26/11/2025
Cancer du testicule : l’avenir reste fertile ?
Oncologie
Par Ana Espino | Publié le 26 novembre 2025 | 3 min de lecture
Le cancer du testicule est la tumeur solide la plus fréquente chez l’homme jeune, avec un excellent pronostic grâce aux traitements actuels tels que la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Toutefois, la préservation de la fertilité demeure une préoccupation majeure, car ces traitements peuvent altérer la spermatogenèse, de façon transitoire ou définitive.
Cette étude a été initiée de sorte à évaluer l’impact des traitements anticancéreux sur la fertilité des patients atteints de cancer testiculaire, en analysant la probabilité de conception naturelle et la naissance d’un enfant vivant après traitement, selon les différents schémas thérapeutiques reçus.
Dans cette étude, 4 863 hommes âgés de 15 à 55 ans, diagnostiqués entre 1995 et 2017 avec un cancer du testicule ont été sélectionnés et répartis aléatoirement en six groupes selon leur traitement : surveillance active, chirurgie seule, radiothérapie, chimiothérapie (1, 2 ou ≥3 cycles). Le suivi médian était de 9,6 ans.
Les travaux démontrent que la probabilité de devenir père d’un enfant vivant après traitement était élevée dans tous les groupes. 24 % dans le groupe "surveillance", et entre 17 et 22 % dans les groupes ayant reçu un traitement actif. La différence la plus marquée concernait les patients ayant reçu ≥3 cycles de chimiothérapie, qui avaient une probabilité légèrement réduite, mais toujours significative, de paternité. L’analyse multivariée ajustée a montré que les traitements (y compris la chimiothérapie et la radiothérapie) n'affectaient que modestement la fertilité à long terme, avec un impact modéré principalement pour les traitements intensifs.
La durée du suivi a permis de constater que la majorité des conceptions survenaient dans les cinq premières années suivant le diagnostic. Fait notable, environ 70 % des hommes ayant eu un enfant après le cancer ne l’avaient pas encore eu au moment du diagnostic, ce qui souligne une préservation importante de la capacité reproductive malgré le traitement.
Le cancer du testicule, bien que hautement curable, soulève d’importantes préoccupations quant à la préservation de la fertilité chez des hommes jeunes en âge de procréer. Un défi majeur réside dans l’équilibre entre l’efficacité oncologique des traitements et la limitation des séquelles reproductives.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’effet réel des traitements sur la fertilité masculine, en s’appuyant sur des données de vie réelle et des naissances effectivement survenues. Les résultats sont rassurants. La majorité des hommes conservent une fertilité suffisante pour devenir pères, même après chimiothérapie ou radiothérapie. Seuls les traitements intensifs (≥3 cycles de chimiothérapie) semblent avoir un effet légèrement défavorable. Ces données plaident en faveur de stratégies de traitement personnalisées et de discussions éclairées sur la cryopréservation du sperme.
Ces résultats pourraient guider les cliniciens vers une meilleure information des patients, une adaptation des traitements en fonction du désir de paternité, et une valorisation de la cryoconservation préthérapeutique en fonction du risque individuel.
À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie
Rédactrice scientifique, Ana est animée par la volonté de relier la recherche à l’impact concret. Spécialiste en immunologie, virologie, oncologie et études cliniques, elle s’attache à rendre la science complexe claire et accessible. Sa mission : accélérer le partage des savoirs et favoriser des décisions éclairées grâce à une communication percutante.
Le cancer du testicule est la tumeur solide la plus fréquente chez l’homme jeune, avec un excellent pronostic grâce aux traitements actuels tels que la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Toutefois, la préservation de la fertilité demeure une préoccupation majeure, car ces traitements peuvent altérer la spermatogenèse, de façon transitoire ou définitive.
Cette étude a été initiée de sorte à évaluer l’impact des traitements anticancéreux sur la fertilité des patients atteints de cancer testiculaire, en analysant la probabilité de conception naturelle et la naissance d’un enfant vivant après traitement, selon les différents schémas thérapeutiques reçus.
Traitements lourds, paternité impossible ?
Dans cette étude, 4 863 hommes âgés de 15 à 55 ans, diagnostiqués entre 1995 et 2017 avec un cancer du testicule ont été sélectionnés et répartis aléatoirement en six groupes selon leur traitement : surveillance active, chirurgie seule, radiothérapie, chimiothérapie (1, 2 ou ≥3 cycles). Le suivi médian était de 9,6 ans.
Les travaux démontrent que la probabilité de devenir père d’un enfant vivant après traitement était élevée dans tous les groupes. 24 % dans le groupe "surveillance", et entre 17 et 22 % dans les groupes ayant reçu un traitement actif. La différence la plus marquée concernait les patients ayant reçu ≥3 cycles de chimiothérapie, qui avaient une probabilité légèrement réduite, mais toujours significative, de paternité. L’analyse multivariée ajustée a montré que les traitements (y compris la chimiothérapie et la radiothérapie) n'affectaient que modestement la fertilité à long terme, avec un impact modéré principalement pour les traitements intensifs.
La durée du suivi a permis de constater que la majorité des conceptions survenaient dans les cinq premières années suivant le diagnostic. Fait notable, environ 70 % des hommes ayant eu un enfant après le cancer ne l’avaient pas encore eu au moment du diagnostic, ce qui souligne une préservation importante de la capacité reproductive malgré le traitement.
Fertilité préservée, message rassurant
Le cancer du testicule, bien que hautement curable, soulève d’importantes préoccupations quant à la préservation de la fertilité chez des hommes jeunes en âge de procréer. Un défi majeur réside dans l’équilibre entre l’efficacité oncologique des traitements et la limitation des séquelles reproductives.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’effet réel des traitements sur la fertilité masculine, en s’appuyant sur des données de vie réelle et des naissances effectivement survenues. Les résultats sont rassurants. La majorité des hommes conservent une fertilité suffisante pour devenir pères, même après chimiothérapie ou radiothérapie. Seuls les traitements intensifs (≥3 cycles de chimiothérapie) semblent avoir un effet légèrement défavorable. Ces données plaident en faveur de stratégies de traitement personnalisées et de discussions éclairées sur la cryopréservation du sperme.
Ces résultats pourraient guider les cliniciens vers une meilleure information des patients, une adaptation des traitements en fonction du désir de paternité, et une valorisation de la cryoconservation préthérapeutique en fonction du risque individuel.
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À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie
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