23/05/2025
Crohn : viser MAP pour mieux traiter ?
Gastro-entérologie et Hépatologie
#MaladiedeCrohn
#MC #MAP #vaccin #vaccination
La maladie de Crohn (MC) est une maladie inflammatoire chronique du tube digestif, caractérisée par une inflammation du tractus gastro-intestinal. Son étiologie reste mal comprise, reposant sur une interaction complexe entre prédisposition génétique, facteurs environnementaux, déséquilibre immunitaire et altération du microbiote intestinal. Malgré les avancées thérapeutiques, la maladie conserve un caractère évolutif, récidivant et incurable. Un besoin thérapeutique non couvert persiste donc, en particulier pour les patients réfractaires ou en rechute fréquente.
Parmi les hypothèses pathogéniques étudiées, l’implication d’un agent infectieux intracellulaire — en particulier Mycobacterium avium subspecies paratuberculosis (MAP) — a suscité un regain d’intérêt. Ce mycobactérie a en effet été détecté dans les tissus intestinaux de certains patients atteints de MC et pourrait déclencher ou entretenir une réponse immunitaire chronique chez des individus génétiquement prédisposés.
Dans ce contexte, une approche vaccinale innovante a été explorée à travers le développement de deux vaccins viraux vectorisés expérimentaux : le ChAdOx2 HAV, basé sur un vecteur adénoviral simien non réplicatif, et le MVA HAV, utilisant un vecteur poxviral modifié d’Ankara. Ces deux vaccins sont conçus pour exprimer quatre antigènes spécifiques de MAP (AhpC, Gsd, p12, mpa), sélectionnés pour leur potentiel immunogène.
Cette étude a été initiée de sorte à évaluer la sécurité, la tolérabilité et l’immunogénicité de ces vaccins chez des patients présentant une maladie de Crohn active. Cette approche s’inscrit dans une stratégie de vaccination thérapeutique ciblant un agent infectieux suspecté, et pourrait, si les résultats sont positifs, ouvrir une nouvelle voie dans la prise en charge de la maladie de Crohn.
Vingt-huit adultes atteints de maladie de Crohn légère à modérée ont été inclus et répartis aléatoirement en cinq groupes. Deux groupes ont reçu une dose unique de ChAdOx2 HAV, deux autres une dose unique de MVA HAV. Un cinquième groupe a bénéficié d’une primovaccination avec ChAdOx2 HAV suivie d’un rappel par MVA HAV, selon un schéma prime-boost hétérologue à huit semaines d’intervalle. Aucun participant n’était sous traitement immunosuppresseur, afin de préserver l’intégrité de l’évaluation immunologique.
Les vaccins ont été administrés par voie intramusculaire, et les patients ont été suivis sur une période de 12 à 32 semaines, selon leur groupe. La tolérance vaccinale a été jugée excellente. Au total, 196 événements indésirables ont été rapportés, dont la majorité étaient légers (76 %) ou modérés (23 %), et résolutifs en moins de sept jours. Seuls trois événements indésirables sévères (grade 3) ont été observés, sans lien établi avec la vaccination. Deux événements indésirables graves (SAEs) ont été rapporté, tous deux considérés comme non imputables aux vaccins.
Sur le plan immunologique, la vaccination a induit une réponse T cell spécifique marquée par une activation des cellules productrices d’interféron-gamma. Cette réponse a été particulièrement forte dans le groupe prime-boost, où la médiane est passée de 53 à 1335 cellules après le rappel, avant de se stabiliser à 544 à deux mois, suggérant une activation immunitaire durable. Tous les antigènes du vaccin ont contribué à cette réponse sans prédominance.
Cliniquement, une amélioration a été observée avec une baisse du score CDAI notamment dans les groupes ChAdOx2 haute dose et prime-boost. Dans ce dernier, six patients sur huit ont atteint un score <150, correspondant à une rémission clinique. En parallèle, le score endoscopique SES-CD, qui mesure l’inflammation muqueuse, a diminué de plus de 50 % chez quatre patients, indiquant une amélioration visible de la muqueuse intestinale.
La maladie de Crohn est une affection inflammatoire chronique du tube digestif, dont la prise en charge repose principalement sur l’immunomodulation. Malgré les progrès thérapeutiques, une proportion importante de patients reste en échec partiel ou complet, et les causes exactes de la maladie demeurent mal définies. Parmi les hypothèses persistantes figure l’implication possible de Mycobacterium avium subspecies paratuberculosis, un pathogène intracellulaire suspecté de déclencher une réponse immunitaire anormale chez certains individus prédisposés.
Face à ce défi, cette étude visait à tester pour la première fois chez l’humain un vaccin thérapeutique ciblant MAP, en évaluant la sécurité, la tolérance et l’immunogénicité des vecteurs ChAdOx2 HAV et MVA HAV chez des patients atteints de Crohn actif. Elle explore ainsi une approche innovante fondée sur la modulation de l’immunité anti-MAP, et non sur la seule suppression de l’inflammation.
Les résultats démontrent que les deux vaccins présentent un profil de sécurité satisfaisant, avec une bonne tolérance et une activation marquée des lymphocytes T spécifiques dans le groupe prime-boost. Sur le plan clinique, un signal d’amélioration a été observé tant sur le CDAI que sur les marqueurs endoscopiques, bien que l’étude n’ait pas été conçue pour évaluer l’efficacité thérapeutique de façon formelle.
Ces résultats représentent une étape clé dans le développement d’un vaccin thérapeutique pour la maladie de Crohn. Ils justifient la mise en place d’essais sur des cohortes plus larges, intégrant des critères d’efficacité cliniques, microbiologiques et immunologiques. Cette approche pourrait ouvrir la voie à un changement de paradigme thérapeutique, en traitant potentiellement une cause sous-jacente de la maladie.
