23/09/2025
Exercice physique et immunité : alliés ou adversaires ?
Santé Publique et Médecine Sociale
#SantéPublique #Immunité #ActivitéPhysique #SystèmeImmunitaire
Le système immunitaire constitue la première ligne de défense de l’organisme contre les agents pathogènes, qu’il s’agisse de bactéries, de virus ou de cellules tumorales. Son bon fonctionnement dépend de nombreux facteurs, notamment l’âge, le stress, l’alimentation, le sommeil… et l’activité physique, dont les effets sur l’immunité suscitent un intérêt croissant.
Si l’on sait que l’exercice modéré stimule les défenses naturelles, les effets des efforts intenses et prolongés restent controversés. Certains travaux évoquent une période d’immunosuppression transitoire, tandis que d'autres réfutent cet effet. De plus, les réponses immunitaires peuvent varier selon l’âge, le sexe, l’état de santé ou le statut sportif des individus.
Un défi majeur consiste donc à déterminer à partir de quel point l’exercice devient nuisible, tout en comprenant mieux les réactions hormonales et immunitaires déclenchées par l’effort. Dans ce contexte, cette étude a été initiée de sorte à comparer les effets de différents types d’exercice sur le système immunitaire ; l’objectif finale étant de formuler des recommandations pertinentes pour renforcer les défenses de l’organisme par l’activité physique.
Bouger, oui… mais à quel prix pour l’immunité ?
Dix études portant sur l’effet de l’exercice sur l’immunité humaine ont été sélectionnées. Ces études comparaient différents types d'exercices selon leur intensité, durée et fréquence, et leur impact sur des biomarqueurs immunitaires comme les cytokines, lymphocytes, immunoglobulines ou cellules NK.
Les résultats montrent que l’exercice modéré et régulier exerce un effet immunostimulant. Il augmente l’activité des cellules NK, améliore la présentation antigénique, stimule la production d’anticorps, réduit l’inflammation chronique et ralentit le vieillissement immunitaire. Il est également associé à une diminution du risque de cancer, de diabète, et d’infections respiratoires.
À l’inverse, l’exercice aigu intense prolongé peut induire une baisse transitoire de l’immunité, marquée par une chute des lymphocytes, une hausse des cytokines pro-inflammatoires et une susceptibilité accrue aux infections. Cette immunosuppression est réversible après récupération. Aussi, certaines études suggèrent que la récupération, l’alimentation et le niveau d'entraînement antérieur jouent un rôle crucial. En revanche, l’enchaînement de séances intenses sans repos suffisant s’avère délétère. Le stress oxydatif, le cortisol, et l’hypersollicitation des cellules immunitaires figurent parmi les mécanismes mis en cause.
Vers une prescription individualisée de l’effort
Selon l’intensité et la fréquence, l’activité physique peut renforcer ou affaiblir le système immunitaire. Un défi majeur consiste donc à trouver le bon équilibre entre un effort bénéfique et un excès qui fragilise les défenses. D’autres enjeux incluent la compréhension des mécanismes hormonaux et cellulaires impliqués et l’adaptation des recommandations selon les profils (sportifs, sédentaires, personnes âgées, etc.).
Cette étude avait pour objectif de comparer les effets des différents types d'exercices sur l’immunité humaine. Les résultats montrent que l’exercice modéré et régulier stimule efficacement le système immunitaire, réduit l’inflammation et diminue les risques d’infection, tandis que l’exercice intense et prolongé peut, sans récupération suffisante, entraîner une immunosuppression temporaire. Ces données soulignent l’importance de programmes d’activité physique bien dosés, adaptés au profil de chacun, pour optimiser la santé immunitaire.
L’étude souligne plusieurs limites méthodologiques qui justifient la poursuite des recherches. Ces recherches futures devront proposer des recommandations personnalisées, en tenant compte du profil immunitaire, du niveau d’activité et de facteurs clés comme le sommeil, l’alimentation et le stress, afin d’ajuster les programmes d'entraînement sans affaiblir les défenses naturelles.
À lire également : Sport & Immunité : le bon dosage fait-il la différence ?
À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie
Source(s) :
Oniz, M. (2025). Effect of Exercise on Immune System. Journal of Exercise Science & Physical Activity Reviews, 3(1), 1-12 ;

Dernières revues
CDK4/6 : l’arme double tranchant ?

Par Ana Espino | Publié le 2 octobre 2025| 3 min de lecture
Peut-on vraiment prédire la rechute après chirurgie du sein ?

Par Ana Espino | Publié le 3 octobre 2025| 3 min de lecture
Moins de poids, moins d’œdème ?

Par Ana Espino | Publié le 1er octobre 2025| 3 min de lecture