12/10/2025
Trastuzumab deruxtecan : un espoir pour les cancers du sein triple négatif mutés HER2 sans expression HER2
Oncologie
Par Lila Rouland | Publié le 12 octobre 2025 | 3 min de lecture
#OctobreRose #CancerDuSeinTriplenégatif #HER2Mutation #TrastuzumabDeruxtecanCapécitabine
Le récepteur HER2 (ERBB2) est une protéine transmembranaire dotée d’une activité tyrosine kinase, impliquée dans la prolifération cellulaire, l’invasion tumorale et l’angiogenèse. Sa surexpression est historiquement associée à un pronostic défavorable dans le cancer du sein. Les thérapies ciblant HER2, comme trastuzumab et ses conjugués anticorps-médicament (ADC), ont profondément modifié la prise en charge des patientes HER2-positives.
Cependant, l'utilisation de ces traitements chez les patientes sans expression HER2 (IHC 0+) mais porteuses d’une mutation HER2 reste inexplorée. Aucun essai clinique ne les inclut actuellement. Ce cas clinique met en lumière une patiente atteinte d’un cancer du sein métastatique triple négatif, avec mutation HER2 L755S mais sans expression HER2, traitée par trastuzumab deruxtecan en monothérapie, avec une réponse durable exceptionnelle de plus de 3 ans.
Profil clinique : Patiente de 71 ans, atteinte d’un carcinome lobulaire pléomorphe de grade 2, avec récepteurs hormonaux négatifs et HER2 1+ à l’IHC initialement, puis HER2 0+ sur la métastase cérébrale. Elle a présenté une progression avec métastase cérébelleuse volumineuse, classant son cancer au stade IV.
Après échec ou intolérance à plusieurs lignes de traitements standards (chimiothérapies, inhibiteur de PARP, combinaison tucatinib-capécitabine-trastuzumab), elle a reçu en avril 2022 une monothérapie par trastuzumab deruxtecan à dose réduite (374,8 mg toutes les 3 semaines). Ce choix reposait sur des données prometteuses issues des essais DESTINY-Breast04, PanTumor01 et DEBBRAH, malgré une absence de recommandations pour ce profil particulier (HER2 0+/mutation HER2).
Évolution clinique : L’imagerie cérébrale (IRM) a montré une régression des métastases dès juillet 2022, confirmée par les suivis successifs jusqu’en décembre 2024, sans récidive tumorale. Les PET-scans et les examens pulmonaires sont également restés stables. La fonction cardiaque (scintigraphie MUGA) est restée préservée (FE 65-69%), et aucun effet indésirable significatif n’a nécessité l’arrêt du traitement.
Ce cas unique démontre pour la première fois l’efficacité durable du trastuzumab deruxtecan chez une patiente atteinte de cancer du sein triple négatif avec mutation HER2 mais sans expression HER2 (IHC 0+). Après 3 ans de traitement, la patiente est cliniquement stable, sans progression tumorale ni effets secondaires majeurs.
Les ADC, initialement réservés aux formes HER2-positives, puis aux cancers HER2-low, pourraient désormais être envisagés pour les patientes HER2-mutées, indépendamment de l’expression protéique. Cela ouvre la voie à une nouvelle catégorie thérapeutique pour des patientes jusqu’alors exclues des thérapies ciblées anti-HER2.
Les limites de cette observation résident dans son caractère isolé et non contrôlé. Elle souligne cependant l’urgence de mener des essais cliniques sur l’usage des ADC chez les patientes présentant une mutation HER2 sans expression, notamment dans les formes métastatiques réfractaires. L’émergence d’anticorps bispécifiques ou de bioconjugués à double charge thérapeutique représente également une perspective prometteuse pour ces profils complexes.
