11/11/2025
                                                                        
                                  Quel rôle joue vraiment l’alimentation après un cancer de la prostate ?
                                  
                                                                                Oncologie
                                                                        
                               
                              
                                  Le cancer
de la prostate localisé (non métastatique) touche une large population
masculine et bénéficie généralement d’un bon pronostic. Pourtant, les patients
restent exposés à un risque élevé de mortalité toutes causes confondues,
souvent lié à des comorbidités comme les maladies cardiovasculaires. 
L’alimentation
est connue pour influencer la progression de nombreuses pathologies chroniques,
mais son impact post-diagnostic dans le cancer de la prostate reste mal
défini. Cette revue systématique a évalué les liens entre différents modèles
alimentaires (plutôt que des nutriments isolés) et la mortalité ou
progression de la maladie chez les hommes atteints de PCa localisé.
Résultats : le
régime méditerranéen en tête, le régime occidental en échec
Basée sur 8
études de cohorte incluant plus de 47 000 participants, cette revue
distingue plusieurs types de régimes alimentaires, regroupés en deux grandes
catégories :
1. Régimes
occidentaux ou pro-inflammatoires
Caractérisés
par une consommation élevée de viande rouge, produits transformés, graisses
saturées, sucres ajoutés et produits laitiers riches en matières grasses,
ces régimes sont associés à :
 - une augmentation significative de la
     mortalité toutes causes,
 
 - une hausse de la mortalité spécifique au
     cancer de la prostate,
 
 - et un risque accru de progression de la
     maladie.
 
2. Régimes
sains ou anti-inflammatoires
Ce groupe
inclut les régimes méditerranéen, DASH, ou à base de plantes. Ils
privilégient :
 - les fruits, légumes, légumineuses,
     céréales complètes, poissons et acides gras insaturés (huile
     d’olive, noix).
     Ces habitudes sont liées à : 
 - une réduction du risque de mortalité
     globale,
 
 - une meilleure survie sans progression,
 
 - une protection cardiovasculaire
     post-diagnostic.
 
Certaines
études suggèrent également que la substitution des graisses animales par des
graisses végétales améliore la survie, notamment en réduisant
l'inflammation systémique.
Urgence nutritionnelle : repenser l’assiette après un
cancer de la prostate
Cette revue
met en évidence l’importance d’une approche globale de l’alimentation
après le diagnostic d’un cancer de la prostate non métastatique. Contrairement
aux études centrées sur des nutriments isolés, l’évaluation de modèles
alimentaires permet de mieux refléter la réalité des comportements
nutritionnels.
La transition
vers un régime de type méditerranéen pourrait représenter une stratégie
simple, peu coûteuse et efficace pour améliorer la qualité de vie et la
longévité des patients. Les auteurs appellent à renforcer les
recommandations nutritionnelles spécifiques en oncologie, en impliquant
davantage les diététiciens dans le suivi post-diagnostic.
Des essais
cliniques randomisés sont encore nécessaires pour confirmer ces
observations et guider les futures interventions personnalisées en nutrition
oncologique. 
                                  
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                                          Lastrucci S, Lorini C, Guzzardi G, Lenzi J, Bonaccorsi G, Collini C. The Impact of Different Dietary Patterns on Mortality and Prognosis After Non-Metastatic Prostate Cancer Diagnosis: A Systematic Review. Healthcare. 2023;13(15):2201. ;