27/11/2025
mHSPC : le trio gagnant ?
Oncologie
Par Ana Espino | Publié le 27 novembre 2025 | 3 min de lecture
Le cancer de la prostate métastatique hormono-sensible (mHSPC) est une forme avancée de la maladie, dont le pronostic reste préoccupant malgré les progrès thérapeutiques récents. Le traitement repose classiquement sur l’hormonothérapie de privation androgénique (ADT), à laquelle peuvent s’ajouter des agents comme le docétaxel, ou des thérapies ciblant l’axe du récepteur aux androgènes (ARATs) tels que enzalutamide, apalutamide, abiratérone ou plus récemment darolutamide.
Cependant, les comparaisons directes entre ces options sont rares, et les données disponibles sont issues d’études distinctes, avec des populations, critères et méthodologies hétérogènes. Cela limite la lisibilité des bénéfices relatifs de chaque traitement, notamment en pratique clinique. Parmi les défis actuels figurent l’absence de hiérarchisation claire entre les thérapies, la variabilité des résultats selon le volume tumoral, et le manque d’études dans certaines régions comme l’Asie, où certains traitements ne sont pas disponibles.
L’objectif de cette étude était de comparer de manière indirecte l’efficacité du triplet darolutamide + docetaxel + ADT à d’autres options thérapeutiques systémiques dans le mHSPC, via une méta-analyse en réseau bayésienne.
Dans cette étude, neuf traitements ont été comparés : ADT seul, docétaxel + ADT, abiratérone + ADT, enzalutamide + ADT, apalutamide + ADT, rezvilutamide + ADT, darolutamide + docétaxel + ADT (triplet). Deux populations ont été analysées : intention-to-treat (ITT) et patients à haut volume tumoral.
Dans les deux populations, le triplet darolutamide + docetaxel + ADT est ressorti comme le traitement le plus performant, tant pour la survie globale (OS) que pour la survie sans progression (PFS). Dans la population ITT, le triplet était supérieur à ADT seul, docétaxel seul, rezvilutamide + ADT, et même aux autres ARATs. Les probabilités SUCRA (indicateur de hiérarchie bayésienne) plaçaient le triplet en tête dans toutes les comparaisons. Chez les patients à haut volume tumoral, l’avantage était encore plus marqué, avec un bénéfice clair sur l’OS et la PFS, confirmant l’intérêt du triplet dans les formes agressives.
Le mHSPC reste une pathologie au pronostic réservé, notamment chez les patients à haut volume tumoral. Un des principaux défis actuels est de déterminer quelle combinaison thérapeutique permet de maximiser la survie sans aggraver la toxicité. L’objectif de cette étude était de comparer indirectement les principales options systémiques, en particulier le triplet darolutamide + docétaxel + ADT, via une méta-analyse en réseau.
Les résultats montrent que cette combinaison apparaît comme la plus efficace sur les critères de survie globale et sans progression, en particulier chez les patients avec un haut volume tumoral. Cela renforce sa position comme option de première ligne dans les formes métastatiques agressives.
L’étude présente toutefois certaines limites : l’absence de comparaison directe, des différences dans les définitions des critères entre les essais, et l’exclusion de certains traitements non disponibles localement (ex. : abiraterone non inclus dans certaines analyses asiatiques). Des études cliniques comparatives directes sont nécessaires pour confirmer l’efficacité de ce trio ; de même que des travaux sur la tolérance, la qualité de vie et l’impact économique des traitements, afin de guider des décisions cliniques personnalisées selon le profil des patients.
À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie
Rédactrice scientifique, Ana est animée par la volonté de relier la recherche à l’impact concret. Spécialiste en immunologie, virologie, oncologie et études cliniques, elle s’attache à rendre la science complexe claire et accessible. Sa mission : accélérer le partage des savoirs et favoriser des décisions éclairées grâce à une communication percutante.
Le cancer de la prostate métastatique hormono-sensible (mHSPC) est une forme avancée de la maladie, dont le pronostic reste préoccupant malgré les progrès thérapeutiques récents. Le traitement repose classiquement sur l’hormonothérapie de privation androgénique (ADT), à laquelle peuvent s’ajouter des agents comme le docétaxel, ou des thérapies ciblant l’axe du récepteur aux androgènes (ARATs) tels que enzalutamide, apalutamide, abiratérone ou plus récemment darolutamide.
Cependant, les comparaisons directes entre ces options sont rares, et les données disponibles sont issues d’études distinctes, avec des populations, critères et méthodologies hétérogènes. Cela limite la lisibilité des bénéfices relatifs de chaque traitement, notamment en pratique clinique. Parmi les défis actuels figurent l’absence de hiérarchisation claire entre les thérapies, la variabilité des résultats selon le volume tumoral, et le manque d’études dans certaines régions comme l’Asie, où certains traitements ne sont pas disponibles.
L’objectif de cette étude était de comparer de manière indirecte l’efficacité du triplet darolutamide + docetaxel + ADT à d’autres options thérapeutiques systémiques dans le mHSPC, via une méta-analyse en réseau bayésienne.
Le triplet fait-il mieux que les duos ?
Dans cette étude, neuf traitements ont été comparés : ADT seul, docétaxel + ADT, abiratérone + ADT, enzalutamide + ADT, apalutamide + ADT, rezvilutamide + ADT, darolutamide + docétaxel + ADT (triplet). Deux populations ont été analysées : intention-to-treat (ITT) et patients à haut volume tumoral.
Dans les deux populations, le triplet darolutamide + docetaxel + ADT est ressorti comme le traitement le plus performant, tant pour la survie globale (OS) que pour la survie sans progression (PFS). Dans la population ITT, le triplet était supérieur à ADT seul, docétaxel seul, rezvilutamide + ADT, et même aux autres ARATs. Les probabilités SUCRA (indicateur de hiérarchie bayésienne) plaçaient le triplet en tête dans toutes les comparaisons. Chez les patients à haut volume tumoral, l’avantage était encore plus marqué, avec un bénéfice clair sur l’OS et la PFS, confirmant l’intérêt du triplet dans les formes agressives.
Darolutamide : vers un nouveau standard ?
Le mHSPC reste une pathologie au pronostic réservé, notamment chez les patients à haut volume tumoral. Un des principaux défis actuels est de déterminer quelle combinaison thérapeutique permet de maximiser la survie sans aggraver la toxicité. L’objectif de cette étude était de comparer indirectement les principales options systémiques, en particulier le triplet darolutamide + docétaxel + ADT, via une méta-analyse en réseau.
Les résultats montrent que cette combinaison apparaît comme la plus efficace sur les critères de survie globale et sans progression, en particulier chez les patients avec un haut volume tumoral. Cela renforce sa position comme option de première ligne dans les formes métastatiques agressives.
L’étude présente toutefois certaines limites : l’absence de comparaison directe, des différences dans les définitions des critères entre les essais, et l’exclusion de certains traitements non disponibles localement (ex. : abiraterone non inclus dans certaines analyses asiatiques). Des études cliniques comparatives directes sont nécessaires pour confirmer l’efficacité de ce trio ; de même que des travaux sur la tolérance, la qualité de vie et l’impact économique des traitements, afin de guider des décisions cliniques personnalisées selon le profil des patients.
À lire également : L’intensification thérapeutique précoce est-elle la clé dans le cancer de la prostate métastatique sensible à la castration ?
À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie
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