La maladie de Crohn (MC) est une maladie inflammatoire chronique du tube digestif, caractérisée par une inflammation du tractus gastro-intestinal. Son étiologie reste mal comprise, reposant sur une interaction complexe entre prédisposition génétique, facteurs environnementaux, déséquilibre immunitaire et altération du microbiote intestinal. Malgré les avancées thérapeutiques, la maladie conserve un caractère évolutif, récidivant et incurable. Un besoin thérapeutique non couvert persiste donc, en particulier pour les patients réfractaires ou en rechute fréquente.
Parmi les hypothèses pathogéniques étudiées, l’implication d’un agent infectieux intracellulaire — en particulier Mycobacterium avium subspecies paratuberculosis (MAP) — a suscité un regain d’intérêt. Ce mycobactérie a en effet été détecté dans les tissus intestinaux de certains patients atteints de MC et pourrait déclencher ou entretenir une réponse immunitaire chronique chez des individus génétiquement prédisposés.
Dans ce contexte, une approche vaccinale innovante a été explorée à travers le développement de deux vaccins viraux vectorisés expérimentaux : le ChAdOx2 HAV, basé sur un vecteur adénoviral simien non réplicatif, et le MVA HAV, utilisant un vecteur poxviral modifié d’Ankara. Ces deux vaccins sont conçus pour exprimer quatre antigènes spécifiques de MAP (AhpC, Gsd, p12, mpa), sélectionnés pour leur potentiel immunogène.
Cette étude a été initiée de sorte à évaluer la sécurité, la tolérabilité et l’immunogénicité de ces vaccins chez des patients présentant une maladie de Crohn active. Cette approche s’inscrit dans une stratégie de vaccination thérapeutique ciblant un agent infectieux suspecté, et pourrait, si les résultats sont positifs, ouvrir une nouvelle voie dans la prise en charge de la maladie de Crohn.
Un vaccin peut-il vraiment calmer Crohn ?
Vingt-huit adultes atteints de maladie de Crohn légère à modérée ont été inclus et répartis aléatoirement en cinq groupes. Deux groupes ont reçu une dose unique de ChAdOx2 HAV, deux autres une dose unique de MVA HAV. Un cinquième groupe a bénéficié d’une primovaccination avec ChAdOx2 HAV suivie d’un rappel par MVA HAV, selon un schéma prime-boost hétérologue à huit semaines d’intervalle. Aucun participant n’était sous traitement immunosuppresseur, afin de préserver l’intégrité de l’évaluation immunologique.
Les vaccins ont été administrés par voie intramusculaire, et les patients ont été suivis sur une période de 12 à 32 semaines, selon leur groupe. La tolérance vaccinale a été jugée excellente. Au total, 196 événements indésirables ont été rapportés, dont la majorité étaient légers (76 %) ou modérés (23 %), et résolutifs en moins de sept jours. Seuls trois événements indésirables sévères (grade 3) ont été observés, sans lien établi avec la vaccination. Deux événements indésirables graves (SAEs) ont été rapporté, tous deux considérés comme non imputables aux vaccins.
Sur le plan immunologique, la vaccination a induit une réponse T cell spécifique marquée par une activation des cellules productrices d’interféron-gamma. Cette réponse a été particulièrement forte dans le groupe prime-boost, où la médiane est passée de 53 à 1335 cellules après le rappel, avant de se stabiliser à 544 à deux mois, suggérant une activation immunitaire durable. Tous les antigènes du vaccin ont contribué à cette réponse sans prédominance.
Cliniquement, une amélioration a été observée avec une baisse du score CDAI notamment dans les groupes ChAdOx2 haute dose et prime-boost. Dans ce dernier, six patients sur huit ont atteint un score <150, correspondant à une rémission clinique. En parallèle, le score endoscopique SES-CD, qui mesure l’inflammation muqueuse, a diminué de plus de 50 % chez quatre patients, indiquant une amélioration visible de la muqueuse intestinale.
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Vers une nouvelle cible dans Crohn ?
La maladie de Crohn est une affection inflammatoire chronique du tube digestif, dont la prise en charge repose principalement sur l’immunomodulation. Malgré les progrès thérapeutiques, une proportion importante de patients reste en échec partiel ou complet, et les causes exactes de la maladie demeurent mal définies. Parmi les hypothèses persistantes figure l’implication possible de Mycobacterium avium subspecies paratuberculosis, un pathogène intracellulaire suspecté de déclencher une réponse immunitaire anormale chez certains individus prédisposés.
Face à ce défi, cette étude visait à tester pour la première fois chez l’humain un vaccin thérapeutique ciblant MAP, en évaluant la sécurité, la tolérance et l’immunogénicité des vecteurs ChAdOx2 HAV et MVA HAV chez des patients atteints de Crohn actif. Elle explore ainsi une approche innovante fondée sur la modulation de l’immunité anti-MAP, et non sur la seule suppression de l’inflammation.
Les résultats démontrent que les deux vaccins présentent un profil de sécurité satisfaisant, avec une bonne tolérance et une activation marquée des lymphocytes T spécifiques dans le groupe prime-boost. Sur le plan clinique, un signal d’amélioration a été observé tant sur le CDAI que sur les marqueurs endoscopiques, bien que l’étude n’ait pas été conçue pour évaluer l’efficacité thérapeutique de façon formelle.
Ces résultats représentent une étape clé dans le développement d’un vaccin thérapeutique pour la maladie de Crohn. Ils justifient la mise en place d’essais sur des cohortes plus larges, intégrant des critères d’efficacité cliniques, microbiologiques et immunologiques. Cette approche pourrait ouvrir la voie à un changement de paradigme thérapeutique, en traitant potentiellement une cause sous-jacente de la maladie.
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