Précédent Suivant

23/09/2025

Sport & Immunité : le bon dosage fait-il la différence ?

Santé Publique et Médecine Sociale

Par Ana Espino | Publié le 23 septembre 2025| 3 min de lecture


#Immunité #ActivitéPhysique #PréventionSanté #SantéPublique


Le système immunitaire est un pilier de la santé humaine, assurant la protection de l’organisme contre les agents pathogènes. Son bon fonctionnement peut être compromis par le stress, le vieillissement, la sédentarité ou encore une mauvaise hygiène de vie. Face à ces perturbations, la médecine propose des traitements pharmacologiques ; des solutions qui sont souvent ponctuelles, réactives, et peu adaptées à une démarche préventive durable.


L’activité physique émerge comme un outil non médicamenteux prometteur durable pour renforcer l’immunité. Son impact reste toutefois ambivalent. Si une pratique modérée améliore les défenses naturelles, un effort excessif ou mal encadré peut affaiblir la réponse immunitaire et augmenter la sensibilité aux infections. Ce paradoxe souligne l’importance de mieux comprendre les mécanismes en jeu et d’adapter les pratiques sportives aux capacités individuelles.


Cette étude a donc été initiée de sorte à explorer comment l’intensité, la régularité et le type d’activité physique influencent le système immunitaire.


Trop ou pas assez : quand l’effort protège-t-il vraiment ?


Vingt-quatre études
ont été sélectionnées, totalisant plus de 18 000 participants âgés de 10 à 65 ans, exposés à différents protocoles d’activité physique. Ces travaux rapportaient à la fois les paramètres d’effort (intensité, fréquence, durée) et les réponses immunitaires observées. Des biomarqueurs standardisés ont été observés : taux d’immunoglobulines, activité des cellules NK et concentrations de cytokines pro- ou anti-inflammatoires. L’analyse a permis de mesurer l’effet de chaque type et intensité d’activité physique sur l’immunité, en fonction de la charge d’entraînement.


Les résultats montrent que l’activité physique modérée et régulière renforce efficacement le système immunitaire. Elle stimule la production des cellules de défense, améliore la circulation des lymphocytes et augmente les niveaux d’immunoglobulines, essentiels pour lutter contre les infections. Elle agit aussi sur le métabolisme et l’équilibre hormonal, contribuant à un environnement favorable à la santé globale. Des sports pratiqués avec progressivité, permettent non seulement de renforcer l’immunité, mais aussi d’améliorer la condition physique sans surcharge excessive.

A l’inverse, un entraînement trop intense, mal récupéré ou répété sans adaptation peut affaiblir les défenses naturelles. Il provoque une baisse des immunoglobulines, une perturbation hormonale et une accumulation de métabolites toxiques qui fragilisent les cellules immunes. Ce déséquilibre - ou "fenêtre immunitaire" - augmente temporairement le risque d’infection. Une récupération adaptée, incluant repos, alimentation, sommeil et alternance des efforts, est essentielle pour maintenir une immunité stable dans la durée.



Bouger, oui… mais intelligemment !


Le système immunitaire joue un rôle central dans la protection de l’organisme, mais il peut être affaibli par divers facteurs, dont une activité physique mal adaptée. L’un des enjeux actuels est de trouver le bon dosage de l’effort afin de stimuler l’immunité sans la perturber, en particulier chez les jeunes et les sportifs intensifs. C’est dans cette optique que cette étude a été menée, afin d’évaluer l’impact de différentes intensités d’activité physique sur la réponse immunitaire.


Les résultats confirment qu’un exercice modéré et régulier renforce les défenses naturelles, tandis qu’un entraînement excessif ou mal récupéré peut provoquer une immunodépression transitoire. Ces effets varient selon la charge d’entraînement, la qualité de la récupération et le profil individuel.


L’étude présente toutefois certaines limites qui soulignent la nécessité de poursuivre les recherches. Le développement de programmes d’entraînement personnalisés, tenant compte de l’état immunitaire, de l’âge et du niveau de condition physique, représente une voie prometteuse. Une approche interdisciplinaire, combinant médecine, sciences du sport et comportement humain, sera essentielle pour faire de l’activité physique un levier structurant de santé publique.
   

À lire également : Bouger pour mieux vivre ?




À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie

Rédactrice scientifique, Ana est animée par la volonté de relier la recherche à l’impact concret. Spécialiste en immunologie, virologie, oncologie et études cliniques, elle s’attache à rendre la science complexe claire et accessible. Sa mission : accélérer le partage des savoirs et favoriser des décisions éclairées grâce à une communication percutante.



Source(s) :
Zangeneh, Z., et al. (2025). The potential effectiveness of probiotics in reducing multiple sclerosis progression in preclinical and clinical studies: A worldwide systematic review and meta-analysis. PloS one, 20(4), e0319755 ;

Dernières revues


Transformer ses habitudes de vie pendant la chimiothérapie : enseignements de l’essai LEANer

Par Lila Rouland | Publié le 3 octobre 2025 | 2 min de lecture<br>

CDK4/6 : l’arme double tranchant ?

Par Ana Espino&nbsp;| Publié le 2 octobre 2025|&nbsp;3 min de lecture

Peut-on vraiment prédire la rechute après chirurgie du sein ?

Par Ana Espino&nbsp;| Publié le 3 octobre 2025|&nbsp;3 min de lecture