30/07/2025
Hépatite B & grossesse : alerte silencieuse ?
Infectiologie
Par Ana Espino | Publié le 30 juillet 2025| 2 min de lecture
#HépatiteB #Infectiologie #Grossesse
L’hépatite B est une infection virale du foie qui peut évoluer vers une forme chronique, engendrant des complications graves telles que la cirrhose ou le cancer hépatocellulaire. En 2022, plus de 254 millions de personnes vivaient avec le virus, faisant de l’hépatite B la deuxième cause de mortalité infectieuse dans le monde, après la COVID-19. Chez les femmes enceintes, le principal enjeu est la transmission mère-enfant, qui expose le nouveau-né à un risque élevé d’infection chronique à vie.
Bien que l’Organisation mondiale de la santé ait fixé l’objectif d’éliminer l’hépatite B comme menace pour la santé publique d’ici 2030, de nombreux pays — notamment ceux à revenu faible ou intermédiaire — font encore face à une couverture vaccinale limitée et à un dépistage prénatal insuffisant. Par exemple, en Éthiopie, de nombreuses études ont été menées sur la prévalence du virus chez les femmes enceintes, avec des résultats très variables (de 2,3 % à 7,9 %) et des facteurs de risque multiples identifiés.
Les principaux défis résident dans la mise en œuvre d’un dépistage systématique durant la grossesse, la prévention efficace de la transmission périnatale et un meilleur accès aux soins. Face à ces enjeux, cette étude vise à estimer la prévalence de l’hépatite B chez les femmes enceintes. Elle cherche également à identifier les principaux facteurs de risque afin d’éclairer les stratégies de prévention et d’orientation des politiques de santé publique.
43 études menées entre 2003 et 2024, totalisant 17 056 femmes enceintes à travers différentes régions éthiopiennes, ont été sélectionnées.
L’étude révèle une prévalence globale de l’hépatite B chez les femmes enceintes en Éthiopie de 6 % [IC95 % : 5–7 %], ce qui correspond à un niveau d’endémie intermédiaire selon les critères de l’OMS. Les régions de Tigray et de Somalie présentent les taux les plus élevés, atteignant chacune 7 %. Plusieurs facteurs de risque significatifs ont été identifiés, notamment le fait d’avoir des partenaires sexuels multiples (OR = 12,69), une transfusion sanguine antérieure (OR = 1,99), un antécédent d’avortement (OR = 3,52), un tatouage corporel (OR = 1,70), une intervention chirurgicale (OR = 9,87), le partage d’objets tranchants (OR = 9,24), ainsi qu’un antécédent familial d’infection par l’hépatite B (OR = 11,20). L’analyse n’a révélé aucun biais de publication significatif, et les résultats se sont montrés robustes dans les tests de sensibilité.
L’hépatite B est une infection virale du foie pouvant entraîner des complications graves et se transmettre de la mère à l’enfant, rendant la prévention périnatale essentielle. L’un des principaux défis reste la réduction de cette transmission verticale, notamment par un meilleur dépistage prénatal, un accès élargi à la vaccination et une prise en charge efficace des cas dépistés. Dans ce contexte, cette étude avait pour but d’estimer la prévalence de l’hépatite B chez les femmes enceintes en Éthiopie, tout en identifiant les facteurs de risque associés. Les résultats mettent en évidence une prévalence intermédiaire de 6 %, et plusieurs facteurs modifiables associés à l’infection. Ces données montrent la nécessité de renforcer les actions de prévention, en intégrant le dépistage systématique aux soins prénatals, en améliorant la couverture vaccinale et en menant des recherches plus approfondies pour mieux comprendre la transmission de l’hépatite B pendant la grossesse.
À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie
Rédactrice scientifique, Ana est animée par la volonté de relier la recherche à l’impact concret. Spécialiste en immunologie, virologie, oncologie et études cliniques, elle s’attache à rendre la science complexe claire et accessible. Sa mission : accélérer le partage des savoirs et favoriser des décisions éclairées grâce à une communication percutante.
