L'objectif principal de cette recherche a été d’évaluer comment l’impact de la fréquence des changements de couches, ainsi que d'autres facteurs cliniques, influencent sur le développement du microbiote cutané chez les prématurés. Pour ce faire, une étude contrôlée randomisée avec un design parallèle a été utilisée. Les nourrissons prématurés stables, nés avant 33 semaines de gestation, ont été randomisés pour recevoir des changements de couches toutes les 3 heures ou toutes les 6 heures.
Des prélèvements cutanés ont été effectués de manière longitudinale sur la peau sous la couche (les fesses) et sur la poitrine des nourrissons. Les mesures de pH cutané et de perte d'eau transépidermique ont été réalisées à chaque prélèvement. De plus, des échantillons de selles ont été collectés dans les couches. Le microbiome de chaque site a été caractérisé par séquençage du gène 16S rRNA. Les associations entre les caractéristiques du microbiome, la fréquence des changements de couches et d'autres covariables ont été examinées à l'aide de modèles à effets mixtes et d'une analyse de redondance.
Au total, 1179 échantillons ont été collectés auprès de 46 nourrissons prématurés, avec un âge postnatal médian de 44 jours au début de l'étude, jusqu'à leur sortie de l'hôpital. L'étude a révélé que la diversité alpha du microbiote cutané augmentait avec le temps, sans différence significative entre les groupes de changement de couches toutes les 3 heures et toutes les 6 heures. Une corrélation inverse a été observée entre la diversité alpha du microbiote cutané et le pH de la peau, mais pas avec la perte d'eau transépidermique.
La structure de la communauté microbienne différait de manière significative entre les sites corporels (fesses, poitrine et selles) et entre les individus. Parmi les échantillons prélevés sur la peau sous la couche, la fréquence des changements de couches, le régime alimentaire du nourrisson, l'exposition aux antibiotiques et le mode d'accouchement expliquaient une petite proportion de la variation de la structure du microbiote entre les échantillons.
Les résultats ont montré que plusieurs facteurs, y compris les effets interindividuels, la fréquence des changements de couches, le régime alimentaire et les antibiotiques, ont contribué à la variation du microbiote cutané sous la couche.
Cette étude a suggéré que bien que la fréquence des changements de couches ait une certaine influence sur le microbiote cutané des nourrissons prématurés, celle-ci est modeste comparée à d'autres facteurs tels que le pH cutané et les différences interindividuelles. Les implications de cette étude sont importantes pour les soins néonataux, soulignant la nécessité de considérer un ensemble de facteurs pour optimiser la santé cutanée et microbienne des prématurés