30/09/2025
Calculs biliaires : la génétique passe à l’attaque !
Gastro-entérologie et Hépatologie
Par Ana Espino | Publié le 30 septembre 2025| 3 min de lecture
#LithiaseBiliaire #Loci #VariantsGénétiques
La lithiase biliaire, ou maladie des calculs de la vésicule, est une pathologie digestive extrêmement fréquente, touchant jusqu’à 25 % des adultes dans certaines populations. Bien que souvent asymptomatique, elle peut entraîner des complications sévères telles que la cholécystite aiguë, la pancréatite biliaire ou des douleurs chroniques invalidantes. Si les facteurs métaboliques et environnementaux (obésité, régime alimentaire, sédentarité) sont bien établis, la compréhension des facteurs génétiques reste incomplète, malgré une héritabilité estimée à près de 50 %.
Face à ce constat, un challenge actuel majeur réside dans l’identification de nouveaux loci génétiques associés à la lithiase. L’objectif ? Mieux comprendre les mécanismes biologiques impliqués, et révéler des cibles thérapeutiques potentielles pour prévenir ou traiter cette pathologie courante, souvent négligée dans les stratégies de santé publique.
C’est dans ce contexte que cette étude a été initiée : identifier de nouveaux variants associés à la lithiase biliaire, d’en analyser la fonction biologique, et d’en extraire des pistes thérapeutiques potentielles.
Plus de 750 000 individus, dont 69 000 cas de lithiase biliaire confirmés, ont été sélectionnés et intégrés à l’étude. L’analyse a permis d’identifier 75 loci associés à la lithiase biliaire, dont 46 nouveaux loci jamais décrits jusqu’alors. Ces loci sont impliqués dans des voies biologiques majeures, notamment le métabolisme du cholestérol, le transport hépatique des acides biliaires, et la motilité vésiculaire.
Parmi les gènes nouvellement associés à la lithiase biliaire, plusieurs présentent un intérêt thérapeutique direct, en particulier ANO1, TMEM147 et SLC10A2, connus pour leur rôle dans le fonctionnement digestif et déjà explorés comme cibles pharmacologiques dans d'autres pathologies. D’autres gènes comme ABCG8, GCKR, UGT1A1, CYP7A1 ou GPBAR1 jouent un rôle clé dans le métabolisme du cholestérol, la synthèse des acides biliaires ou encore la régulation intestinale, ce qui confirme leur implication dans la physiopathologie des calculs. L’expression élevée de ces gènes dans les hépatocytes, entérocytes et cellules musculaires lisses renforce l’idée que la lithiase biliaire résulte de déséquilibres conjoints des fonctions hépatiques, digestives et motrices.
La lithiase biliaire, pathologie digestive courante, reste mal comprise dans sa dimension génétique, malgré son fardeau clinique important. Les principaux challenges résident dans l’identification de loci génétiques pertinents, la compréhension des mécanismes moléculaires sous-jacents et la traduction thérapeutique de ces données, dans un contexte où les options préventives sont quasi inexistantes.
Cette étude visait à cartographier l’architecture génétique de la maladie à l’échelle du génome entier, en intégrant des données multi-cohortes pour identifier des variants robustes associés à la formation de calculs biliaires. Les résultats élargissent le répertoire génétique connu, avec 46 nouveaux loci identifiés, et mettent en évidence des gènes cibles potentiellement modifiables. Cela ouvre la voie à une reclassification moléculaire de la lithiase et à une stratégie de prévention ciblée, encore inexistante à ce jour.
Des recherches supplémentaires permettront de valider fonctionnellement les gènes candidats identifiés, d’explorer leurs mécanismes d’action, et de développer des biomarqueurs de risque utiles au dépistage précoce. Elles ouvriront également la voie à la conception de thérapies ciblées, fondées sur les voies biologiques mises en évidence, dans une logique de médecine prédictive, préventive et personnalisée appliquée aux maladies biliaires.
