22/09/2025
CMML : une cible enfin dans le viseur ?
Oncologie
Par Ana Espino | Publié le 22 septembre 2025| 3 min de lecture
#Leucémie #CMML #CD123 #Tagraxofusp
La leucémie myélomonocytaire chronique (CMML) est une hémopathie maligne rare et agressive, caractérisée par une prolifération clonale de monocytes et une hétérogénéité clinique marquée. Touchant majoritairement les sujets âgés, elle présente un risque élevé de transformation en leucémie aiguë myéloïde et demeure associée à une survie médiane limitée.
Les traitements actuels, essentiellement fondés sur les agents hypométhylants comme l’azacitidine ou la décitabine, n’induisent qu’une réponse partielle et transitoire, sans modification significative de l’histoire naturelle de la maladie. À ce jour, aucun traitement ciblé n’est approuvé dans cette indication, malgré une meilleure compréhension des profils moléculaires. De fait, un challenge majeur dans la prise en charge de cette pathologie réside dans le développement de stratégies thérapeutiques innovantes capables de cibler sélectivement les cellules leucémiques sans altérer l’hématopoïèse normale. Parmi les pistes explorées, le CD123, surexprimé dans la majorité des cas de CMML, constitue une cible prometteuse.
Dans cette optique, l’étude a été initiée de sorte à évaluer l’efficacité et la tolérance du tagraxofusp, une immunotoxine ciblant CD123, chez des patients atteints de CMML.
Quatorze patients atteints de CMML ont été inclus dans cette étude, sélectionnés en fonction de leur exposition au tagraxofusp (monothérapie à la dose standard de 12 mcg/kg/jour pendant 5 jours). La majorité présentait une maladie avancée, avec un antécédent de traitements dans 71 % des cas, témoignant d’une population lourdement prétraitée.
Sur le plan clinique, les réponses observées incluaient une réduction des monocytes circulants, une stabilisation des paramètres hématologiques, et, chez certains patients, une amélioration partielle du score de réponse global. Deux patients ont présenté une diminution significative de l’infiltration médullaire, tandis qu’un autre a atteint une rémission complète partielle, indiquant une activité antitumorale notable dans certains cas.
Le profil de tolérance s’est révélé globalement acceptable. Comme attendu, des toxicités hépatiques et des épisodes de syndrome de fuite capillaire ont été rapportés chez quelques patients, sans complications majeures. Ces résultats suggèrent un potentiel thérapeutique intéressant du tagraxofusp dans cette indication encore dépourvue d’options ciblées validées.
La CMML est une hémopathie rare et agressive, dont la prise en charge reste particulièrement complexe après échec des agents hypométhylants. Le principal défi thérapeutique réside dans l’absence de traitements ciblés efficaces, malgré l’identification de cibles moléculaires pertinentes.
Dans ce contexte, cette étude visait à évaluer l’intérêt du tagraxofusp, une immunotoxine ciblant le CD123, dans une population de patients lourdement prétraités. Les résultats suggèrent une activité antileucémique modérée et une tolérance globalement acceptable, avec des réponses cliniques observées chez certains patients.
Toutefois, cette étude présente plusieurs limites, dont la petite taille de l’échantillon, l’absence de groupe comparatif et un suivi trop court pour tirer des conclusions définitives. Des essais plus larges et contrôlés, associant le tagraxofusp à des traitements standards comme l’azacitidine, sont nécessaires. Le ciblage de CD123 reste une piste prometteuse, surtout dans le cadre de stratégies combinées et personnalisées pour cette maladie encore sans thérapie ciblée validée.
À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie
Rédactrice scientifique, Ana est animée par la volonté de relier la recherche à l’impact concret. Spécialiste en immunologie, virologie, oncologie et études cliniques, elle s’attache à rendre la science complexe claire et accessible. Sa mission : accélérer le partage des savoirs et favoriser des décisions éclairées grâce à une communication percutante.
#Leucémie #CMML #CD123 #Tagraxofusp
La leucémie myélomonocytaire chronique (CMML) est une hémopathie maligne rare et agressive, caractérisée par une prolifération clonale de monocytes et une hétérogénéité clinique marquée. Touchant majoritairement les sujets âgés, elle présente un risque élevé de transformation en leucémie aiguë myéloïde et demeure associée à une survie médiane limitée.
Les traitements actuels, essentiellement fondés sur les agents hypométhylants comme l’azacitidine ou la décitabine, n’induisent qu’une réponse partielle et transitoire, sans modification significative de l’histoire naturelle de la maladie. À ce jour, aucun traitement ciblé n’est approuvé dans cette indication, malgré une meilleure compréhension des profils moléculaires. De fait, un challenge majeur dans la prise en charge de cette pathologie réside dans le développement de stratégies thérapeutiques innovantes capables de cibler sélectivement les cellules leucémiques sans altérer l’hématopoïèse normale. Parmi les pistes explorées, le CD123, surexprimé dans la majorité des cas de CMML, constitue une cible prometteuse.
Dans cette optique, l’étude a été initiée de sorte à évaluer l’efficacité et la tolérance du tagraxofusp, une immunotoxine ciblant CD123, chez des patients atteints de CMML.
Tagraxofusp : promesse ou simple effet de seuil ?
Quatorze patients atteints de CMML ont été inclus dans cette étude, sélectionnés en fonction de leur exposition au tagraxofusp (monothérapie à la dose standard de 12 mcg/kg/jour pendant 5 jours). La majorité présentait une maladie avancée, avec un antécédent de traitements dans 71 % des cas, témoignant d’une population lourdement prétraitée.
Sur le plan clinique, les réponses observées incluaient une réduction des monocytes circulants, une stabilisation des paramètres hématologiques, et, chez certains patients, une amélioration partielle du score de réponse global. Deux patients ont présenté une diminution significative de l’infiltration médullaire, tandis qu’un autre a atteint une rémission complète partielle, indiquant une activité antitumorale notable dans certains cas.
Le profil de tolérance s’est révélé globalement acceptable. Comme attendu, des toxicités hépatiques et des épisodes de syndrome de fuite capillaire ont été rapportés chez quelques patients, sans complications majeures. Ces résultats suggèrent un potentiel thérapeutique intéressant du tagraxofusp dans cette indication encore dépourvue d’options ciblées validées.
CD123 ouvre la voie d’une thérapie ciblée en CMM
La CMML est une hémopathie rare et agressive, dont la prise en charge reste particulièrement complexe après échec des agents hypométhylants. Le principal défi thérapeutique réside dans l’absence de traitements ciblés efficaces, malgré l’identification de cibles moléculaires pertinentes.
Dans ce contexte, cette étude visait à évaluer l’intérêt du tagraxofusp, une immunotoxine ciblant le CD123, dans une population de patients lourdement prétraités. Les résultats suggèrent une activité antileucémique modérée et une tolérance globalement acceptable, avec des réponses cliniques observées chez certains patients.
Toutefois, cette étude présente plusieurs limites, dont la petite taille de l’échantillon, l’absence de groupe comparatif et un suivi trop court pour tirer des conclusions définitives. Des essais plus larges et contrôlés, associant le tagraxofusp à des traitements standards comme l’azacitidine, sont nécessaires. Le ciblage de CD123 reste une piste prometteuse, surtout dans le cadre de stratégies combinées et personnalisées pour cette maladie encore sans thérapie ciblée validée.
À lire également : LLA & Abdomen aigu : l’alerte silencieuse ?
À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie

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