#HépatiteB #Infectiologie #Grossesse
L’hépatite B est une infection virale du foie qui peut évoluer vers une forme chronique, engendrant des complications graves telles que la cirrhose ou le cancer hépatocellulaire. En 2022, plus de 254 millions de personnes vivaient avec le virus, faisant de l’hépatite B la deuxième cause de mortalité infectieuse dans le monde, après la COVID-19. Chez les femmes enceintes, le principal enjeu est la transmission mère-enfant, qui expose le nouveau-né à un risque élevé d’infection chronique à vie.
Bien que l’Organisation mondiale de la santé ait fixé l’objectif d’éliminer l’hépatite B comme menace pour la santé publique d’ici 2030, de nombreux pays — notamment ceux à revenu faible ou intermédiaire — font encore face à une couverture vaccinale limitée et à un dépistage prénatal insuffisant. Par exemple, en Éthiopie, de nombreuses études ont été menées sur la prévalence du virus chez les femmes enceintes, avec des résultats très variables (de 2,3 % à 7,9 %) et des facteurs de risque multiples identifiés.
Les principaux défis résident dans la mise en œuvre d’un dépistage systématique durant la grossesse, la prévention efficace de la transmission périnatale et un meilleur accès aux soins. Face à ces enjeux, cette étude vise à estimer la prévalence de l’hépatite B chez les femmes enceintes. Elle cherche également à identifier les principaux facteurs de risque afin d’éclairer les stratégies de prévention et d’orientation des politiques de santé publique.
HBV chez les futures mamans : qui, où, combien ?
43 études menées entre 2003 et 2024, totalisant 17 056 femmes enceintes à travers différentes régions éthiopiennes, ont été sélectionnées.
L’étude révèle une prévalence globale de l’hépatite B chez les femmes enceintes en Éthiopie de 6 % [IC95 % : 5–7 %], ce qui correspond à un niveau d’endémie intermédiaire selon les critères de l’OMS. Les régions de Tigray et de Somalie présentent les taux les plus élevés, atteignant chacune 7 %. Plusieurs facteurs de risque significatifs ont été identifiés, notamment le fait d’avoir des partenaires sexuels multiples (OR = 12,69), une transfusion sanguine antérieure (OR = 1,99), un antécédent d’avortement (OR = 3,52), un tatouage corporel (OR = 1,70), une intervention chirurgicale (OR = 9,87), le partage d’objets tranchants (OR = 9,24), ainsi qu’un antécédent familial d’infection par l’hépatite B (OR = 11,20). L’analyse n’a révélé aucun biais de publication significatif, et les résultats se sont montrés robustes dans les tests de sensibilité.
Stopper la chaîne : un défi à portée de main
L’hépatite B est une infection virale du foie pouvant entraîner des complications graves et se transmettre de la mère à l’enfant, rendant la prévention périnatale essentielle. L’un des principaux défis reste la réduction de cette transmission verticale, notamment par un meilleur dépistage prénatal, un accès élargi à la vaccination et une prise en charge efficace des cas dépistés. Dans ce contexte, cette étude avait pour but d’estimer la prévalence de l’hépatite B chez les femmes enceintes en Éthiopie, tout en identifiant les facteurs de risque associés. Les résultats mettent en évidence une prévalence intermédiaire de 6 %, et plusieurs facteurs modifiables associés à l’infection. Ces données montrent la nécessité de renforcer les actions de prévention, en intégrant le dépistage systématique aux soins prénatals, en améliorant la couverture vaccinale et en menant des recherches plus approfondies pour mieux comprendre la transmission de l’hépatite B pendant la grossesse.
À lire également : HBV : Immunité en veille ou en réveil ?
À propos de l'auteure – Ana Espino
Docteure en immunologie, spécialisée en virologie

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