27/08/2025
Break scolaire, coup de pouce mental : l'été au service du bien-être des enfants
Santé Publique et Médecine Sociale
Break scolaire, coup de pouce mental : l'été au service du bien-être des enfants
Les vacances scolaires d’été, bien que bénéfiques sur le plan du repos, peuvent être une période critique pour la santé mentale des enfants. L’absence de routine, la solitude, ou encore l’insécurité alimentaire affectent particulièrement les enfants issus de milieux défavorisés. Cette revue systématique et méta-analyse examine l’impact des programmes estivaux sur la santé mentale, le bien-être socio-émotionnel et les fonctions cognitives chez les jeunes de 5 à 18 ans.
Objectifs et méthodologie
- Santé mentale : anxiété, dépression, détresse psychologique.
- Socio-émotionnel : empathie, comportements, compétences sociales.
- Cognition : mémoire, attention, fonctions exécutives.
Des méta-analyses ont été réalisées lorsque possible, le reste a fait l’objet d’analyses narratives. Le risque de biais a été évalué selon l’échelle PEDro.
Résultats principaux
Santé mentale
- Deux études ont révélé une réduction non significative des symptômes d’anxiété et de dépression (SMD = −0,17).
- Une amélioration modérée mais non significative de la détresse psychologique a été observée (SMD = −0,46).
- Globalement, une tendance favorable au bien-être psychologique ressort des analyses.
Estime de soi et perception personnelle
- Aucun effet mesurable sur l’estime de soi ou la valeur personnelle dans les méta-analyses.
- Toutefois, des gains ont été notés en matière de confiance, compétence perçue et identité, surtout chez les enfants défavorisés.
Compétences socio-émotionnelles
- 14 études montrent des améliorations en empathie, résolution de conflits, socialisation.
- Quelques résultats mitigés sur les comportements extériorisés ou les cas de harcèlement.
- Les effets sont globalement positifs mais variables selon les outils et les populations étudiées.
Cognition
- Trois études ont montré des améliorations en mémoire et fonctions exécutives, notamment avec des activités type yoga ou nature.
Quels programmes fonctionnent le mieux ?
- Programmes de jour : plus efficaces que les camps résidentiels pour la santé mentale et les compétences sociales.
- Contenus généralistes (sports, loisirs) : meilleurs résultats sur la santé mentale que les programmes ciblés.
- Programmes courts (1–2 semaines) : efficaces sur la cognition.
- Financement familial : associé à une légère amélioration des interactions sociales.
Limites méthodologiques
Les résultats doivent être interprétés avec prudence, car la majorité des études présentent un risque élevé de biais. Peu d’entre elles incluent un groupe contrôle, les échantillons sont souvent réduits, et les outils de mesure hétérogènes. De plus, la forte représentation des études américaines limite la généralisation des conclusions à d’autres contextes.
Perspectives en santé publique
Les programmes d’été se démarquent comme un levier accessible et prometteur pour soutenir la santé mentale des enfants, surtout en milieu défavorisé. Leur impact, même modeste, offre une vraie opportunité de prévention pendant une période à risque. Avec des études plus rigoureuses et des outils validés, ces interventions pourraient devenir un pilier complémentaire aux dispositifs scolaires, contribuant à réduire les inégalités et à renforcer le bien-être de tous les enfants.
Dernières revues
Quand l’anxiété du père laisse des traces

Par Ana Espino | Publié le 25 août 2025| 3 min de...