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22/10/2025

TNBC post-chimio : l’immuno peut-elle sauver la mise ?

Oncologie

Par Ana Espino | Publié le 22 octobre 2025 | 3 min de lecture


Le cancer du sein triple-négatif (TNBC), caractérisé par l’absence de récepteurs hormonaux et de HER2, représente 15 à 20 % des cas de cancer du sein. Il est associé à un risque élevé de récidive et de métastases précoces. Chez les patientes ayant une maladie résiduelle après chimiothérapie néoadjuvante, le pronostic est particulièrement mauvais.

Capecitabine
est actuellement le traitement adjuvant de référence dans cette situation. De nombreuses questions subsistent toutefois concernant la meilleure stratégie post-néoadjuvante, notamment pour les patientes n’ayant pas bénéficié d’une réponse pathologique complète (non-pCR). Un défi majeur consiste donc à renforcer la stratégie thérapeutique dans cette phase critique, tout en ciblant les patientes à haut risque, souvent exclues des réponses complètes aux traitements initiaux.


Dans ce contexte, l’étude MIRINAE (KCSG-BR18-21) a été initiée de sorte à évaluer si l’ajout d’un inhibiteur de point de contrôle immunitaire (atezolizumab) à la capecitabine pouvait améliorer la survie sans récidive invasive (IDFS) chez ces patientes à haut risque.



Atezolizumab + capecitabine : combo gagnant ou simple promesse ?


L’étude MIRINAE est un essai de phase II randomisé visant à comparer l’efficacité de l’association atezolizumab + capecitabine à celle de la capecitabine seule en traitement adjuvant, chez des patientes atteintes de cancer du sein triple-négatif (TNBC) avec maladie résiduelle après chimiothérapie néoadjuvante.

Bien que les résultats définitifs de survie (IDFS, DRFS, OS) ne soient pas encore disponibles, l’étude repose sur une cohorte de 284 patientes et intègre une analyse approfondie de biomarqueurs tumoraux, notamment les TILs, le TMB et les profils d’expression génique.

Ce protocole vise à évaluer si l’ajout d’un inhibiteur de point de contrôle immunitaire peut améliorer les résultats cliniques dans cette population à haut risque. En attendant les données de suivi, cette étude pose les bases d’une approche personnalisée post-néoadjuvante, potentiellement transformative pour le TNBC.



Un futur standard en construction ?


Le cancer du sein triple-négatif avec maladie résiduelle post-chimiothérapie néoadjuvante reste un sous-type à haut risque de récidive, pour lequel les options adjuvantes sont limitées. Le principal challenge réside dans l’amélioration de la survie sans récidive sans alourdir la toxicité. L’objectif de l’étude MIRINAE était donc d’évaluer l’intérêt d’ajouter l’atezolizumab (immunothérapie) à la capecitabine en traitement adjuvant, dans une stratégie combinée. Si les résultats cliniques définitifs ne sont pas encore publiés, cette approche pourrait renforcer la réponse antitumorale en ciblant l’environnement immunitaire post-néoadjuvant.

Toutefois, des limites de cette étude persistent et justifient la poursuite de nouvelles recherches. Ces recherches incluront des essais de plus grande ampleur, une analyse plus fine des sous-groupes PD-L1 positifs, ainsi que le développement de biomarqueurs prédictifs de réponse à l’immunothérapie adjuvante. Elles devront également explorer les séquences thérapeutiques optimales et l’intégration de nouvelles combinaisons, en vue d’un traitement personnalisé du TNBC résiduel.
   

À lire également : TNBC : et si tout se jouait dans les mitochondries ?



À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie

Rédactrice scientifique, Ana est animée par la volonté de relier la recherche à l’impact concret. Spécialiste en immunologie, virologie, oncologie et études cliniques, elle s’attache à rendre la science complexe claire et accessible. Sa mission : accélérer le partage des savoirs et favoriser des décisions éclairées grâce à une communication percutante.



Source(s) :
Lee, J., et al. (2025). Randomized, phase II trial to evaluate the efficacy and safety of atezolizumab plus capecitabine adjuvant therapy […] for triple receptor-negative breast cancer with residual invasive cancer […]. BMC cancer, 25(1), 1295 ;

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