#OctobreRose #CancerDuSeinTriplenégatif #HER2Mutation #TrastuzumabDeruxtecanCapécitabine
Le récepteur HER2 (ERBB2) est une protéine transmembranaire dotée d’une activité tyrosine kinase, impliquée dans la prolifération cellulaire, l’invasion tumorale et l’angiogenèse. Sa surexpression est historiquement associée à un pronostic défavorable dans le cancer du sein. Les thérapies ciblant HER2, comme trastuzumab et ses conjugués anticorps-médicament (ADC), ont profondément modifié la prise en charge des patientes HER2-positives.
Cependant, l'utilisation de ces traitements chez les patientes sans expression HER2 (IHC 0+) mais porteuses d’une mutation HER2 reste inexplorée. Aucun essai clinique ne les inclut actuellement. Ce cas clinique met en lumière une patiente atteinte d’un cancer du sein métastatique triple négatif, avec mutation HER2 L755S mais sans expression HER2, traitée par trastuzumab deruxtecan en monothérapie, avec une réponse durable exceptionnelle de plus de 3 ans.
Un cas inédit de réponse prolongée à un ADC anti-HER2
Profil clinique : Patiente de 71 ans, atteinte d’un carcinome lobulaire pléomorphe de grade 2, avec récepteurs hormonaux négatifs et HER2 1+ à l’IHC initialement, puis HER2 0+ sur la métastase cérébrale. Elle a présenté une progression avec métastase cérébelleuse volumineuse, classant son cancer au stade IV.
Après échec ou intolérance à plusieurs lignes de traitements standards (chimiothérapies, inhibiteur de PARP, combinaison tucatinib-capécitabine-trastuzumab), elle a reçu en avril 2022 une monothérapie par trastuzumab deruxtecan à dose réduite (374,8 mg toutes les 3 semaines). Ce choix reposait sur des données prometteuses issues des essais DESTINY-Breast04, PanTumor01 et DEBBRAH, malgré une absence de recommandations pour ce profil particulier (HER2 0+/mutation HER2).
Évolution clinique : L’imagerie cérébrale (IRM) a montré une régression des métastases dès juillet 2022, confirmée par les suivis successifs jusqu’en décembre 2024, sans récidive tumorale. Les PET-scans et les examens pulmonaires sont également restés stables. La fonction cardiaque (scintigraphie MUGA) est restée préservée (FE 65-69%), et aucun effet indésirable significatif n’a nécessité l’arrêt du traitement.
Vers une nouvelle ère pour les patientes HER2-mutées sans expression ?
Ce cas unique démontre pour la première fois l’efficacité durable du trastuzumab deruxtecan chez une patiente atteinte de cancer du sein triple négatif avec mutation HER2 mais sans expression HER2 (IHC 0+). Après 3 ans de traitement, la patiente est cliniquement stable, sans progression tumorale ni effets secondaires majeurs.
Les ADC, initialement réservés aux formes HER2-positives, puis aux cancers HER2-low, pourraient désormais être envisagés pour les patientes HER2-mutées, indépendamment de l’expression protéique. Cela ouvre la voie à une nouvelle catégorie thérapeutique pour des patientes jusqu’alors exclues des thérapies ciblées anti-HER2.
Les limites de cette observation résident dans son caractère isolé et non contrôlé. Elle souligne cependant l’urgence de mener des essais cliniques sur l’usage des ADC chez les patientes présentant une mutation HER2 sans expression, notamment dans les formes métastatiques réfractaires. L’émergence d’anticorps bispécifiques ou de bioconjugués à double charge thérapeutique représente également une perspective prometteuse pour ces profils complexes.
À lire également : Cibler pour mieux traiter ?
À propos de l'auteure – Lila Rouland
Docteure en cancérologie, spécialisée en biotechnologies et marketing
Forte d’une double compétence scientifique et marketing, Lila met son expertise au service de l’innovation en santé. Après 5 années en recherche académique internationale, elle s’est tournée vers l’information médicale et scientifique en industrie pharmaceutique. Aujourd’hui rédactrice-conceptrice, elle s’attache à valoriser les savoirs scientifiques et à les transmettre avec clarté et pertinence aux professionnels de santé.
Docteure en cancérologie, spécialisée en biotechnologies et marketing

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