables pour guider le choix du traitement. Cette revue visait à faire le point sur les progrès récents des traitements ciblés, en analysant leur efficacité clinique, leurs mécanismes d’action, et les défis actuels. Les résultats confirment leur intérêt dans certaines indications (HER2+, RH+, BRCA muté), mais montrent aussi que de nombreux freins persistent à leur intégration large et personnalisée. Toutefois, des limites de cette étude persistent et justifient la poursuite de nouvelles recherches. Celles-ci devront inclure des cohortes plus diversifiées, le développement de biomarqueurs multi-omiques, et l’intégration de technologies prédictives comme l’IA ou les biopsies liquides. Une évaluation plus précise du rapport coût-efficacité en conditions réelles est également nécessaire.

Source(s) :
Wang, B., et al. (2025). New progress and challenges of targeted therapies for breast cancer. Annals of palliative medicine, 14(4), 345–352 ;

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