#LithiaseBiliaire #Loci #VariantsGénétiques
La lithiase biliaire, ou maladie des calculs de la vésicule, est une pathologie digestive extrêmement fréquente, touchant jusqu’à 25 % des adultes dans certaines populations. Bien que souvent asymptomatique, elle peut entraîner des complications sévères telles que la cholécystite aiguë, la pancréatite biliaire ou des douleurs chroniques invalidantes. Si les facteurs métaboliques et environnementaux (obésité, régime alimentaire, sédentarité) sont bien établis, la compréhension des facteurs génétiques reste incomplète, malgré une héritabilité estimée à près de 50 %.
Face à ce constat, un challenge actuel majeur réside dans l’identification de nouveaux loci génétiques associés à la lithiase. L’objectif ? Mieux comprendre les mécanismes biologiques impliqués, et révéler des cibles thérapeutiques potentielles pour prévenir ou traiter cette pathologie courante, souvent négligée dans les stratégies de santé publique.
C’est dans ce contexte que cette étude a été initiée : identifier de nouveaux variants associés à la lithiase biliaire, d’en analyser la fonction biologique, et d’en extraire des pistes thérapeutiques potentielles.
Et si nos gènes faisaient des calculs ?
Plus de 750 000 individus, dont 69 000 cas de lithiase biliaire confirmés, ont été sélectionnés et intégrés à l’étude. L’analyse a permis d’identifier 75 loci associés à la lithiase biliaire, dont 46 nouveaux loci jamais décrits jusqu’alors. Ces loci sont impliqués dans des voies biologiques majeures, notamment le métabolisme du cholestérol, le transport hépatique des acides biliaires, et la motilité vésiculaire.
Parmi les gènes nouvellement associés à la lithiase biliaire, plusieurs présentent un intérêt thérapeutique direct, en particulier ANO1, TMEM147 et SLC10A2, connus pour leur rôle dans le fonctionnement digestif et déjà explorés comme cibles pharmacologiques dans d'autres pathologies. D’autres gènes comme ABCG8, GCKR, UGT1A1, CYP7A1 ou GPBAR1 jouent un rôle clé dans le métabolisme du cholestérol, la synthèse des acides biliaires ou encore la régulation intestinale, ce qui confirme leur implication dans la physiopathologie des calculs. L’expression élevée de ces gènes dans les hépatocytes, entérocytes et cellules musculaires lisses renforce l’idée que la lithiase biliaire résulte de déséquilibres conjoints des fonctions hépatiques, digestives et motrices.
Vers une génomique de la vésicule ?
La lithiase biliaire, pathologie digestive courante, reste mal comprise dans sa dimension génétique, malgré son fardeau clinique important. Les principaux challenges résident dans l’identification de loci génétiques pertinents, la compréhension des mécanismes moléculaires sous-jacents et la traduction thérapeutique de ces données, dans un contexte où les options préventives sont quasi inexistantes.
Cette étude visait à cartographier l’architecture génétique de la maladie à l’échelle du génome entier, en intégrant des données multi-cohortes pour identifier des variants robustes associés à la formation de calculs biliaires. Les résultats élargissent le répertoire génétique connu, avec 46 nouveaux loci identifiés, et mettent en évidence des gènes cibles potentiellement modifiables. Cela ouvre la voie à une reclassification moléculaire de la lithiase et à une stratégie de prévention ciblée, encore inexistante à ce jour.
Des recherches supplémentaires permettront de valider fonctionnellement les gènes candidats identifiés, d’explorer leurs mécanismes d’action, et de développer des biomarqueurs de risque utiles au dépistage précoce. Elles ouvriront également la voie à la conception de thérapies ciblées, fondées sur les voies biologiques mises en évidence, dans une logique de médecine prédictive, préventive et personnalisée appliquée aux maladies biliaires.
À lire également : L’autre visage silencieux des maladies auto-immunes hépatiques
À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie
Rédactrice scientifique, Ana est animée par la volonté de relier la recherche à l’impact concret. Spécialiste en immunologie, virologie, oncologie et études cliniques, elle s’attache à rendre la science complexe claire et accessible. Sa mission : accélérer le partage des savoirs et favoriser des décisions éclairées grâce à une communication percutante.
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie

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